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mercredi 3 juin 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #8

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Pour ma part, je passe ma dernière semaine à la campagne avant de rentrer sur Paris dimanche soir (le 7 juin). Je profite donc au maximum du calme et de l'espace avant de retrouver la ville que j'ai quitté mi-mars, juste avant le confinement.

Aujourd'hui c'est mercredi ce qui signifie que je vous parle de cinéma! 

Au programme :  2 films français, 1 film italien, 1 film américain et 1 film franco-belge.

17/04/2020 : Une femme est une femme de Jean-Luc Godard (1961).

Si je ne me trompe pas, je ne vous ai encore jamais parlé de Godard sur le blog. Et pourtant, si je suis loin d'avoir vu toute sa filmographie, j'ai déjà vu plusieurs de ses films. 

Une femme est une femme est son troisième long-métrage réalisé seul. De tous les films de Godard que j'ai vu, ce dernier est celui que j'ai le plus apprécié.

La majorité du temps quand je regarde un film depuis chez moi, je prends des notes sur un cahier pour y marquer tout ce qui me plait et que je trouve intéressant de retenir. Pour Une femme est une femme j'ai écrit trois pages entières (normalement j'en écris une en moyenne). 

Les notes que j'ai prises concernent surtout les dialogues que j'ai trouvé tous brillamment écrits. En effet, ils reflètent à la fois la personnalité des protagonistes mais notamment l'esprit du cinéaste, son humour et une certaine légèreté qui manque aujourd'hui aux films à l'affiche. 

Parmi les dialogues que j'ai relevé il y a par exemple "Tu es toujours en colère?" "Non" "Alors tu m'aimes?" "Oui" ou encore "Vous voulez que je reste?" "Oui" "Vous voulez que je parte?" "Oui" "Vous dites oui à tout c'est idiot" "Oui".

Afin de jouer ses dialogues il y a le trio Karina, Belmondo, Brialy qui fonctionne à merveille et dont on aime suivre le quotidien des personnages qu'ils interprètent. 

D'autre part il y a aussi la direction artistique qui ravira tous les amateurs de comédies musicales ou de couleurs vives tout simplement. Entre le jaune, le rouge, le bleu, on se balade dans des décors aux teintes dignes d'un tableau de Mondrian. Ces couleurs se retrouvent aussi sur les costumes et en particulier sur les tenues d'Anna Karina qui m'ont évidemment fait rêvé (en particulier sa tenue de marin).

Et puis il y a la mise-en-scène et le mixage sonore qui ne cesse de déconcerter par leur modernité et leur insolence. La musique se fait alors parfois trop entendre, est coupée brutalement néanmoins cela  provoque une sensation nouvelle, inédite et participe indéniablement au charme de l'oeuvre.

Enfin, il y a tous ces moments qui débordent de vitalité et de poésie comme la séquence de la dispute à la brosse à dent ou la querelle à travers des titres de livres.

Ce tout donne en somme une comédie pleine de bonnes idées, à la fois pétillante et décalée, fine et bon enfant qui ne peut que vous faire passer un agréable moment. 

Sur ces mots je termine cette critique avec la phrase prononcée par Anna Karina juste avant la fin du film "Je ne suis pas infâme, je suis une femme".

19/04/2020 : Le Zèbre de Jean Poiret (1992).

Le Zèbre est une adaptation du roman éponyme d'Alexandre Jardin. Magistralement interprété par un Thierry Lhermitte plus charmant, tendre et drôle que jamais, il s'agit d'une comédie pas comme les autres aux accents quelque peu tragiques.

Effectivement, bien qu'on est davantage tendance à rire qu'à pleurer, Le Zèbre est une histoire qui m'a émue à un niveau auquel j'étais loin d'imaginer. 

D'un romantisme infini et éperdu, c'est une histoire qui fait tout autant rêver que réfléchir. Le ton est doux-amer par l'intensité des sentiments et des émotions procurées. On passe de l'hilarant au dramatique d'une minute à l'autre par des dialogues d'une qualité impressionnante. 

Ainsi c'est un film qui développe de nombreux sujets imprégnés de philosophie comme la vie à deux  et son entretien perpétuel mais aussi la vie de famille et la recherche de l'amour absolu et éternel qui est au coeur de l'intrigue.

J'ai été particulièrement marquée par le côté loufoque et excentrique du personnage principal et la musique composée par Alain Souchon qui vient souligner le lyrisme du film. 

Comme un bonbon acidulé, Le Zèbre ne séduira peut-être pas à l'unanimité. Pour moi c'est un vrai coup de coeur en tout cas et je ne peux que vous le recommander.



25/04/2020 : Respiro de Emanuele Crialese (2002).

Second long-métrage réalisé par Emanuele Crialese, Respiro a reçu le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes en 2002, ainsi que le Prix du Public.

Je le découvre donc 18 ans après avec, je l'imagine, le même plaisir que les personnes l'ayant vu à sa sortie. Un plaisir à la fois émotionnel et intellectuel puisqu'il m'a rappelé tous mes étés passés en Italie chez mes grands-parents et qu'il m'a replongée au coeur de cette culture que je connais depuis petite, aussi bien par la langue et par la mentalité de ses habitants.

Respiro dresse simultanément le portrait d'une population de bord de mer composée essentiellement de pêcheurs mais aussi et surtout celui de cette femme interprétée à la perfection par Valeria Golino.

Épouse et mère de deux enfants, qui tente tant bien que mal de "rentrer dans le moule" mais qui échoue par son comportement instable considéré dérangeant et menaçant pour l'équilibre de la communauté de l'île Lampedusa, Grazia détonne malgré ses efforts. 

Dès sa première apparition à l'écran, sa présence et sa sensualité naturelle attire et inquiète. Instinctivement on cherche à l'analyser et déchiffrer ses actions, rapidement on comprend son besoin de liberté. 

On n'oubliera pas non plus de mentionner Vincenzo Amato qui interprète le mari dévoué et jaloux, Francesco Casisa qui joue le frère ainé avec une implication et un sérieux impressionnants et enfin Filippo Pucillo qui apporte un peu d'humour par son air malicieux. 

En dépit d'une mise-en-scène qui reste assez sobre, plusieurs séquences sont remarquables comme cette image si belle de Valeria Golino flottant dans la mer qui résume à elle seule l'ensemble du film.

Enfin, c'est notamment par la musique composée par Andrea Guerra et John Surman, en adéquation totale avec l'esprit du film, qu'on parvient à apprécier à sa juste valeur, les paysages et la mer Méditerranée, véritable personnage au sein du récit.

Respiro est un film sublime sur l'émancipation des femmes, sur ce sentiment de l'été, sur le couple, sur la maternité et sur la vie tout simplement. J'ai adoré!

27/04/2020 : Four rooms de Allison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino (1995).

Sans le faire exprès, Four rooms est un autre film où apparait Valeria Golino (que vous pouvez voir sur l'affiche juste au dessus, le bras autour d'Antonio Banderas). Enregistré dans ma liste d'envies sur OCS depuis un moment déjà, j'ai décidé d'enfin le voir. 

Divisée en quatre courts-métrages réalisés par un cinéaste différent à chaque fois, cette comédie déjantée bouscule encore 25 ans après sa sortie. 

L'idée de base était de créer plusieurs mini-histoires avec un point commun : le personnage du groom Ted. Ainsi on le retrouve à plusieurs moments différents durant la même nuit de la Saint-Sylvestre, dans quatre chambres diverses.

Le ton est tout de suite donné par le début et son générique animé humoristique (qui m'a fait pensé à ceux de la Panthère Rose). En effet, ce qu'il faut savoir avec ce film c'est qu'il est à prendre au second degré si ce n'est même au millième degré sinon on risque de passer totalement à côté.

On ne va pas se mentir, le jeu sur-maniéré de Tim Roth m'a d'abord choquée cependant j'ai fini par accepter ce parti pris et m'en amuser. 

De tous les sketchs je pense que celui que j'ai le moins aimé est le premier et celui que j'ai préféré est le troisième (celui réalisé par Rodriguez). 

En résumé c'est un film atypique, que je suis heureuse d'avoir enfin vu. 


Anecdote : Bruce Willis n'est pas crédité au générique car il a tourné sans être payé afin d'éviter un procès de la Screen Actors Guild. 

29/04/2020 : De toutes nos forces de Nils Tavernier (2014).

Je vous l'avais déjà dit dans un article cinéma du mois de Novembre 2019, j'ai toujours adoré Jacques Gamblin. 

Quel plaisir donc de le retrouver dans ce rôle de père inspiré par Dick Hoyt, un ancien lieutenant-colonel de la Garde nationale aérienne des Etats-Unis qui courent des marathons et des triathlons avec son fils Rick, gravement infirme moteur cérébral.

Moi qui ne suis pourtant pas une sportive (hahaha), je suis totalement entrée dans cette histoire et je me suis étonnée de m'émouvoir autant (je n'ai fait que pleurer clairement). 

J'admire les personnes qui font, les personnes qui créent. Ce film prouve que quand on veut on peut et que le seul obstacle qui peut se dresser devant nous c'est nous-même (j'ai l'impression d'écrire une dissertation sur la volonté).

C'est une oeuvre pleine d'humanité, de solidarité, inspirante et déboussolante, à voir dans les moments de doute ou pour se donner du courage aussi.

Merci Nils Tavernier!

Anecdotes :

1. Pour recruter l’enfant qui jouerait Julien, le cinéaste a sillonné les routes de France pour dénicher un enfant handicapé plein de vitalité. Une personne différente mais qui éblouirait son entourage par sa force de vivre et son sourire. Après avoir fréquenté 170 établissements médicaux, et visionné des vidéos des candidats pour le rôle pendant cinq mois, le réalisateur a mis la main sur le jeune acteur Fabien Héraud.

2. La compétition sportive de Nice à laquelle Paul (Jacques Gamblin) et son fils paraplégique Julien (Fabien Héraudparticipent, est appelée triathlon "Ironman" en référence au super-héros Marvel et à son armure 2.0 qui le fait voler jusqu'aux cieux. Pour cette épreuve, les concurrents sont amenés à parcourir 3,8 km à la nage, 180 km à vélo et 42,195 km en course à pied. Durant la compétition, les deux acteurs se sont retrouvés en compagnie de 2 700 participants.



Sinon, voici la liste de tous les autres films que j'ai vu entre le 15 et le 19 avril : Quelqu'un de bien de Patrick Timsit (2002), Les Sous-doués en vacances de Claude Zidi (1982), 9 mois ferme d'Albert Dupontel (2013), The Invitation de Karyn Kusama (2016), Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander de Woody Allen (1972), O'Brother de Joel et Ethan Coen (2000), Noce blanche de Jean-Claude Brisseau (1989), Les Cerfs volants de Kaboul de Marc Forster (2007), Un prophète de Jacques Audiard (2009), Samba d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2014), Un été magique de Rob Reiner (2012), Avec ou sans hommes d'Herbert Ross (1995), Mais qui a tué Pamela Rose? d'Éric Lartigau (2003), Ma femme s'appelle Maurice de Jean-Marie Poiré (2002), Le renard et l'enfant de Luc Jacquet (2007) et On voulait tout casser de Philippe Guillard (2015).


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