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mercredi 5 février 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #1

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui il y a du changement sur le blog. En effet j'ai décidé de modifier ma manière d'écrire par rapport au cinéma.

Pour le récapitulatif : mon premier article "Movies I've Seen" date précisément du 16 octobre 2016. 

Dans ce premier article je vous parlais de tous les films que j'avais vu au mois de juillet 2016 en salles comme chez moi. À cette époque, mes critiques n'étaient pas aussi longues qu'aujourd'hui et je n'écrivais pas encore un article cinéma par semaine.

En ce premier mercredi du mois de février 2020, je devrais "normalement" vous partager la première partie des films que j'ai vu le mois précédent soit janvier 2020. Néanmoins j'ai décidé de changer mes habitudes cette année et je vais désormais écrire des critiques quand j'en aurais envie et que je partagerai avec vous toujours le mercredi (parce que c'est le jour des nouvelles sorties cinématographiques en France). 

D'autre part, je n'écrirai plus que sur les films que j'ai aimé et que je trouve pertinent de vous faire découvrir plutôt que de vous parler de mes déceptions. 

Chaque article comportera cinq critiques (oui cinq parce que c'est mon chiffre préféré) de films à l'affiche ou non.

Cette décision n'a pas été simple à prendre parce que je suis très attachée à ma routine et que depuis deux ans j'étais habituée à mes mercredis à la maison dédié à écrire. 

Malheureusement je me rendue compte que cela me prenait trop de temps et qu'il fallait plutôt que je consacre mon énergie sur mes projets personnels en tant que réalisatrice-scénariste.

Comme il s'agit d'une page qui se tourne pour moi et donc en quelque sorte d'un nouveau chapitre, j'ai décidé de créer une nouvelle catégorie qui s'appelle tout simplement "Recommandations cinématographiques". 

Après cette longue introduction, je vais maintenant passer à la partie la plus intéressante : les critiques!

03/01/2020 : Les filles du Docteur March / Little Women de Greta Gerwig.

Étant donné que Les filles du Docteur March sortait le 1er janvier en France et que je rentrais le 2 sur Paris, je savais que ce serait le premier film que je verrais en 2020 au cinéma. 

Malgré le fait que je sois impatiente de découvrir ce second long-métrage pour la réalisatrice américaine, je n'ai pas regardé la bande-annonce et j'ai essayé, au maximum, de ne pas avoir d'attentes particulières. Cependant, ayant précédemment vu et adoré la version de Mervyn LeRoy (1949) et celle de Gillian Armstrong (1994), j'avais forcément un peu d'appréhension vis-à-vis de cette nouvelle adaptation...

Premier point positif : la photographie de Yorick Le Saux (notamment chef-opérateur sur High Life de Claire Denis, A bigger splash de Luca Guadagnino, Only lovers left alive de Jim Jarmusch etc...) qui est d'une beauté somptueuse et chaleureuse à en rendre jaloux plus d'un et qui a ravi mes yeux de bout en bout.

Deuxième point positif : le scénario / le montage. Il faut savoir qu'à l'origine, le livre a été publié en deux parties : l'enfance des soeurs March puis leur vie une fois adultes. Plutôt que de raconter l'histoire de manière linéaire, Greta Gerwig a préféré rompre la chronologie en mettant en place des allers-retours entre les deux périodes avec pour fil rouge l’histoire de Jo. 

Ce choix est osé d'autant plus que la cinéaste a choisi de garder le même casting pour les deux périodes ce qui peut, dans un premier temps être un peu déroutant mais qui, selon moi, est en définitive habilement exploité.

En effet, de tout le film je crois que ce dont je suis le plus admirative c'est cette faculté à avoir trouver le moyen de moderniser ce récit en le dynamisant au sein même de sa structure. La réalisatrice a le sens du rythme et son parti pris fonctionne à merveille. Les deux heures passent sans qu'on s'en rende compte. Il y a un côté sanguin, palpitant qui revitalise le spectateur.

Troisième point positif : la direction artistique. Que ce soit en termes de décors, de costumes, de maquillages, de coiffures, d'accessoires, tout est absolument superbe.

On pourrait d'ailleurs peut-être reproché trop de joliesse et de "superficialité" à la mise-en-scène de Gerwig. Personnellement, c'est vrai que je ne m'attendais à être éblouie visuellement mais plutôt touchée émotionnellement ce qui, je le regrette un peu, n'a pas été entièrement le cas. 

J'ignore si justement c'est par cette splendeur plastique que mes émotions sont restées contenues? 

Le lyrisme et la passion sont présents c'est évident, pourtant quelques détails m'ont gênée. Parmi eux : le casting. Moi qui étais particulièrement excitée par le regroupement de tous ces acteurs que j'adore dans un seul et même film, je dois avouer que je n'ai pas été totalement convaincue par tous les choix de la réalisatrice.

Louis Garrel en Pr Friedrich Bhaer? Pas convaincue. Florence Pugh en Amy? Malgré le fait qu'elle soit brillante, elle semble ne pas être tout à fait à sa place. Emma Watson en Meg? Quasi transparente. Meryl Streep en Tante March? Anecdotique. J'ai eu donc comme l'impression d'assister à une surenchère de noms célèbres plutôt qu'une décision justifiée de comédiens faits pour le rôle. 

Toutefois, il y a une continuité dans cette relecture puisque Greta Gerwig reste dans la lignée des adaptations précédentes en étant fidèle au texte tout en réactualisant l'histoire avec finesse et en lui apportant plus de vitalité que jamais. Ses filles du Docteur March sont plus féministes que jamais, représentant chacune des versions diverses de notre société actuelle entre la soeur qui désire se marier, celle qui ne veut pas etc...

En conclusion, malgré un soucis au niveau du casting selon mon humble avis, je salue la brillance d'esprit de la cinéaste à avoir cassé sa narration à l'aide de flashbacks et flashforwards ainsi que son soucis du détail. Carrière à suivre en tout cas, en espérant que son prochain film sera aussi aboutis que ces deux premiers! 


Anecdotes : 
1. Les Quatre Filles du Docteur March est parue à une époque où seuls les hommes étaient pris au sérieux dans le domaine de la littérature. Dès sa publication, le roman a connu un succès retentissant et s’est retrouvé en rupture de stock en quelques jours. Au début, l'oeuvre comportait 23 chapitres. Le succès était tel que Louisa May Alcott a écrit 24 chapitres supplémentaires sous la pression de son éditeur. Traduit dans une cinquantaine de langues, le livre a été adapté au théâtre, à la télévision, au cinéma, et il existe même un opéra et un dessin animé qui s'en inspirent.
2. Emma Watson a remplacé Emma Stone dans le rôle de Meg car celle-ci était déjà prise par le tournage de La Favorite. Hasard des plateaux, Stone a remplacé Watson dans La La Land, alors que cette dernière tournait La Belle et la bête.
3. Il a fallu trois mois au chef-décorateur Jess Gonchor et à son équipe pour construire la propriété des March de manière artisanale. Ils se sont inspirés d'Orchard House, la maison de Louisa May Alcott, parfaitement préservée et reconvertie en musée. 
Les intérieurs de la propriété (le rez-de-chaussée, les chambres et le grenier) ont été créés dans un entrepôt de Franklin, dans le Massachusetts. Les extérieurs ont été bâtis à Concord, ville où a vécu Louisa May Alcott et dont elle s'est inspirée pour son roman.

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06/01/2020 : Lola Montès de Max Ophuls (1955).

Lola Montès est une adaptation du roman La Vie Extraordinaire de Lola Montès de Cécil Saint-LaurentConnu pour son étiquette de "film maudit" à cause de son échec retentissant, il créa un scandale tel que, certaines manifestations du public nécessitèrent à l'époque l'intervention de la police.

Malgré le fait que je l'ai étudié en cours quand j'étais en école de cinéma et que je l'ai en DVD chez moi, je n'avais encore jamais osé voir ce film. J'écris bien "osé" parce que c'est la vérité : j'avais comme peur de ne pas aimer, peur de m'ennuyer. 

Lorsque j'ai vu qu'il était à l'affiche du cinéma Le Champo, je me suis dis que c'était l'occasion rêvée, que je ne pouvais pas passer à côté de la possibilité de le découvrir sur grand écran. C'est donc par un lundi après-midi du début du mois de janvier 2020 que je l'ai vu, enfin.

Immédiatement, j'ai été transportée dans l'univers d'Ophuls, sa mise-en-scène ingénieuse, tout en fluidité, avec cette caméra mouvante, ce découpage en plans-séquences hallucinants et ces panoramiques plus magiques les uns des autres.

Les couleurs sont éclatantes, les décors et les costumes sont flamboyants, la beauté du cinémascope est à tomber : bref, le réalisateur se fait plaisir et nous fait plaisir par la même occasion.

D'autre part, j'ai tout de suite été conquise par Martine Carol qui, blonde d'origine, arbore ici une chevelure brune qui hypnotise autant qu'elle effraie, mettant en valeur son visage et la rendant aussi ténébreuse que l'héroïne qu'elle incarne. Lola Montès c'est Martine Carol et vice et versa. Sans elle, le film ne serait sûrement pas aussi percutant.

Enfin, on applaudit aussi et surtout la maîtrise du récit qui alterne entre passé et présent avec intelligence ainsi que la caractérisation des personnages dont on comprend, au premier regard, qui ils sont, comment ils vont agir.

Lola Montès m'a captivée, séduite, bouleversée. Je ne peux que vous le recommander!


Anecdotes : 
1. Lola Montès permit à la critique de l'époque d'établir un parallèle intéressant entre le destin du personnage et de l'actrice qui l'interprétait, Martine Carol. La comédienne était en effet devenu aussi célèbre pour ses frasques que pour ses films, ayant été l'épouse de cinq hommes et alignant les tentatives de suicide (dont une le 10 avril 1947, en se jetant d'un pont parisien dans la Seine). Sa réussite éclatante en 1951 avec Caroline chérie et ses suites puis un virage risqué avec son image cassé à l'écran dans Lola Montès destabilisa la suite de sa carrière, avec de plus l'apparition d'une nouvelle starlette, Brigitte Bardot, qui lui vola à l'époque la vedette. Elle mourut d'une attaque cardiaque en 1967, à l'âge de 46 ans.
2. Face au rejet quasi-unilatéral de Lola Montès en France, des professionnels du cinéma ont souhaité apporter leur soutien au film de Max Ophüls. Ainsi, Jacques TatiJean CocteauJacques Becker ou encore Roberto Rossellini ont notamment écrit une lettre ouverte dans laquelle ils prenaient la défense du film.
3. Devant l'acharnement médiatique dont a fait l'objet Lola MontèsMax Ophüls se retirera de la scène publique. Il mourut un an plus tard, le 25 mars 1957, sans savoir que son film serait considéré aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre visionnaire.

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07/01/2020 : La carrière d'une femme de chambre / Telefoni bianchi de Dino Risi (1976).

Ce n'est qu'en découvrant le titre original sur l'écran de la salle de cinéma que j'ai compris de quel film il s'agissait. Je m'explique : mon père qui est professeur d'italien et donne des cours de cinéma, l'avait montré à ses élèves il y a quelques années et je me souviens qu'il m'en avait parlé en m'expliquant que les telefoni bianchi est un genre cinématographique transalpin en vogue sous la dictature fasciste. 

Avec ce film, Dino Risi, qui est un réalisateur connu pour tourner en dérision la société italienne, fait un pastiche de ce genre des "téléphones blancs". 

Le titre français s'explique par l'intrigue qui est centrée sur une femme de chambre dont on suit le parcours sur vingt ans (de 1930 à 1950). 

Par le biais de son histoire, Risi réalise une fresque sur l'Italie de l'époque en portant un regard à la fois comique et accusateur.

Interprétée par Agostina Belli (qui a obtenu le Prix David di Donatello pour son rôle), cette femme de chambre a beau être naïve, elle nous touche et nous émeut.

À ses côtés, Vittorio Gassman, qui s'amuse à jouer un acteur charismatique et stéréotypé, réussissant aussi bien à nous impressionner qu'à nous le faire prendre en pitié et Ugo Tognazzi, excellent dans un rôle peu valorisant.

Si j'ai été moins intéressée par la deuxième partie du film qui est plus politique, l'ensemble est, encore à ce jour, révélateur de la culture italienne et réussit toujours à nous faire rire malgré le temps passé.

14/01/2020 : Les gens de la pluie de Francis Ford Coppola (1969).

Quelques années avant Le Parrain (1972), F.F. Coppola réalisa son quatrième long-métrage sur une femme au foyer qui lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte ressent le besoin de s'évader de sa vie et de son mariage. Ce film c'était Les gens de la pluie.

Dès le premier plan, j'ai été charmée. Charmée par ce côté intimiste, par la couleur et le grain de la pellicule, par les dialogues, par les costumes, par Shirley Knight.

Il s'agit d'un road movie (un de mes genres favoris), d'un voyage donc, effectué par cette femme perdue qui va prendre en stop un homme, plus jeune et attirant, néanmoins victime d'un traumatisme l'ayant rendu attardé mental. 

Elle qui voulait fuir ses responsabilités en quittant son mari se retrouve alors à prendre en charge un inconnu pour qui elle se prend d'affection. 

L'Amérique que dépeint Coppola n'est point glorieuse. En effet, sur leur route, la paire improbable va croiser d'autres personnes tout aussi désespérées et confuses.

Le rythme est lent et peut même paraître un peu redondant par un certain piétinement, des allers-retours, des indécisions et pourtant, l'exploration du cinéaste dans ces eaux troubles est prenante.

La ballade est profondément mélancolique. Elle nous porte, nous délaisse, nous rattrape. On se surprend à divaguer parfois et à revenir plus attentifs qu'avant. 

Ainsi on est marqués par certaines scènes, par les flashbacks par exemple qui sont comme des piqures de rappel d'un passé qui est encore proche ou notamment par cette séquence dans l'hôtel  Natalie joue à « Jacques a dit » avec Killer. 

Ce moment du film en particulier m'est resté en tête pour son découpage et cette idée sublime de plan-séquence vue dans un triple miroir. En termes de ressenti, on est à la fois gênés et fascinés par cette danse entre les deux personnages qui font connaissance en jouant au chat et à la souris. 

Les gens de la pluie est une oeuvre symbole d'un mal-être, celui d'une génération d'Américains, femmes comme hommes, qui n'arrivent pas à trouver leur voie, se trouver eux-mêmes. (Rappelons que la même année sortira notamment Easy Rider de Dennis Hopper, un autre roadtrip, annonciateur du Nouvel Hollywood).

C'est poignant, à mi-chemin entre l'introspection et l'incertitude, c'est à voir, tout simplement.

16/01/2020 : L'adieu de Lulu Wang.

Avec mon ami Léo, nous sommes devenus des fans d'A24, société de production et de diffusion américaine à qui l'ont doit, entre autres : Enemy de Denis VilleneuveUnder the Skin de Jonathan GlazerThe Rover de David MichôdEx Machina de Alex GarlandRoom de Lenny AbrahamsonThe Lobster de Yórgos LánthimosSwiss Army Man de Dan Kwan et Daniel Scheinert, American Honey de Andrea ArnoldMoonlight de Barry Jenkins20th Century Women de Mike MillsA Ghost Story de David LoweryGood Time de Josh et Benny SafdieThe Florida Project de Sean BakerLady Bird de Greta GerwigThe Disaster Artist de James FrancoHow to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell90's de Jonah HillUnder the Silver Lake de David Robert MitchellGloria Bell de Sebastián LelioHigh Life de Claire DenisMidsommar de Ari AsterThe Lighthouse de Robert Eggers etc... (Je vous ai parlé sur le blog de presque tous les films que j'ai cité. Vous pouvez en retrouver les critiques à l'aide de la barre de recherche ou en cliquant directement sur les liens).

L'Adieu m'a bouleversée. Pourquoi? Sûrement parce que c'est un film sur la famille, sujet cher à mon coeur. 

Il n'y a pas seulement ce facteur cependant qui m'a séduite et émue. Non, c'est le tout. C'est cette manière de mettre en valeur certains détails comme les gestes et les regards ainsi que les rituels qui sont propres à tous les clans, les groupes d'individus qui sont liés par le sang ou par leur histoire en commun.

Ici, il s'agit d'une réunion, celle d'une famille donc, dont les enfants ne vivent plus au même endroit. Il s'agit aussi d'un retour à un pays (quitté) et à une culture, la culture chinoise, et de toutes les traditions qu'elle implique.

C'est par le regard de Billi, jeune femme née en Chine ayant grandi aux Etats-Unis, que nous entrons dans ce cercle, dans cette culture. 

Awkwafina, qui interprète tout en délicatesse ce rôle principal, nous emmène avec elle et nous guide. Par son visage dont la mère lui reproche d'être révélateur de ses états d'âme, nous vivons ses craintes, doutes et joies aussi. 

Cette protagoniste, en résistance constante et en désaccord avec le reste de sa famille, est porteuse de toute l'émotion ressentie. C'est en s'identifiant à ce qu'elle est en train de vivre qu'on appréhende les situations à venir. 

Personnellement, je me suis totalement projetée et c'est pour cette raison que j'ai été si profondément touchée. Durant toute la durée du film j'ai retenu au maximum mes larmes et au moment où les lumières se sont rallumées, elles ont coulées malgré moi.

C'était beau, intelligent, bien écrit. J'en suis encore chamboulée...


Voici donc pour ce premier article de mes recommandations cinématographiques. J'espère que ce nouveau format vous plait! Je dois dire que pour l'instant j'en suis assez satisfaite, nous verrons dans deux mois si c'est toujours le cas haha.

Pour toutes les personnes intéressées par tous les films que je vois et non pas seulement ceux dont je vous parle dans cet article, je vous invite à aller voir cette liste où je recense tout ce que je vois au cinéma.

Sinon, pour ce qui est des autres films que j'ai vu du 1er au 16 janvier, il y a : Les Tontons Flingueurs de Georges Lautner (1963), L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch (1972), Âmes perdues de Dino Risi (1977), La vérité de Hirokazu Kore-eda (2019), Viva Maria! de Louis Malle (1965), La grande guerre de Mario Monicelli (1959) et Star Wars : L'ascension de Skywalker de J.J. Abrams (2019).

Sur ce, je vous embrasse et vous retrouve prochainement pour la suite!

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