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mercredi 30 décembre 2020

Cinema | Top 10 Films (2020)

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! Cela fait deux ans déjà que je partage avec vous mon top 10 films (la première fois c'était en 2018, la deuxième en 2019). La fin d'année étant demain, je me suis dit qu'il était temps de vous présenter les 10 films qui m'ont le plus marquée en cette drôle d'année 2020.

Tout comme l'année dernière j'ai dépassé le défi du 1 film par jour. Si l'année dernière j'avais vu 215 films au cinéma, cette année malheureusement je n'ai pas pu en voir autant. J'ai tout de même réussi à en visualiser 84 sur grand écran (un nombre assez conséquent quand on sait que les cinémas n'ont été ouverts que la moitié de l'année).

J'ai décidé de faire mon top 10 uniquement par rapport aux oeuvres que j'ai vu en salles puisqu'il s'agit de faire un top des films sortis en 2020.


L'adieu de Lulu Wang.

Nationalités : Ameriano-chinoise

Sortie : 8 janvier 2020

De quoi ça parle? : 
Lorsqu’ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère tant aimée, est atteinte d’une maladie incurable, ses proches, selon la tradition chinoise, décident de lui cacher la vérité. Ils utilisent alors le mariage de son petit-fils comme prétexte à une réunion de famille pour partager tous ensemble ses derniers instants de bonheur. Pour sa petite fille, Billi, née en Chine mais élevée aux Etats-Unis, le mensonge est plus dur à respecter. Mais c’est aussi pour elle une chance de redécouvrir ses origines, et l’intensité des liens qui l’unissent à sa grand-mère.

Pourquoi j'ai aimé :

L'Adieu m'a bouleversée. Pourquoi? Sûrement parce que c'est un film sur la famille, sujet cher à mon coeur. 

Il n'y a pas seulement ce facteur cependant qui m'a séduite et émue. Non, c'est le tout. C'est cette manière de mettre en valeur certains détails comme les gestes et les regards ainsi que les rituels qui sont propres à tous les clans, les groupes d'individus qui sont liés par le sang ou par leur histoire en commun.

Ici, il s'agit d'une réunion, celle d'une famille donc, dont les enfants ne vivent plus au même endroit. Il s'agit aussi d'un retour à un pays (quitté) et à une culture, la culture chinoise, et de toutes les traditions qu'elle implique.

C'est par le regard de Billi, jeune femme née en Chine ayant grandi aux Etats-Unis, que nous entrons dans ce cercle, dans cette culture. 

Awkwafina, qui interprète tout en délicatesse ce rôle principal, nous emmène avec elle et nous guide. Par son visage dont la mère lui reproche d'être révélateur de ses états d'âme, nous vivons ses craintes, doutes et joies aussi. 

Cette protagoniste, en résistance constante et en désaccord avec le reste de sa famille, est porteuse de toute l'émotion ressentie. C'est en s'identifiant à ce qu'elle est en train de vivre qu'on appréhende les situations à venir. 

Personnellement, je me suis totalement projetée et c'est pour cette raison que j'ai été si profondément touchée. Durant toute la durée du film j'ai retenu au maximum mes larmes et au moment où les lumières se sont rallumées, elles ont coulées malgré moi.

C'était beau, intelligent, bien écrit. J'en suis encore chamboulée...



1917 de Sam Mendes.

Nationalité : Britannique

Sortie : 15 janier 2020

De quoi ça parle? : 

Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

Pourquoi j'ai aimé :

Récompensé par les Golden Globes du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Film dramatique ainsi que de l'Oscar de la meilleure photographie, l'Oscar du Meilleur Mixage Son et des Meilleurs Effets Visuels, 1917 est, comme le dit son réalisateur, un film ambitieux. 

Après avoir mis en scène deux volets de la saga James Bond (Skyfall, 2012 et 007 Spectre, 2015), Mendes se met à écrire un projet basé en partie sur un récit raconté par son grand-père paternel. Ce projet c'est bien évidemment 1917.

J'ai vu tous les films de Sam Mendes (sauf Jarhead) et je les ai tous autant aimé. Il y a chez ce cinéaste un véritable don pour faire du cinéma, du vrai, celui qu'on apprécie voir sur grand écran et revoir ensuite chez soi.

Avec ce film de guerre, il nous prouve une fois de plus qu'il maitrise aussi bien l'art de la narration que la capacité à faire éprouver diverses émotions aux spectateurs. 

Que ce soit la lumière de Roger Deakins, la musique composée par Thomas Newman, les décors de Dennis Gassner et Lee Sandales, les costumes de Jacqueline Durran ou encore le casting : tout est mis en oeuvre pour nous plonger dans cet évènement de la Première Guerre mondiale.

Pour ma part, j'ai été totalement prise par l'action et je ne suis pas ennuyée une seule seconde. 1917 est une véritable expérience immersive à ne surtout pas manquer sur grand écran!


Waves de Trey Edward Shults.

Nationalité : Américaine

Sortie : 29 janvier 2020

De quoi ça parle? : 

Le parcours des membres d’une famille afro-américaine, menée par un patriarche protecteur, mais très exigeant, sur les eaux troubles du malheur et du deuil. Un chemin douloureux qui finira par les rassembler sur les rives de l’amour et du pardon, si tant est qu’ils parviennent à accepter de lâcher prise.


Pourquoi j'ai aimé :

Inspiré par Chungking Express de Wong Kar-wai (1994), le cinéaste texan a décidé de séparer son film en deux parties distinctes, liées par un passage commun.

C'est justement ce choix de construction qui m'a extrêmement plu et qui, selon moi, fait de ce troisième long-métrage, une oeuvre dont je vais me souvenir encore pendant un moment. 

Effectivement, si j'étais assez perplexe durant la première partie que j'ai trouvé un peu trop tape-à-l'oeil à mon goût, la deuxième, est venue lui apporter toute l'ampleur qui lui manquait. C'est donc l'addition de ces deux bouts qui crée un ensemble à l'équilibre parfait selon moi.

Le vrai plus c'est surtout la faculté d'avoir écrit des personnages qui sont tous aussi intéressants à suivre les uns que les autres et qui, forcément, parlerons, chacun à leur manière, à un large public.

Ce qui est notamment remarquable c'est que Trey Edward Shults ne s'excuse pas. J'entends par là qu'il ne se plie pas à certaines règles et réalise avec Waves une oeuvre imprégnée de passion non contenue. Dans cette optique, le film déborde de couleurs et de musiques, de mouvements de caméra déconcertants.

Si cela dérangera sûrement certaines personnes, j'ai trouvé cela revigorant et rafraichissant. Par ce "trop", le réalisateur signe un drame profondément humain, débordant de vitalité et d'enthousiasme créatif.

Bien évidemment, face à un tel spectacle je n'ai pas réussi à retenir mes larmes longtemps. J'ai été profondément déboussolée par Waves.

Je ne peux donc que vous recommander de le découvrir à votre tour!

Benni de Nora Fingscheidt.

Nationalité : Allemande

Sortie : 22 juin 2020

De quoi ça parle? : 

Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle est enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu'elle n'arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, elle n'aspire pourtant qu'à être protégée et retrouver l'amour maternel qui lui manque tant. De foyer en foyer, son assistante sociale et Micha, un éducateur, tenteront tout pour calmer ses blessures et l'aider à trouver une place dans le monde.

Pourquoi j'ai aimé :

C'est lors d'une Cinexpérience (séance de cinéma à l'aveugle en avant-première) organisée par Senscritique, que j'ai eu la chance de découvrir Benni.

Je crois que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas laissée surprendre comme cela! Benni m'a retournée, émerveillée, frappée en plein coeur. 

Encore aujourd'hui, je ressens l'énergie, la violence et la fureur dont le film déborde. J'étais littéralement enfoncée dans mon siège, les yeux grands ouverts, le coeur battant à la chamade en regardant Benni, le film, comme le personnage.

On ne peut être qu'ébranlé(e) par un objet de la sorte tellement il est intense, tellement il vous pousse dans vos retranchements. 

La vraie réussite, selon moi, c'est d'avoir réussi, avec brio, à se baser sur une réalité sans tomber dans une forme documentaire. Benni est un véritable film de fiction, aussi bien par ses choix de mise-en-scène, que par son casting dévoué à 200%.

Parlons-en justement de ce casting hallucinant! Au centre on a Helena Zengel, jeune actrice qui ferait rougir les plus grands, et face à elle, Albrecht Schuch qui, dès sa première apparition, nous marque par l'intensité de son regard et de sa présence dans l'espace. D'autre part, il y a notamment les seconds rôles, tout aussi importants et admirables, interprétées par Gabriela Maria Schmeide et Lisa Hagmeister, qui marquent par leur sensibilité.

Tout ce beau monde agit devant nous, sans que nous puissions intervenir et pourtant, c'est comme si on se retrouvait avec eux, passifs certes, mais impliqués. 

Pour un premier long-métrage, je ne suis que respect et admiration; en attente de la suite, avec une impatience démesurée.

Dark Waters de Todd Haynes.

Nationalité : Américaine

Sortie : 26 février 2020

De quoi ça parle? : 

Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie...


Pourquoi j'ai aimé :

Le premier film que j'ai vu de Todd Haynes était Loin du paradis (2002) avec Julianne Moore et Dennis Quaid que j'avais adoré. Puis, quelques années plus tard, j'ai découvert la mini-série Mildred Pierce (2011) avec Kate Winslet et Evan Rachel Wood et j'ai, de nouveau, été absolument comblée par l'univers du réalisateur et sa manière de filmer si bien les femmes. Ensuite est sorti Carol (2015) et je me souviens très bien qu'en sortant de la salle j'étais très agacée et plutôt très déçue. Enfin, même si Le musée des merveilles (2017) - dont je vous avais parlé ici - ne m'a pas complètement emportée, il m'a laissé un meilleur souvenir que Carol.

Quand j'ai vu la bande-annonce de Dark Waters j'ai été, comme tout le monde, assez surprise de découvrir que le film était signé Todd Haynes. Lui qui est connu pour ses histoires d'amour, ce détour par le drame historique était pour le moins déroutant.

Il doit ce virage dans le réalisme à Mark Ruffalo et à la société de production Participant qui lui ont proposé le projet, un an après que l’article de Nathaniel Rich ait été publié dans le New York Times Magazine. 

Au final, une fois le film vu, on comprend mieux pourquoi le cinéaste a été emballé par cette affaire. En effet, on retrouve ses thèmes de prédilection comme la mélancolie, le bouleversement des convenances, la détermination, la justice... 

D'autre part, ce n'est pas compliqué non plus de saisir en quoi cette histoire a aussi bien intéressé l'acteur. On ne le retrouve plus sous les traits du monstre vert (Hulk) mais sous ceux de Robert Billott, avocat de Cincinnati (toujours vivant et bien réel) et s'il s'agit notamment de "défendre les gentils et battre les méchants", ici c'est sans super pouvoirs incroyables, si ce n'est la patience. On suit ainsi cet homme sur plus de vingt ans et on l'observe, on le soutient dans son combat.

Aussi bien Ruffalo que Haynes nous prouvent qu'ils n'ont pas besoin d'artifices pour nous en mettre plein la vue et attirer toute notre attention. Personnellement, j'étais cramponnée à mon siège comme si j'attendais un tremblement de terre. Je n'ai pas décrochée une minute du spectacle qui m'étais donné de voir, subjuguée par la prouesse de l'acteur tout comme celle du réalisateur.

J'ai été déconcertée par l'humilité et l'humanité qui se dégage de ce biopic, j'ai été bouleversée par le refus du sensationnel et tous les choix de mise-en-scène en général.

Je ne m'attendais pas à être aussi impressionnée par Dark Waters et pourtant! Merci à mon amie Adèle qui m'a convaincue de me précipiter en salles avant de le rater sur grand écran.

Un fils de Mehdi M. Barsaoui.

Nationalités : tunisienne, qatarienne, libanaise, française

Sortie : 11 mars 2020

De quoi ça parle? : 

Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé...


Pourquoi j'ai aimé :

Un fils est typiquement le film que je ne serais pas aller voir par moi-même. Heureusement pour moi, j'ai été invitée par Sens Critique pour une Cinexpérience (avant-première à l'aveugle) et j'ai eu le plaisir de le découvrir avant sa sortie. 

Si l'histoire, par ces divers sujets épineux (entre autres les attentats terroristes, le don et le trafic d'organes), aurait pu aisément tomber dans les clichés, il déborde d'intelligence et de sensibilité. 

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un film d'action ou d'un thriller au budget ahurissant, c'est une histoire dont le suspens est parfaitement maintenu et dont on a du mal à sortir indemne. 

Démarrant sur une séquence joyeuse qui nous dévie d'abord avec subtilité de ce qui nous attend par la suite, le récit bascule brusquement dans le drame et quel drame! 

Brillamment écrit, Un fils est une oeuvre qui transperce par sa bravoure, sa justesse et sa véracité. Les interrogations sur la filiation (cf. le titre) et les liens du sang sont d'une pertinence rare, le politique se mêle au social, l'intime à la morale.

Par ailleurs, la sobriété de la mise-en-scène qui nous plonge au plus près des personnages à l'aide d'une caméra à l'épaule permet d'appréhender leurs émotions et de ressentir leur douleur en complète adéquation.

Enfin, on est aussi et surtout bousculés par les acteurs qui sont, eux aussi, pour beaucoup à la réussite du film. D'une part il y a Najla Ben Abdallah pour qui on ne peut s'empêcher d'avoir une grande empathie et de l'autre il y a Sami Bouajila (qui a obtenu le prix d'interprétation masculine au Festival de Venise pour son rôle) pour qui il est impossible de ne pas avoir de l'admiration. À eux deux ils forment un couple, une mère et un père, à qui l'inenvisageable va arriver.

Je suis loin d'être une spécialiste en ce qui concerne le cinéma tunisien néanmoins cette oeuvre m'a totalement bouleversée et je ne peux que vous la conseiller. 


Eva en août de Jonas Trueba

Nationalité : Espagnole

Sortie : 5 août 2020

De quoi ça parle? : 

Eva, 33 ans, décide de rester à Madrid pour le mois d’août, tandis que ses amis sont partis en vacances. Les jours s’écoulent dans une torpeur madrilène festive et joyeuse et sont autant d’opportunités de rencontres pour la jeune femme.


Pourquoi j'ai aimé :

Cinquième long-métrage pour ce cinéaste espagnol, Eva en août est une vraie pépite qui rafraichira votre été et réchauffera votre hiver. 

Se déroulant comme un dialogue entre Eva et la ville de Madrid - où elle décide de passer la première quinzaine du mois d'août - le film nous offre un double portrait, une double immersion. Ainsi on entre dans le quotidien de cette femme de 30 ans et on découvre la capitale en déambulant dans ses rues et en y rencontrant ses habitants. 

Tout comme le personnage principal, on se laisse porter par les évènements qui s'enchainent comme une feuille emportée par le vent et on ne peut pas dire que ce soit désagréable!

D'Eva on ne sait presque rien et les éléments sur son passé sont presque inexistants. C'est justement là que réside toute la prouesse du scénario. Bien qu'elle soit conçue comme un personnage du présent, le fait qu'elle soit de tous les plans nous pousse inévitablement à nous sentir proche d'elle.

L'autre caractérisation d'Eva c'est qu'elle fait parler les autres sans se révéler ou se livrer à nous. Ce sont ses contradictions qui nous charment et sa naïveté qui nous touche de plein fouet.

La séquence qui m'a le plus émue est celle où elle tombe sur son ex devant la billetterie d'un cinéma indépendant. Cela fait des mois qu'ils ne se sont pas vus, la tension mêlée à la tendresse sont présentes. Cette captation de sentiments si intenses m'a fait verser quelques larmes que je n'ai évidemment pas réussi à retenir.

Eva en août est une exploration de ce que c'est d'être une femme de nos jours. De nombreux thèmes, tous plus intéressants les uns des autres, sont développés comme la maternité, la sororité, l'indépendance.

Enfin, comme le personnage principal, ce film donne envie de redécouvrir sa ville avec un regard de touriste, prendre des photos, visiter les musées, s'installer à une terrasse, aller à un concert. Un appel à la vie, un appel à l'instant présent.

C'est un véritable coup de coeur!

Light of my life de Casey Affleck.

Nationalité : Américaine

Sortie : 12 août 2020

De quoi ça parle? : 

Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs: alors que tout s'effondre, comment maintenir l'illusion d'un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?

Pourquoi j'ai aimé :

Dès que j'ai su qu'un film de Casey Affleck allait sortir, je n'avais qu'une hâte, le voir sur grand écran. Cette excitation ne reposait que pour mon admiration envers l'acteur puisque j'ignorais alors qu'il avait déjà réalisé précédemment. 

Light of my life est donc son deuxième long-métrage et je dois dire que j'ai été impressionnée par sa maitrise à la fois de choix de mise-en-scène et également de direction d'acteurs. 

Il faut savoir que les origines de ce film remontent aux alentours de l'année 2009 et se trouvent dans l'un des rituels propres à tout parent : les histoires qu'ils racontent à leurs enfants au moment du coucher. L'acteur-réalisateur voulait s'intéresser aux thèmes de la parentalité et de la tradition orale. C'est de sa propre expérience qu'il s'est inspiré et c'est d'ailleurs suite à son divorce que l'histoire a pris sa forme définitive.

Du réel, Casey Affleck a décidé d'apporter une dose d'imaginaire. En effet, Light of my life est un film d'anticipation. Quand le récit commence, on comprend rapidement que la situation n'est pas "normale", que ce père et sa fille, vivent dans un monde différent du nôtre et que les règles ne sont plus les mêmes.

Se déroulant essentiellement dans des environnements ruraux, le cinéaste et son directeur de la photographie Adam Arkapaw ont opté pour une caméra fixe plutôt qu'à l'épaule. Personnellement, je trouve que c'est un choix pertinent puisqu'il nous permet d'être concentré(e)s sur les personnages et notamment parce qu'il fonctionne par rapport au monde dans lequel ils vivent, soit un monde qui semble figé dans le temps.

Comme Leave no trace de Debra Granik (2018) dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois de septembre 2018, j'ai été profondément émue par la relation père-fille dépeinte dans ce film. Je me suis imaginée dans la même situation avec mon propre père et cela m'a bouleversée. 

Le titre ("lumière de ma vie" si on le traduit littéralement en français), est représentatif de l'amour que les deux héros se portent chacun. À la fois contraints de rester ensemble pour leur survie et restreints de ne partager leurs existences uniquement l'un avec l'autre, ils sont, en effet, leur propre lumière, leur raison de continuer à vivre.

Enfin, ce que j'ai aimé c'est qu'il s'agit d'une histoire qui met en valeur l'humanité tout comme elle en montre les pires défauts. 

Light of my life est magnifique, sublime, grandiose par son intelligence et par sa dévotion. J'ai adoré!

Énorme de Sophie Letourneur.

Nationalité : Française

Sortie : 2 septembre 2020

De quoi ça parle? : 

Ça lui prend d’un coup à 40 ans : Frédéric veut un bébé, Claire elle n’en a jamais voulu et ils étaient bien d’accord là-dessus. Il commet l’impardonnable et lui fait un enfant dans le dos. Claire se transforme en baleine et Frédéric devient gnangnan.

Pourquoi j'ai aimé :

J'appréhendais d'aller voir Énorme et au final, je crois que ce film est en lice pour faire partie de mon top 10 de l'année 2020.

La raison principale de mon appréhension : la mise-en-scène de Sophie Letourneur qui semblait, d'après les plans choisis dans la bande-annonce, être assez basique et pas vraiment attrayante. 

Il s'est avéré que c'est justement ce choix de mêler d'une part les techniques du documentaire et de l'autre celles de la fiction qui m'ont grandement enthousiasmée. En effet, cela crée un ton unique, entre réalisme et fantaisie. Ainsi, le rire et l'émotion cohabitent : il y a eu des moments où je m'esclaffais et d'autres où je pleurais comme une madeleine (c'est la séquence de l'accouchement qui a signé ma fin).

Cette authenticité on la doit au procédé d'écriture de la cinéaste qui, pendant le neuvième mois de sa seconde grossesse, a pris des notes sur tout ce qu'elle ressentait, vivait. De toutes les situations tragicomiques auxquelles elle a fait face est née l'envie d'en faire un film. Elle a notamment utilisé le principe d’enregistrer au son des improvisations puis de les mélanger, les monter afin de les retranscrire pour qu’elles deviennent les dialogues définitifs.

Par ailleurs, le côté brut, frontal de la réalisation de Sophie Letourneur résulte également de sa manière de tourner. Pour les scènes à l’hôpital, dans une logique de champs-contrechamps, la réalisatrice a filmé les plans documentaires et les séquences d’improvisation en cadrant uniquement le personnel. Ces séquences avec le personnel hospitalier ont été captées lors de scènes d’improvisations.

Le défi pour ce film s’est donc joué autour du point de montage entre ces plans documentaires et les plans fictionnels, dans une continuité́ artificielle. Et le pari est relevé! 

D'autre part, ce que j'ai le plus apprécié dans Énorme c'est la réflexion sur le corps des femmes, ce qu'il subit au quotidien, ce que la société en attend, ce qu'il représente. Le format choisi (presque carré) renforce le côté claustrophobe, coincé qui reflète l'état d'esprit de la femme enceinte. Comme l'explique Sophie Letourneur, attendre un enfant c'est être bloquée dans un calendrier, dans un corps, dans un empêchement. 

Si le ventre de Claire (Marina Foïs) devient si énorme c'est pour parler de la transformation des corps sans que ce soit un acte volontaire. Cette "énormité" est aussi une façon d'exprimer le ressenti plus que le réel. Par conséquent, plus le film avance, plus l'actrice occupe l'espace dans le cadre. À noter que, dans Énorme, ce changement corporel touche aussi bien la femme que l'homme produisant alors un effet particulièrement comique. 

Enfin, la réussite de cette comédie repose également sur le brio de Marina Foïs et Jonathan Cohen qui forment un couple improbable mais crédible.

En résumé : j'ai adoré et je vous le conseille vivement. 

Drunk de Thomas Vinterberg.

Nationalité : Danoise

Sortie : 14 octobre 2020

De quoi ça parle? : 

Quatre amis décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Avec une rigueur scientifique, chacun relève le défi en espérant tous que leur vie n’en sera que meilleure ! Si dans un premier temps les résultats sont encourageants, la situation devient rapidement hors de contrôle.

Pourquoi j'ai aimé :

Comme beaucoup de personnes, je suis absolument fascinée par Mads Mikkelsen. Il était donc obligatoire que j'aille voir ce film, d'autant plus que la bande-annonce me donnait vraiment envie. 

Drunk c'est une double expérience : une pour le public et une pour le réalisateur. D'abord, il y a le spectateur qui assiste à une recherche, une expérimentation faite par les personnages, ensuite il y a Thomas Vinterberg qui s'amuse à illustrer l'effet de l'alcool sur les gens et démontrer comment sa consommation est libératrice. 

Expliqué comme ça on pourrait penser que cette oeuvre pousse à l'ivresse mais ce n'est évidemment pas son but. Au contraire, le film montre que les excès ne sont pas recommandés et qu'il faut savoir se maitriser pour ne pas en subir les conséquences. 

Ce qui est passionnant dans Drunk c'est l'évolution de l'histoire. Les scènes se déroulent sans qu'on puisse avoir la moindre influence dessus et sans qu'on sache jusqu'où cela va mener. Tel un cours d'eau, on est donc transportés d'une manière coulante, aisée.

D'autre part, il y a la confrontation de deux générations soit la jeunesse représentée par les lycéens et l'âge adulte, celui des professeurs. Les deux sont indéniablement liés et c'est leur relation qui est particulièrement intéressante dans ce film. Ainsi, que ce soit un jeune de 17 ans ou un cinquantenaire, on se rend compte, que peu importe l'âge, on éprouve les mêmes doutes, les mêmes chagrins, les mêmes joies et c'est là que réside le message de cette oeuvre et la sagesse de son metteur en scène. 

Enfin, impossible de ne pas être éblouis par la fin de Drunk qui est une véritable célébration de la vie et du bonheur d'être ensemble.

Pour l'anecdote : quand le générique de fin s'est lancé, une jeune femme dans la salle a laissé sortir un cri de satisfaction magnifique et a ajouté "waouh ça fait du bien". Une phrase qui, je pense, est à l'image de Drunk et reflète totalement son état d'esprit soit un relâchement et une ouverture sur le monde et ceux qui nous entourent.



CONCLUSION

Sur les 10 films, 3 d'entre eux ont été réalisé par des femmes. En termes de diversité des pays, on n'est pas trop mal non plus avec 7 nationalités différentes.

Même si je suis loin du nombre de films vus en salles de 2019 (215 contre 84), je suis plutôt satisfaite de ce top 10 et j'espère qu'il vous plaira à vous aussi!


Et vous, quel est votre 
top 10 films 2020?


2 commentaires:

  1. J'ai adoré ton Top 10, j'ai envie de voir tous ces films ou presque ! Il n'y a que 1917 que j'ai regardé et grandement apprécié.
    En revanche tu as fait une erreur de copier-coller pour le synopsis : tu as recopié celui de l'Adieu au lieu de 1917 :)
    J'espère que l'on pourra à nouveau profiter des cinémas très vite... Bisous !

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    1. Merci beaucoup Laurielle!
      Je modifies ça tout de suite!
      J'espère aussi...

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