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vendredi 6 novembre 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #14

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je suis heureuse de partager avec vous cinq nouveaux coups de coeur cinématographiques. Parmi eux, quatre dont la musique m'a particulièrement plu!

Au programme : 1 film franco-libanais, 1 film italo-franco-brittanique, 2 films français et 1 film italien.

18/08/2020 : Et maintenant on va où? de Nadine Labaki (2011).

Dès le début, par cette marche-danse funèbre de femmes, j'étais conquise. Conquise par ce chant qui transperce le coeur, par la puissance de ces images, conquise par ce paysage au milieu de nul part, hors du temps.

Ensuite j'ai été charmée par la liberté de ton, par les dialogues aux répliques sans retenue ("Je tiens à mon cul"), par les détails humoristiques comme le nom de la brebis (Brigitte) ou par l'importance de la musique et des moments de partage

La volonté de Nadine Labaki était justement de raconter son histoire à travers des scènes musicales pour restituer en quelque sorte l'ambiance des contes et des fables apportant ainsi de la légèreté par rapport à la gravité de son sujet. Le résultat est impressionnant et mémorable : ce film nous fait rire autant qu'il nous émeut et réussit à exposer l'absurdité humaine avec ingéniosité.

Je vous avais déjà parlé de cette réalisatrice dans un article cinéma de décembre 2018 où je vous donnais mon avis sur son dernier long-métrage sorti en salles (Capharnaüm). Tout comme Et maintenant on va où?, j'ai été bouleversée par l'histoire, par le jeu des acteurs, par la faculté de la cinéaste à provoquer toutes sortes d'émotions.

Nadine Labaki prouve qu'il est possible de faire un cinéma de fiction divertissant et enrichissant, qu'il est indispensable de trouver de la joie dans les moments les plus durs, qu'il est nécéssaire d'exposer des problèmes politiques en utilisant le pouvoir du récit et des images en mouvement.

Tout comme le début du film, la fin est tout aussi habilement filmée et tout aussi poignante. Je n'ai pas autre chose à ajouter si ce n'est que d'avoir écrit sur ce film me donne envie de le revoir. 

Vous l'aurez compris : j'ai adoré et je ne peux que vous le recommander chaudement!

22/08/2020 : Beauté volée de Bernardo Bertolucci (1996).

Je suis encore loin d'avoir vu toute la filmographie de Bernardo Bertolucci toutefois, de ce que j'ai vu, j'ai aimé! Ainsi, je m'étais réservé la vision de Beauté volée pour mon mois d'août en Italie sachant que le film se déroulait à cette saison et en ce même lieu.

J'ignore si c'est la beauté du paysage alliée à celle de Liv Tyler mais ce film m'a embarquée avec lui comme un pissenlit emporté par le vent. 

J'ai apprécié la jeunesse et la naïveté du personnage principal, sa curiosité aussi et ses maladresses bien sûr. Quand elle dort dans le train par exemple et qu'il y a de la bave au bord de sa bouche, quand elle danse seule dans sa chambre avec un casque audio sur la tête, quand elle écrit des poèmes sur des bouts de papier qu'elle jette ensuite (et que ses mots s'inscrivent littéralement à l'écran), quand elle tombe de son vélo et qu'elle s'en va furieuse et humiliée, quand elle pleure au coucher du soleil etc... Tous ces moments sont comme des perles qu'on a envie de préserver, des souvenirs, qu'on a vécu ou non, qu'on se remémore avec une certaine ironie. 

Son histoire c'est celle qu'on connait tous, celui du passage de l'adolescence à "l'âge adulte", l'attraction pour la nouveauté, le désir de découvrir, de vivre de nouvelles expériences - le titre italien Io ballo da sola qui signifie Je danse seule, me parait d'ailleurs plus approprié au scénario -.  

Cette transition vécue par la jeune femme se fait dans un décor idyllique, en compagnie de personnages qui semblent vivre sur une autre planète (celle des plaisirs sans limite et sans problèmes d'argent) et alors j'ai envie de dire? N'est-ce pas une réalité comme une autre?

Plus récemment on a reproché à Luca Guadagnino, autre réalisateur italien mondialement connu (qui a dû s'inspirer du cinéma de Bertolucci d'ailleurs), de ne raconter que des histoires de personnes privilégiées, en décalage avec la société actuelle. Néanmoins, le cinéma n'est-il pas aussi l'occasion de mettre en valeur les richesses du monde et de choisir la beauté plutôt que la misère? Personnellement, je suis pour une variété des genres et je pense qu'il est bon de parler et de s'intéresser à tout. Peut-être donc que Beauté volée ne plaira pas à ceux qui préfèrent les oeuvres politiques avec un message. 

Selon moi, il fait partie d'une catégorie de films qui sont ceux que je classerais parmi ceux qui sont beaux à voir, qui détendent et qui n'ont pas pour ambition première d'éveiller les consciences.

Bon sinon pour revenir à ce qui m'a plu, il y a la bande sonore tout à fait réjouissante avec des chansons formidables d'artistes géniaux soit Portishead, Stevie Wonder, Pino Daniele, Billie Holiday, John Lee Hooker, Carlos Santana, Amadeus Mozart, Charlie Haden, Jimi Hendrix. 

Enfin, le casting n'est pas à plaindre non plus avec de grands noms comme Jeremy Irons, Jean Marais, Joseph Fiennes, Rachel Weisz, Stefania Sandrelli etc...

En résumé : telle une caresse sur la joue ou une brise sur les épaules, Beauté volée est une oeuvre idyllique à voir seul(e) ou accompagné(e), idéale si vous avez un besoin d'air, une envie de légereté.
23/08/2020 : Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle (1958).

Cela faisait des années et des années que je devais voir ce film. 2020 aura été celle où j'ai enfin décidé de le découvrir. Aujourd'hui je me demande honnêtement pourquoi j'ai autant attendu...

En effet, Ascenseur pour l'échafaud est une pure merveille. Que ce soit la photographie d'Henri Decae (assisté de Jean Rabier), la musique mythique de Miles Davis, la mise-en-scène de Louis Malle, le jeu de Jeanne Moreau, tout est remarquable. 

Par ce gros plan sur le visage de l'actrice qui dit "Et moi qui n'en peux plus (soupir), je t'aime", suivi d'un travelling arrière nous révélant la cabine téléphonique dans laquelle se trouve Jeanne Moreau, on sait que ce qui nous attend va être inédit, intemporel, intense.  

Inspiré par Hitchcock et Bresson, Malle invente une nouvelle manière de créer le suspens, de maintenir le spectateur en haleine. Bien qu'il s'agisse d'un thriller (genre que je ne porte pas dans mon coeur), Ascenseur pour l'échafaud est avant tout un film sur les relations amoureuses, un film sur la solitude, un film sur l'attente.

Aussi perçante que la trompette du maître Davis, cette oeuvre m'a éblouie et m'a définitivement donné envie de voir d'autres films du réalisateur.

En passant je vous conseille d'ailleurs Zazie dans le métro (1960) avec Philippe Noiret, adaptation du roman de Raymond Queneau, que j'ai étudié au lycée et qui reste gravé en moi depuis.

26/08/2020 : Ieri, Oggi, Domani de Vittorio De Sica (1963).

Pour tous les fans de cinéma italien, il est évident que le couple Loren-Mastroianni est le plus iconique et le plus réjouissant en termes d'alchimie et de complicité. 

Encore une fois ici, il n'y a pas de doutes quant à leur capacité à nous faire croire qu'il forme un vrai couple. Sofia et Marcello c'est la paire qui fonctionne à tous les coups, c'est le duo qui a la capacité de vous faire pleurer comme rire, rien que par des regards et des gestes. 

Hier, Aujourd'hui, Demain est un film à sketches typique des années 60 en Italie. Trois villes (Naples, Milan, Rome), trois récits sur la vie de couple, les différences de pouvoir entre femmes et hommes, riches et pauvres. 

Qu'elle interprète une mère de famille débordée vendant des cigarettes de contrebande entre deux biberons, une mondaine Milanaise ou une prostituée de grand standing, Sophia Loren est fantastique. Il en est de même pour Marcello Mastroianni qui est à la hauteur de sa réputation.

J'ai vraiment passé un agréable moment devant ce film digne des comédies à l'italienne de l'époque. 

On rit beaucoup, on est ému un peu aussi. Pas étonnant donc que le film est obtenu l'Oscar du Meilleur Film en langue étrangère en 1965.

C'est un coup de coeur!

27/08/2020 : Les ripoux de Claude Zidi (1984). 

Je ne m'attendais à rien et j'ai été totalement surprise par ce film. Effectivement, je ne pensais pas passer un moment aussi agréable devant et pourtant!

Tout d'abord il y a évidemment le duo Noiret-Lhermitte qui est excellent avec un Philippe au top de sa forme en mentor désabusé et un Thierry adorable en jeune premier. 

Ensuite il y a le scénario aux répliques tordantes et puis il y a la musique de Francis Lai, magique.

Enfin le rythme est parfaitement maintenu, on se prend d'affection pour tous les personnages (même secondaires) et quel plaisir de voir Paris filmée de manière non "touristique".

Pas tant de choses à dire si ce n'est que c'est très divertissant et parfait à regarder à tout moment de la journée (ou de la nuit).



Voici donc pour ce nouvel article cinéma qui, j'espère, vous aura plu! Sur ces mots, je vous laisse à vos occupations et vais aller regarder un film (bah oui).


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