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vendredi 10 mai 2019

Cinema | Movies I've seen #31 (April 2019) Part 2

Bonjour, bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien! Exceptionnellement cette semaine, je partage avec vous la seconde partie des films que j'ai vu au mois d'avril un vendredi au lieu d'un mercredi (j'étais à Berlin du 4 au 9 mai et je n'ai absolument pas eu le temps d'écrire quand j'étais là-bas).

Au programme : 3 films français (dont un documentaire), 1 film russe, 1 film israélien et 2 films américains.

08/04/19 : L'une chante, l'autre pas d'Agnès Varda (1977). 

Comme je vous le disais dans mon article cinéma précédent, suite au décès de la réalisatrice, le MK2 Beaubourg a décidé de lui consacrer un cycle pendant deux semaines. 

Juste après avoir vu Le Bonheur, j'ai donc enchainé avec L'une chante, l'autre pas et une fois de plus, je suis totalement tombée sous le charme de la mise en scène d'Agnès Varda. 

Plus qu'un film sur l'amitié, ce film est un plaidoyer féministe qui, encore aujourd'hui, reste plutôt actuel.

Afin d'illustrer son propos, Varda choisit de se concentrer sur deux femmes (Pauline alias Pomme et Suzanne). D'un côté on a Pomme qui est une jeune femme choisissant de quitter sa famille pour partir sur les routes et vivre de sa passion qui est le chant. De l'autre, il y a Pauline, jeune veuve dont le mari s'est suicidé et mère de deux enfants. Leurs vies vont se croiser, elles vont rester en contact via cartes postales, puis vivre un moment ensemble avant de se séparer à nouveau. On va les voir évoluer chacune à leur rythme sur une période de plus de 10 ans. 

Au coeur de ses vies en parallèle, il y a le sujet de la condition de la femme : ses droits ainsi que sa place dans la société. Il est question d'indépendance, de maternité mais aussi et surtout d'avortement. Le tout est raconté en toute sincérité, simplicité et réalisme poétique. 

Pour toute personne qui s'intéresse à l'émancipation des femmes, L'une chante, l'autre pas est une oeuvre à découvrir sans plus attendre. 

09/04/19 : La lutte des classes de Michel Leclerc.

Si je suis allée voir ce film c'est pour Edouard Baer tout simplement. Au final, j'ai été surprise dans le bon sens par cette comédie française sur laquelle je ne pariais pas beaucoup. 

Tout comme L'une chante, l'autre pas d'Agnès Varda, La lutte des classes est, comme son titre l'indique, un film profondément "de gauche". Cette fois-ci cependant, c'est un film de 2019 et depuis la fin des années 70, il y a eu du changement.

Ainsi, Leïla Bekhti campe le rôle d'une femme avocate, mère d'un enfant et compagne d'un musicien un peu looser qui a du mal à vivre avec son temps et ne peut s'empêcher de tout revendiquer. Ils vivent tous les trois à Bagnolet, banlieue parisienne où à grandit le personnage de Leïla. Tous les jours c'est elle qui va travailler pendant que son conjoint se rend aux réunions de parents à l'école ou qu'il joue de la batterie dans son salon. C'est donc elle qui subvient aux besoins de la petite famille et cela fonctionne bien jusqu'au jour où le fils exprime son désir de s'inscrire dans une école privée (où sont partis tous ses copains), désir qui va chambouler la vie tranquille du trio qui, jusque là, vivait en toute sérénité. 

C'est un film qui parle bien évidemment de politique (la laïcité, les croyances, les idéaux) mais qui reste dans la bienveillance malgré la caricature. Il est vraiment drôle tout en étant bien ficelé et précis dans son écriture, ses dialogues et pour une comédie française, change de ce qu'on a l'habitude de voir.

D'autre part, La lutte des classes parle de ce que c'est d'être parent, d'élever un enfant dans le monde d'aujourd'hui, du couple notamment et ça vous émeut quand on s'y attend le moins.

Enfin, tous les acteurs sont excellents et c'est toujours agréable à voir! (VIVE EDOUARD BAER).

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10/04/19 : Daguerréotypes d'Agnès Varda (1975).

Pour changer un peu de la fiction, je suis allée découvrir ce documentaire qu'Agnès Varda a décidé de consacrer aux commerçants de la rue Daguerre, rue où elle a vécut jusqu'à son dernier souffle. 

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j'ai adoré. 

Je ne m'attendais pas du tout à être autant émue par ce film et je vous avoue que j'y allais presque à reculons. 

C'est d'une beauté sans nom dans tous les sens du terme : c'est beau parce que Varda sait construire son cadre, mettre en valeur, capter des instants de poésie pure et simple et c'est beau parce que c'est un témoignage du savoir faire, de la bonté des personnes, de leur quotidien, de l'amour de son travail mais aussi de celui qu'on porte à son conjoint. 

Daguerréotypes est poignant par son humilité et fait rire à plusieurs reprises comme il vous fait verser quelques grosses larmes. 

Voir ce film aujourd'hui est un véritable saut dans le passé et cela vous rend nostalgique de ce temps où on connaissaient les petits commerçants de notre voisinage et où l'on avait un dialogue avec eux (ce qui est désormais assez rare même si ça revient "à la mode").

L'ensemble est parfaitement monté (j'ai rarement vu des raccords aussi inventifs et bien pensés) et vous reste en tête un moment. 

PS : Depuis que je suis allée voir ce film, je suis allée Rue Daguerre et c'était assez incroyable de voir que certains commerces ont totalement disparus et 2 ou 3 sont restés quasi intacts. 

12/04/19 : L'arche russe d'Alexandre Sokourov (2002).

Je ne saurais vous dire où j'avais entendu parler de ce film mais je savais qu'il était à voir. À l'affiche du cinéma Le Champo, je me suis dit que c'était l'occasion pour moi de le découvrir. 

Avant d'entrer dans la salle, je ne savais pas de quoi il s'agissait (j'en avais une très très vague idée). et j'ai donc été déboussolée les quinze premières minutes du film puis un peu ennuyée tout le reste. 

Contrairement à un film "classique" L'arche russe tient davantage de l'objet cinématographique, ou une sorte d'essai filmique historique. En effet, c'est une oeuvre qui a pour personnage principal un réalisateur contemporain qui se retrouve comme par magie dans le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg au début du XVIIIe siècle. Invisible pour ceux qui l'entourent, il se balade dans les nombreuses salles du lieu et y fait la rencontre d'un cynique diplomate français du XIXe siècle. Les deux hommes deviennent complices au cours d'un voyage dans le temps, à travers le turbulent passé de la Russie, qui les conduit jusqu'à nos jours. 

C'est donc un film dénué de véritables actions et dont le scénario ne possède pas le moindre enjeux. On est spectateur et on le demeure. Ce que je veux dire par là c'est que, pour ma part, je suis  restée totalement hermétique à ce que je voyais et n'ai pas réussi à me sentir ni concernée, ni à éprouver la moindre empathie pour les deux personnages que l'on suit. 

Le film m'a fait pensé à ces "reconstructions historiques" quasi documentaires qui passent à la télé (vous savez ces films où les acteurs jouent très très mal et tout est plutôt mal fait? Hahaha). 

Certes, il y a une certaine prouesse technique indéniable dans la réalisation étant donné que le film n'est en fait constitué que d'un seul et même plan-séquence d'une heure trente. Toutefois, j'ai personnellement trouvé que c'était, la plupart du temps, laid, redondant et manquant de créativité. 

Tout est très artificiel et j'ai eu davantage l'impression de me balader dans un musée de poupées de cire sans âmes, plus qu'une reconstitution fidèle. 

L'ensemble est très vite soporifique et j'ai eu du mal à rester concentrée et impliquée (pourtant j'ai étudié le Russe, je trouve l'histoire de la Russie passionnante et je rêve de m'y rendre). Je me suis sentie comme prise en otage plutôt qu'immergée et c'était loin d'être une expérience agréable...

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai ni été épatée, ni comblée par ce film (à mon plus grand regret).

12/04/19 : Swiss Army Man de Daniel Schneinert et Dan Kwan (2016). 

Cela faisait un moment que ce film figurait dans ma liste d'envies sur Netflix et puis un vendredi en fin d'après-midi, ma mère et moi nous sommes laissées tenter sans savoir véritablement à quoi nous attendre. 

Je crois que cela faisait une éternité que je n'avais pas vu une séquence d'ouverture aussi réussie et mémorable (je ne vous révèle rien au cas où vous voudriez le voir). Tout ce que je peux vous dire c'est que j'ai tout de suite accrochée au ton du film et cette plongée en la matière m'a autant désemparée qu'impressionnée. 

Impressionnée par ce qu'il y a une liberté sans limite, impressionnée par cette constance dans le génie de cette histoire complètement barrée et hors-normes.

Cela faisait bien longtemps notamment que je n'avais pas eu autant de fous rires (j'en ai ri aux larmes à plusieurs reprises). Je vous préviens cependant, Swiss Army Man est, à mon avis, un film qu'on adore ou qu'on déteste. L'humour est très spécifique et ne plaira pas au plus grand nombre. 

Aussi, avec ce rôle, Daniel Radcliffe nous fait totalement oublié qu'il a joué Harry Potter et montre plus que jamais sa modestie, son auto-dérision et son côté comique. Quant à Paul Dano, il m'a une fois de plus éblouie et fascinée par son jeu, son attitude. 

Si vous êtes à la recherche d'un film qui sort des sentiers battus, vous serez servis! 

13/04/19 : Tel aviv on fire de Sameh Zoabi.

Je suis allée voir ce film un samedi matin avec ma maman au MK2 Bibliothèque. La raison pour laquelle je voulais le voir c'est tout bonnement pour sa nationalité. 

Je n'avais pas vu la bande-annonce avant d'aller le voir et je n'avais rien lu à son sujet. J'ignorais donc qu'il s'agissait d'une comédie et j'ai donc été éberluée par cette histoire tournant autour d'une série arabe à la Feux de l'amour sur laquelle travaille le personnage principal, un palestinien de 30 ans parlant hébreu. 

Je m'attendais à un film sur l'armée, très sérieux et dramatique et j'ai eu le droit à des crises de rire. Une plutôt bonne nouvelle en somme! 

Ce que j'ai apprécié c'est l'intelligence et la minutie dont le réalisateur a fait preuve. Lui même arabe- israélien vivant désormais aux Etats-Unis, il a désiré écrire son histoire autour du quotidien d'un petit groupe de personnes avec pour toile de fond le conflit israélo-palestinien. Ici il ne s'agit cependant pas de prendre parti mais de montrer qu'il y a deux faces, deux points de vue à tout récit. 

Ainsi, le titre fait une double référence : celle au nom de la série fictive qui est en train d'être écrite et tournée dans le film et le conflit réel que tout le monde a en tête (j'ai notamment lu que Sameh Zoabi avait choisi ce titre pour énerver tout le monde haha).

En résumé : c'est un film plein d'humour, bien équilibré et assez malin que je vous recommande les yeux fermés.

Spéciale dédicace à Yaniv Biton qui est d'un comique à l'état pur et qui m'a fait d'autant plus aimé le film par sa générosité et sa fougue.

15/04/19 : Boy erased de Joel Edgerton.

Parfois il y a des films qu'on a envie de voir mais qu'on redoute aussi de découvrir. Boy erased faisait partie de ces films. J'ai donc mis un peu de temps avant d'aller le découvrir en salles.

J'avais un peu peur parce qu'en juillet 2018 j'avais vu Come as you are de Desiree Akhavan qui parlait du même sujet (sauf qu'au lieu d'être un garçon il s'agissait d'une fille) et que je ne l'avais pas aimé plus que ça, de par ses nombreuses maladresses. 

Adapté des mémoires de Garrard Conley (Boy Erased: A Memoir sorti en 2016), il s'agit donc d'un film inspiré d'une histoire vraie. Histoire vraie qui semble presque fictive tant elle est sidérante et effrayante. 

Effrayante parce que cela parle d'une pratique qui s'appelle la thérapie de conversion, qui a pour but de remettre des jeunes gens dans la "bonne direction" et de les convaincre que leur sexualité est un choix qu'ils doivent prendre (c'est-à-dire qu'il est considéré que l'homosexualité est un péché qui peut être révoqué). 

Si j'ai été touchée par la fin du film, je dois admettre que je m'attendais à être plus émue par l'ensemble. Boy erased, plus qu'une fiction, est un film qui ressemble presque à un documentaire tant il manque de "cinéma". 

Tout le casting est extraordinaire et ça se regarde bien mais j'aurais préféré une vraie position quant à la mise en scène. J'ai regretté ce côté trop scolaire, trop propre. 



Voici donc pour ce deuxième article sur les films que j'ai vu au mois d'avril. J'espère qu'il vous aura plu et intéressé! 

Je vous retrouve dimanche avec un article sur les séries. En attendant, je vous embrasse et vous souhaite un bon week-end.

2 commentaires:

  1. Ces deux films d'Agnes Varda m'intriguent, je les note sur ma liste !
    Franchement La Lutte des Classes me rebutait plus qu'autre chose mais ton avis me donne espoir ! Je vais essayer de le regarder avant mes oraux, au cas où ça me donnerait des idées haha.
    Je pense avoir vu des gifs extraits de l'Arche Russe sur Tumblr parce que l'affiche me dit quelque chose, mais ton avis ne me donne pas envie de le voir, même s'il a l'air beau. Les gifs suffiront haha
    Je suis curieuse de découvrir Tel Aviv On Fire, pour le sujet qu'il aborde.
    Boy Erased me tente bien, j'aime beaucoup l'acteur principal et en plus j'avais adoré Come As You Are ;)
    Bel article !♥

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    1. Pour moi ça a été une vraie découverte!
      La lutte des classes est en effet surprenant :)
      HAHAHA je n'avais jamais vu de gifs du film avant de le voir ^^
      J'ai vraiment beaucoup aimé Tel aviv on fire et je suis très contente de lire qu'il te plairait de le découvrir :D
      Merci merci ♥

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