Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! C'est la veille de la ré-ouverture des cinémas et j'ai hâte, hâte, hâte d'enfin pouvoir retrouver les salles. J'ai déjà fait tout mon programme : j'irai voir quatre films demain et trois films jeudi (après je rentre à la campagne). Je reviendrai sûrement la semaine d'après pour continuer mon marathon.
En attendant, je partage avec vous, exceptionnellement, six et non pas cinq films que j'ai vu depuis chez moi dernièrement avec : 1 film italien, 1 film japonais, 1 film britannique, 1 film libanais et deux films français.
Le 9 septembre dernier est sorti sur Netflix ce film italien inspiré d'une histoire vraie avec comme acteur invité François Cluzet. Lorsque j'ai vu la bande-annonce, alors que je cherchais un film à voir sur la plateforme, cela m'a tout de suite donné envie.
Nombreux sont les détails pour lesquels j'ai apprécié ce film. Commençons d'abord par l'histoire qui a, comme je vous le disais plus haut, réellement eu lieu. Cette histoire vraie c'est celle d'une plate-forme construite de toute pièce par l'ingénieur farfelu Giorgio Rosa en 1968 au large de la côte italienne en dehors des eaux territoriales et qui est devenue un état indépendant. Son nom était la République Espérantiste de l’Île De La Rose, elle avait son propre drapeau, sa propre monnaie, son propre timbre postal et avait pour langue officielle l'Esperanto.
Ensuite, il y a le rôle principal interprété à merveille par Elio Germano que j'avais déjà vu précédemment dans plusieurs autres films italiens que je vous recommande tous de voir soit Respiro d'Emanuele Crialese (dont je vous avais parlé dans un article cinéma de juin 2020), Nine de Bob Marshall (une de mes comédies musicales préférées de tous les temps), L'ultima ruota del carro de Giovanni Veronesi et Leopardi : Il giovane favolo de Mario Martone.
Puis il y a toute la reconstitution de la fin des années 60 avec des costumes, des décors, des musiques qui m'ont tous aider à me propulser dans le passé. Mention spéciale pour les décors en particulier avec des lieux aux architectures impressionnantes qui m'ont rappelé ceux d'autres chefs d'oeuvre italiens comme Le conformiste de Bernardo Bertolucci (1970) dont je vous avais notamment parlé sur le blog en décembre 2019.
D'autre part, le rythme est bon, on ne s'ennuie pas une seule seconde et on se demande à chaque instant comment cela va se finir. En résumé : c'est un vrai moment de divertissement qui permet de s'évader un moment.
L'incroyable histoire de l'île de la Rose est comme un souffle d'air frais, il vous donnera le sourire, l'envie d'aimer, de créer, de construire et surtout d'aller en Italie!
L'été de Kikujiro de Takeshi Kitano (1999).
Voilà un excellent film que j'ai découvert grâce à Arte (N.B. : il y a TOUJOURS des bons films sur Arte).
L'été de Kikujiro de Takeshi Kitano en quelques mots c'est une aventure estivale improbable entre un petit garçon qui veut voir sa maman et un type qui est censé l'emmener la voir. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et une journée se transforme en une semaine. Le duo est insolite mais attachant et on suit leurs aventures avec joie et curiosité.
Sur leur chemin, ils font des rencontres et cela apporte encore une autre ampleur au récit. Ainsi, ils profitent de la gentillesse d'un gérant d'hôtel, deviennent amis avec des motards, partagent un bout de route avec un poète etc... C'est un vrai plaisir d'assister à l'évolution de leur relation et un pincement au coeur quand arrive la fin de leur voyage.
Ce qu'il faut savoir c'est qu'il s'agit du huitième long-métrage du cinéaste japonais et que juste avant, il a connu un énorme succès avec Hana-bi (1997). Renommé pour ses films violents, il fait un virage à 360 degrés en mettant en scène cette histoire autour d'un enfant. Kitano en parlant de son film a dit : "Le film se démarque des autres histoires que j'avais faites jusque-là. Pour une fois, il me semble que ce film penche plutôt du côté de la vie que de la mort. L'enfant symbolise l'espoir, l'avenir, un monde meilleur. Avec ce film, je crois avoir voulu rendre hommage à l'idée que je me fais de l'humanité".
Enfin, pour illustrer musicalement le récit, le réalisateur a fait de nouveau appel au génialissime Joe Hisaishi à qui l'on doit toutes les bandes originales des films d'animation d'Hayao Miyazaki. Pour l'anecdote, je connaissais déjà l'un des morceaux puisque je suis une grande fan du compositeur.
En bref : un film plein de poésie, coloré et atypique.
Le merveilleux jardin secret de Bella Brown de Simon Aboud (2017).
Si vous avez envie de voir un film pour vous détendre, vous apaiser, que vous aimez le jardinage ou tout simplement que vous appréciez l'accent britannique : Le merveilleux jardin secret de Bella Brown est fait pour vous!
Pour être complètement transparente avec vous, je n'avais jamais entendu parlé de ce film et avant de le lancer, j'ignorais même de qui le casting était composé. Cela a donc été assez marrant lorsque j'ai réalisé que le trio d'acteurs formé pour ce film m'était totalement familier (comme ce qui est souvent le cas quand je regarde une oeuvre britannique).
Je ne l'avais pas reconnu sur l'affiche mais il s'agit de Jessica Brown Findlay. Connue pour son interprétation en tant que Lady Sybil dans la série Downton Abbey de Julian Fellowes, Jessica a notamment joué dans des films au succès plutôt relatif comme The Riot Club de Lone Scherfig (2014) ou encore Le cercle littéraire de Guernesey de Mike Newell dont je vous avais parlé dans un article cinéma de septembre 2018.
Ici, elle campe le rôle principal face à Tom Wilkinson (dont la carrière est absolument impressionnante) et Andrew Scott, acteur rendu lui aussi célèbre grâce au petit écran avec son interprétation marquante de Jim Moriarty dans la série Sherlock créée par Mark Gatiss et Steven Moffat. Un joyeux mélange donc qui m'a plutôt bien plu de retrouver à l'affiche d'un même film.
Mais alors qu'est-ce qui m'a plu hormis ce casting? Et bien tout. Que ce soit des costumes, aux décors, en passant par la narration et la musique, j'ai été conquise par cet univers inventé autour d'une idée simple qui réside en la mission, pas forcément évidente, de remettre un jardin en état.
Alors présenté comme cela évidemment, je peux comprendre que vous ne soyez pas instantanément emballés. Toutefois, si vous êtes, comme je le disais plus haut, sensibles ou attirés par les comédies anglaises sans prétention, qui ont pour objectif de vous faire passer un agréable moment tout en vous embarquant sur un terrain romanesque, vous ne serez pas déçu(e)s!
Caramel de Nadine Labaki (2007).
J'ai déjà mentionné deux fois Nadine Labaki sur le blog. La première fois c'était dans un article cinéma de décembre 2018 où je vous donnais mon avis sur Capharnaüm et la deuxième dans un article de novembre 2020 pour vous parler de Et maintenant on va où?. Aujourd'hui, je vais me pencher sur son premier long-métrage Caramel.
Disponible sur Arte, je n'ai pas hésité longtemps avant de voir ce film et encore une fois, j'ai été absolument impressionnée par la justesse et la pertinence avec laquelle la réalisatrice libanaise réussit à émouvoir tout en dénonçant l'hypocrisie du système traditionnel oriental face au modernisme occidental.
En choisissant pour titre Caramel, elle fait référence à la pâte à base de sucre, de citron et d'eau utilisée pour l'épilation (le premier plan du film est d'ailleurs un gros plan sur du caramel coulant sur du marbre) et à l'idée du sucré-salé, de l'aigre-doux qui peut brûler et faire mal.
Telle une fable, Caramel raconte le quotidien d'un groupe de femmes au Liban tout en nous donnant une leçon de vie sur la féminité, l'amitié et bien sûr, l'amour. Il s'agit notamment pour la réalisatrice d'explorer des thèmes comme la solitude, la dépendance, la jalousie ou encore l'adultère.
Pour incarner ces héroïnes de tous les jours, Nadine Labaki a fait un casting de non-professionnelles et a choisi d'interpréter elle-même le rôle principal. Ainsi, elle s'est retrouvée entourée d'une gestionnaire d'entreprise d'électroménager (Joanna Mkarzel), d'une secrétaire de direction (Gisèle Aouad), d'une femme au foyer (Sihame Haddad), d'une musulmane chiite mariée à 13 ans (Siham Fatmeh Safa) et d'une amie rencontrée aux Beaux-Arts à Paris (Yasmine Elmasri). Ce sextuor forme à l'écran un joyeux ensemble et nous invite à partager un moment mémorable.
En plus d'un scénario maitrisé, d'actrices admirables, d'une mise-en-scène impeccable, la musique composée par Khaled Mouzanar et les morceaux ajoutés sont en osmose avec le reste et portent l'histoire vers un degré supérieur. Caramel est donc un film riche, par son aspect visuel et sonore mais aussi par les messages qu'il véhicule.
Enfin, ce qui est remarquable c'est que, malgré le fait que le film défende l'émancipation et les droits des femmes, il ne jette pas en pâture la gente masculine, bien au contraire. Hormis un personnage antipathique (l'homme marié dont le visage n'est pas montré), tous les autres sont mis en valeur et apporte, par leur présence, un brin de poésie et d'humanité supplémentaire.
Bref, vous l'aurez compris : c'est à voir sans plus attendre! Et si vous n'avez toujours pas regardé Et maintenant on va où? ainsi que Capharnaüm, organisez-vous un cycle Labaki. Vous m'en donnerez des nouvelles!
Kung-fu Master d'Agnès Varda (1988).
La vision d'un film d'Agnès Varda est quasi systématiquement un coup de coeur. Kung-fu Master dont, honteusement, je ne connaissais pas l'existence avant de l'avoir vu dans le catalogue de la plateforme Amazon Prime, fait désormais partie des oeuvres que j'ai préféré de la réalisatrice. En effet, j'ai été profondément chamboulée par ce film.
Comme toujours, il y a chez Varda cette capacité à parler de tous les sujets sans tabous avec une intelligence hors du commun. Ici, il s'agit d'explorer ce qu'on désigne par le terme pédophilie. J'écris "ce qu'on désigne" parce que, bien que je ne sois pas pour les rapports entre personnes majeures et mineures, Kung-fu Master nous démontre qu'il est question d'amour, de fusion psychologique et non pas d'attirance sexuelle ou de passion au sens d'excitation éphémère.
Mary-Jane, telle une adolescente, tombe en amour avec Julien, un camarade de classe de sa fille. C'est aussi simple que compliqué. Premièrement parce que c'est non conventionnel, deuxièmement parce qu'elle ne sait pas comment s'y prendre, troisièmement parce que cela n'implique pas qu'elle et lui.
Je pense honnêtement que si cette histoire avait été mise en scène par quelqu'un d'autre et plus particulièrement par un homme, le film n'aurait pas été réussi. Attention, je ne veux pas critiquer le regard masculin, loin de là, néanmoins, je considère qu'une femme est plus apte à ne pas succomber au vulgaire ou encore au voyeurisme.
Ce qui intéresse Agnès Varda et ce qui m'a émue, c'est que la différence d'âge n'a pas d'importance dans cette relation. Ce qui compte c'est se retrouver, se découvrir, être ensemble et s'aimer tout simplement. Il n'y a pas de frein à cet amour si ce n'est la réalité de notre société qui désapprouve (à tort ou à raison) ce genre d'union.
Pour ma part, je n'ai vu que de la beauté et de la curiosité à l'état pur. Pas un seul instant je n'ai été choquée, froissée ou heurtée. Il n'y a, au contraire, que des moments de poésie intense, des instants vulnérables et touchants qui n'ont pour but que d'émouvoir et de sensibiliser.
Par ailleurs, il est notamment question d'informer de façon sous-jacente le public par rapport à l'expansion de la maladie du sida. Sujet au coeur de l'information à la fin des années 80, il est mentionné à plusieurs reprises dans Kung-fu Master et cela, encore une fois, avec beaucoup de tact et de maitrise.
Enfin, ce qui m'a fascinée par dessus tout c'est la part de "réel" que la cinéaste a insufflé à son film. Non seulement elle choisi de faire jouer une mère et ses filles dans les rôles d'une mère et ses filles (Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon), elle inclut notamment son propre fils (Mathieu Demy) pour interpréter le rôle du jeune amoureux. Malsain ou raisonné? Là encore le jugement n'appartient qu'au spectateur.
On est dans la compréhension et non dans l'indignation et c'est pour cela que je considère ce film comme un des plus réussis d'Agnès Varda. Vous ne serez peut-être pas du même avis que moi, toutefois, je vous recommande vraiment de découvrir Kung-fu Master à votre tour si ce n'est pour être témoin d'un regard sur un sujet défendu et souvent mal exploré.
Montparnasse-Pondichéry d'Yves Robert (1994).
D'Yves Robert j'ai d'abord vu très jeune et apprécié La gloire de mon père et Le château de ma mère (1990) et Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972). Puis, j'ai adoré Alexandre le Bienheureux (1967) dont j'avais partagé avec vous mon avis dans un article cinéma de mars 2020 et plus récemment, j'ai découvert Courage, fuyons (1979) grâce à Amazon Prime qui propose actuellement un cycle consacré au réalisateur.
C'est donc notamment sur Amazon Prime que j'ai pu voir Montparnasse-Pondichéry. Si je vous en parle aujourd'hui dans cet article c'est, vous vous en doutez, parce qu'il m'a complètement séduite.
Dernier long-métrage du cinéaste, il s'agit d'une comédie à son image : pleine de vie, un peu maladroite, fort sympathique et attachante.
Lui-même personnage de son histoire aux côtés de l'actrice Miou-Miou dans le rôle titre, ils forment un duo non conventionnel qui ne finit jamais de nous émouvoir. Le clash des générations est bien exploité et on croit en ce scénario original aux répliques bien pensées.
Bienveillant, drôle, ludique, c'est un film qui donne envie de chanter, danser et sauter un peu comme un enfant qui s'amuse du simple fait d'exister et de n'avoir aucune responsabilité. Une belle manière de terminer sa carrière à mon humble avis et le plus doux des au-revoir.
J'ai adoré!
Voici donc pour ce nouvel article cinéma et le dernier (normalement) composé de films vus depuis mon canapé. Demain je retourne en salles pour découvrir des nouveautés sur grand écran et retrouver la VRAIE expérience du cinéma. En espérant que tout ce que je vois me plaise pour que je puisse vous en parler très prochainement sur le blog!
Sur ces mots, je vous souhaite à tous une merveilleuse soirée ou journée selon l'heure à laquelle vous lisez ce post et je vous retrouve bientôt avec un article mode sûrement.
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