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mercredi 18 septembre 2019

Cinema | Movies I've seen #35 (August 2019) Part 2

Bonjour, bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien! 

J'ai pris un peu de retard sur mes articles parce que j'ai été quelques jours à La Rochelle la semaine dernière pour le Festival de la fiction auquel j'ai été invité par mon ami Léo (ce n'était pas prévu de base). Vu que j'ai assisté à plein de projections pendant la journée je n'ai absolument pas eu le temps d'écrire...

Aujourd'hui je partage donc avec vous la deuxième partie des films que j'ai vu au mois d'août. 

Au programme : 1 film chinois, 3 films américains, 2 films français et 1 film suédois. 

Supports des films vus : 
cinéma (6), autre (1)

06/08/19 : So long, my son de Wang Xiaoshuai

J'ai mis beaucoup de temps avant de me décider à aller voir So long, my son. La raison étant tout simplement sa durée (3h05). 

J'avais tellement de films à voir au cinéma que l'idée de passer plus de trois heures dans une seule et même salle ne me tentait pas plus que ça. J'ai réussi à me motiver en proposant à mon amie Fany de m'accompagner. 

Il est important de préciser que le matin j'avais vu Yuli d'Iciar Bollain ainsi que Give me liberty de Kirill Mikhanovsky plus tôt dans l'après-midi (deux films dont je vous parlais dans mon article cinéma précédent) et que je partais le lendemain pour Londres en ayant bien évidemment pas encore préparer ma valise. 

Enfin bref, venons-en au fait : qu'ai-je pensé du film? Dans les grandes lignes j'ai beaucoup aimé et je pense que je me souviendrais toujours de la petite salle pleine à craquer du Mk2 Beaubourg et de notre discussion avec Fany après l'avoir vu. 

So long, my son est une oeuvre dont on a tout d'abord plutôt du mal à comprendre le récit. Cela s'explique par le fait que l'histoire s'étend sur plus de quarante ans et que le réalisateur s'amuse à mélanger les époques histoire de bien nous perdre et brouiller nos pensées. 

Toutefois si cette idée de non-linéarité est un peu perturbante au début, elle se révèle être d'une pertinence indéniable. 

Alors soyons clairs, il s'agit d'un film profondément dramatique (cf. le titre), je vous déconseille donc de le voir si vous êtes plutôt du genre à aimer la comédie, l'action ou encore la science-fiction.

L'enjeu ici c'est d'explorer le sujet du deuil sur fond de politique douteuse (la fameuse politique de l'enfant unique, en vigueur en Chine de 1979 à 2015) : rien de bien réjouissant donc. 

Bien qu'il soit d'une tristesse sans nom, So long, my son est à voir pour de nombreuses raisons comme entre autres, sa construction, le jeu des acteurs ou bien sa maitrise en termes de mise en scène. 

Le plus intéressant selon moi est d'une part de se laisser porter par l'ambiance générale du film qui est opaque sans être pesante non plus, d'autre part de permettre à son esprit de vagabonder et se poser des questions tel un enquêteur en quête de la vérité.

En résumé : un long-métrage marquant que je ne regrette pas d'avoir eu le courage de voir. 

14/08/19 : Midsommar d'Ari Aster.

Si j'ai voulu voir ce film c'est parce que j'aime beaucoup Florence Pugh (que j'avais découvert en 2017 dans The Young Lady de William Oldroyd) et notamment pour le lieu où se déroule l'action (la Suède). 

Étant donné qu'il s'agit d'un film d'horreur / d'épouvante, je n'avais pas particulièrement envie de m'y rendre seule, j'y suis, de ce fait, allée accompagnée - logique haha -. 

Premier film que j'ai vu après mon retour de Londres, Midsommar m'a marquée plus que je ne l'imaginais. 

En effet, plus d'une semaine après l'avoir découvert j'y pensais encore et je me surprenais à ressasser tous les détails qui m'avaient touchée, inspirée, émerveillée. 

Je ne suis pas une grande connaisseuse du genre et ne suis donc pas une référence à suivre les yeux fermés, cependant, à mon humble avis, ce deuxième long-métrage d'Ari Aster est d'une efficacité et d'une beauté rares. 

Tout comme les oeuvres de Jordan Peele (Get out sorti en 2017 et Us en 2019), je pense qu'il n'est pas nécéssaire d'aimer les films d'horreur pour apprécier le travail de ces deux jeunes réalisateurs américains puisque, l'un comme l'autre, réussit à s'adresser à un public large et ce, dans le bon sens. 

Ainsi, on ne va pas voir leurs longs-métrages pour avoir peur ou parce qu'on est à la recherche d'une certaine adrénaline mais plutôt pour s'immerger dans un cinéma hors-norme, libre, intellectuellement et visuellement stimulant. 

Parce que la force de Midsommar c'est justement ce qu'il provoque chez le spectateur. À la fois fascinée la majorité du temps et angoissée à d'autres moments, j'ai vécu 2h20 de pur "divertissement" où j'ai mis de côté ma vie et ai laissé cette histoire hallucinante de communauté illuminée infuser sur ma personne.

Je crois honnêtement que depuis le début de l'année 2019, Midsommar se classe sans honte dans mon top 10 par sa justesse et son emprise sur moi. 

C'est dérangeant, coloré, sidérant, parfois drôle, inquiétant... J'en garde un souvenir réjouissant et cela ne me déplairait pas de le revoir à sa sortie en DVD (que j'achèterai sûrement). 

Pour tous les fans de la série Hannibal de Bryan Fuller et les non-connaisseurs aussi d'ailleurs, je vous recommande vivement ce film qui saura vous éblouir par sa lumière estivale aveuglante.

15/08/19 : Once upon a time in... Hollywood de Quentin Tarantino.

Si Les huit salopards (2015) m'avait énormément déçue, j'attendais tout de même avec une certaine impatience le dernier bébé de l'incontournable Tarantino.

Vendu comme une réussite pour le réalisateur mythique, Once upon a time in... Hollywood m'a malheureusement laissée assez perplexe et plutôt sur ma faim - certes grande toutefois justifiée -.

Le neuvième film de Mister Quentin est effectivement assez troublant par son scénario et son rythme quelque peu déconcertant. 

Véritable entrée dans le cerveau et les souvenirs d'enfance du metteur en scène, on déambule dans une succession de séquences sans véritable suite. 

On accompagne tour à tour différents personnages comme les inséparables Rick Dalton et Cliff Booth (interprétés par Leonardo DiCaprio et Brad Pitt), l'enjouée Sharon Tate (Margot Robbie) et d'autres figures historiques telles Bruce Lee, Steve McQueen ou encore Roman Polanski. Ce joyeux petit monde se croisant lui-même au cours de l'histoire avec plus ou moins d'impact. 

En parallèle de cet univers hollywoodien, il y a Manson et sa clique : famille d'hippies perdus vivant en dehors de la société de consommation et préparant de mettre fin à cette même société qu'ils méprisent.

Ainsi nous sommes spectateurs d'un monde révolu que Tarantino s'évertue à nous montrer par plaisir évidemment - mais aussi un peu par caprice de réalisateur qui a les moyens de se payer un tournage comme celui-là - et qu'il s'amuse à déformer à sa guise, comme il l'avait déjà fait précédemment dans Inglorious Basterds (2009).

La reconstitution de cette période (le Nouvel Hollywood) est épatante par sa véracité néanmoins elle ne permet pas aux spectateurs d'être complètement intéressés et captivés par ce à quoi ils assistent. 

Once upon a time in... Hollywood devient alors rêve éveillé et terrain de récréation pour son auteur plus qu'un film mettant à l'honneur les laisser-pour-compte qu'il apprécie tant. 

Il s'agit donc d'une oeuvre qui se démarque incontestablement dans la filmographie impressionnante de Tarantino pour le mieux diront certains, pour le pire diront d'autres.

Pour ma part, je considère ce film comme objet étrange, mélancolique et osé, ni mauvais ni formidable, compilant tout le génie du réalisateur (une direction artistique léchée, des acteurs parfaitement dirigés, des musiques choisies avec soin...) et annonçant un tournant dans sa carrière, qui j'espère ne se terminera pas de sitôt.

15/08/19 : Swimming pool de François Ozon (2003).

L'été rime souvent avec soleil et baignade. Dans cette optique, j'ai alors pensé que c'était le moment idéal pour voir ce film autour d'une piscine. 

Bien que le titre soit en anglais, j'ai cru naïvement que le film serait en français. Ce qui est le cas mais pas totalement puisque le personnage principal est une romancière britannique et que toute la première partie se déroule à Londres. Non pas que ce soit un problème, au contraire mais cela m'a d'abord un peu déroutée. 

Comme je vous le disais en mars dernier, François Ozon est un de ces cinéastes français dont j'ai vu et apprécié presque tous les films. Swimming pool fait partie de ceux que j'ai regrettablement le moins aimé...

Cela s'explique tout simplement par une fin particulièrement décevante et notamment parce que j'ai eu l'impression d'assister à un mauvais remake de La piscine de Jacques Deray (1969) auquel Ozon fait ironiquement hommage en utilisant sa traduction anglaise comme titre soit littéralement "swimming pool".

Le problème quand on s'inspire c'est de souffrir de la comparaison. On retrouve ce sentiment de l'été et une certaine sensualité cependant l'opposition avec le film de 1969 est assez rude selon moi et n'arrive pas à faire autant de vagues. 

Meh...


16/08/19 : Sonate d'automne d'Ingmar Bergman (1978).

Je ne sais pas si vous vous souvenez mais l'été dernier (en août 2018), j'ai commencé à voir les films du plus célèbre des réalisateurs suédois soit Ingmar Bergman. Il y a un an donc je le découvrais et me familiarisait avec son cinéma. 

Pour rappel, l'année précédente j'avais vu quatre de ces films des années 50 : Jeux d'été (1951), Un été avec Monika (1953), Sourires d'une nuit d'été (1955) et Le septième sceau (1957) dont je vous avais parlé sur le blog à l'époque. 

Comme Sonate d'automne passait à la Filmothèque du quartier latin, je me suis dit que c'était une précieuse occasion de le voir en salles et même si j'aurais préféré le voir en automne (cf. le titre) cela aurait été trop bête de ne pas me déplacer pour une non-concordance de saison hahaha.

Ayant vu deux documentaires sur le metteur en scène, je savais avant d'avoir vu le film que c'est sur l'initiative, la demande d'Ingrid Bergman (ils ne font pas partie de la même famille pour ceux qui l'ignorent) qu'ils ont collaboré sur Sonate d'automne. En effet, étant tous les deux les personnalités les plus connues de leur pays et partageant le même nom de famille, l'actrice lui a envoyé une lettre pour lui suggérer de travailler ensemble. 

Bien que cela ne transparaisse pas à l'écran, la collaboration entre les deux artistes ne fut pas évidente et ils ne réitéreront donc pas l'expérience (la comédienne n'a pas apprécié que le scénario qu'avait écrit le réalisateur s'inspire de sa vie et la critique sans vergogne - il faut savoir qu'Ingrid Bergman était rarement chez elle et n'a donc pas été très présente pour ses enfants tout comme le personnage qu'elle interprète dans Sonate d'automne -). 

Quand est-il de ce que j'en ai pensé? Et bien, à mon non-étonnement, j'ai une fois de plus été totalement émue et bouleversée. 

J'admire la précision avec laquelle Ingmar Bergman écrit ses dialogues, j'apprécie son attention aux détails comme le choix des couleurs des costumes et des décors (cette omniprésence fort agréable du rouge et du vert) en passant par les gestes et les regards des acteurs qui font surgir l'invisible, les non-dits. Absolument tout parait véridique et permet de s'identifier totalement. 

J'ai évidemment pleuré toutes les larmes de mon corps et suis sortie de la salle avec le sentiment d'avoir passé un bon moment malgré l'émotion qui s'était emprise de moi.

Sonate d'automne n'a pas pris une ride et me fait regretté ce temps où un film réussissait par une histoire banale (les retrouvailles entre une mère et sa fille) à être à la fois d'une justesse déconcertante et d'une richesse, à jamais, fascinante et puissante. 

Pour tout ceux qui, comme moi, adore les règlements de compte en huis clos et les histoires de famille, je recommande vivement!

16/08/19 : Perdrix d'Erwan Le Duc.

S'il y avait bien un film que j'étais impatiente de voir au mois d'août au cinéma c'était celui-ci (et oui c'est en partie parce que Swann Arlaud joue dedans).

Accompagnée de mes amis Léo et Florent (qui sont tous les deux arrivés juste avant que le film ne commence), je nous ai surpris, plus d'une fois, riant en choeur avec le reste du public pendant la séance, soit l'une des sensations les plus agréables lorsqu'on va voir un film en salles.

Je pense donc pouvoir affirmer que nous avons tous passé un très bon moment et étions ravis d'avoir fait le déplacement. 

Pour un premier long-métrage, on remarque et applaudit l'aisance avec laquelle le réalisateur réussi à faire d'une bête histoire d'amour (et de famille) un véritable bijou de cinéma français. 

On tire notre chapeau notamment pour le sens de la comédie et l'inventivité d'Erwan Le Duc avec des idées comme "Ceci n'est pas un documentaire animalier" (cf. le titre) qui est la phrase par laquelle débute le récit. 

Une phrase qui m'a fait sourire et m'a rappelé d'une part le tableau La trahison des images de René Magritte avec la célèbre inscription "Ceci n'est pas une pipe" et la voix off du film 500 jours ensemble de Marc Webb qui nous prévient que "this is not a love story". Personnellement c'est le genre de détail tout bête qui me ravie et me met tout de suite de bonne humeur. 

Le film se poursuit dans cette ambiance ludique et sans complexe. Le but de l'auteur étant clairement de faire passer un agréable moment à son public et non pas de leur en mettre plein la vue.

Parfois la simplicité a du bon, c'est le cas ici et on souhaiterait que d'autres projets français comme ce dernier se fassent plus souvent tant ils ont un effet positif sur nous.

Comédie romantique à la fois douce et ironique, Perdrix a le pouvoir de vous charmer par sa liberté de ton. 

J'ai adoré les situations absurdes, burlesques et décalées, j'ai aimé la drôlerie et la fantaisie poétique, les paysages, les couleurs, les acteurs aussi, bref un VRAI COUP DE COEUR! 

17/08/19 : Queen of earth d'Alex Ross Perry (2015).

J'avais raté ce film lorsqu'il était sorti (il faut dire qu'il n'était diffusé que dans 10 salles en France), j'espérais, un peu en vain, de le voir un jour. Le hasard a fait que le cinéma Grand Action a décidé de le passer au mois d'août dans l'une de ses deux salles.

J'ignorais tout de l'histoire, la seule chose que je savais c'est qu'Elisabeth Moss, que j'aime à la folie, jouait dans le film. C'est donc sans attentes particulières que je m'installais dans mon siège. 

Tout comme Sonate d'automne de Bergman, il s'agit ici d'un scénario basé sur des retrouvailles dans une maison isolée. La différence c'est que ce ne sont pas une mère et sa fille qui se retrouvent mais deux meilleures amies. Autre spécificité : il y a une troisième personne qui vient parasiter ces retrouvailles. 

De cette troisième personne - qui se trouve être le voisin et l'amant de l'une des amies - va découler une série de disputes entre les deux femmes qui vont au fur et à mesure se dire tout ce qu'elles n'avaient jamais osé s'avouer.

On découvre alors, par des allers-retours entre passé et présent, leur relation maladivement fusionnelle et le pourquoi du comment elles en sont arrivées là où elles en sont. 

Si j'ai trouvé le sujet de l'amitié très intéressant et bien abordé, j'ai eu énormément de mal à rester jusqu'au bout du film. En effet, la mise en scène très appuyée et inévitablement percevable à base de très gros plans anxiogènes, m'a énormément dérangée et mise mal à l'aise (j'imagine que c'était le but du réalisateur cependant cela a été particulièrement désagréable pour moi). 

J'ai eu l'impression de manquer d'air et mon seul désir était que le film se finisse pour que je puisse enfin sortir respirer. Sans parler de la musique angoissante hyper présente et insistante qui n'a pas aidé à ce que je me sente mieux...

Ma conclusion est donc que je n'ai pas spécialement aimé le film toutefois je ne crache pas dessus non plus haha. Ce n'est tout simplement pas le genre de cinéma qui me plait et m'enthousiasme. 


Voici donc pour ce deuxième article cinéma du mois d'août. J'espère que cela vous a plu comme d'habitude et vous retrouve très vite avec la suite!

2 commentaires:

  1. So Long My Son est un film que j'ajoute à ma liste sans hésitation ! J'étais justement curieuse d'avoir ton avis à son sujet :)
    Je n'avais pas entendu parler de Midsommar, mais étant attirée par les films d'épouvante... le fait que tu le vendes comme un film coloré m'intrigue totalement, et l'affiche y joue aussi pour beaucoup. Je ne le regarderai pas seule non plus évidemment, haha :D

    Quant au dernier Tarantino, j'ai failli le voir au ciné avec mon copain puis la durée nous a rebutés. Toutefois, étant fascinée par l'affaire Manson et tout ce qui tourne autour (tellement de coïncidences qui n'en sont sûrement pas !), comme le film Rosemary's Baby, un de mes films préférés de tous les temps, je suis curieuse de voir ce film (cette phrase était longue et pleine de digressions mais j'espère que tu as compris, haha).

    Je me rends compte en lisant ton avis que j'ai vu Swimming Pool il y a des années, et donc bien avant La Piscine : je n 'ai donc pas du tout souffert de la comparaison ! Je peux comprendre ton sentiment à l'inverse, les deux films n'ont pas du tout la même atmosphère.

    Enfin, Perdrix me tente bien, parce que ça fait toujours plaisir de voir une comédie (romantique) française de qualité !

    Un article dans lequel je me suis beaucoup retrouvée ♥

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    1. Je pense en effet que So long, my son et Midsommar (surtout) sont deux films qui vont te plaire!

      J'ai bien compris ta phrase haha, et vive les digressions!

      Oui c'est vrai que l'atmosphère est totalement différente entre La piscine et Swimming pool.

      Je te la recommande VIVEMENT ♥

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