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vendredi 18 septembre 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #11

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Normalement je publiais (presque) toujours mes articles cinéma le mercredi (parce qu'en France, les nouveaux films sortent le mercredi) sauf que je me suis rendue compte qu'il m'arrivait de ne pas trouver le temps d'écrire avant le jeudi. Maintenant que je vis entre Paris et la Normandie, c'est d'autant plus difficile alors je pense que désormais je publierais mes articles cinéma le vendredi. Tout ce paragraphe pour vous dire ça haha ^^ 

Au programme : 2 films français, 1 film britannique, 1 film danois et 1 film québécois. 

14/06/2020 : Les cent et une nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda (1995). 

Dès le début, j'ai été subjuguée par cet enchainement de plans divers et je me suis dit que j'aimais définitivement le cinéma d'Agnès Varda. 

J'admire toutes ses idées à la minute qui défilent devant nos yeux, j'envie sa culture impressionnante, j'apprécie l'humour dans ses dialogues, je suis sensible à l'importance qu'elle accorde aux détails. 

J'ai aussi aimé les apparitions des enfants, les costumes de Julie Gayet, les couleurs, les décors, le doublage avec des répliques des Enfants du Paradis de Marcel Carné (1946), les instruments en papier, tous les acteurs invités comme Gérard Depardieu, Catherine Deneuve et Robert De Niro.

Sorti en 1995 (l'année de ma naissance), le film est un hommage au septième art et le célèbre à chaque seconde. Telle une fête de Nouvel An, cette oeuvre hors du commun en met plein la vue - peut-être un peu trop au goût de certains -. Personnellement j'ai réellement passé un bon moment et c'est pour cela que je tenais à vous parler de ce film ici. 

Parmi les phrases du film que j'ai relevé : 
1. "Je prépare la maitrise, c'est-à-dire que j'ai une licence" 
2. "Je suis son valet polymorphe et polyvalent", "Poli ça me suffira"
3. "Ton amour est plus froid que la mort". 

15/06/2020 : Shame de Steve McQueen (2011).

Submergé par l'émotion et le stress survenus lors de la réalisation de son long-métrage Hunger (2008), dont je vous parlais dans mon précédent article cinéma, Steve McQueen a remis en cause sa carrière cinématographique, persuadé de ne pas tenir le coup une seconde fois. 


Si la scénariste Abi Morgan (Rendez-vous à Brick Lane ; La Dame de fer) ne l'avait pas convaincu de se pencher sur le sujet tabou qu'est l'addiction au sexe, Shame n'aurait donc jamais vu le jour.


Le premier plan du film donne le La en nous montrant un homme, Brandon (Michael Fassbender), allongé dans son lit aux draps bleus comme ses yeux. Son torse est nu, le bas de son corps dissimulé sous le tissu, la main sur son ventre, sa tête en bord de cadre. Il se lève, écarte le drap qui le recouvrait, nous révélant le reste de son corps dénudé et sort du champ. Le titre apparaît. C'est simple et pourtant ça nous dit déjà tout.


Tout comme Hunger, le début de Shame n'est pas très bavard. La mise-en-scène se concentre sur le regard du personnage principal, comment il se déplace dans l'espace, comment il se comporte quand il est seul et quand il est entouré. La séquence dans le métro, telle une parade bestiale mais silencieuse, parfaitement chorégraphiée, où le héros ne quitte pas du regard une passagère, d'abord flattée puis inquiète, nous intrigue autant qu'elle nous terrifie. On se retrouve dans la peau du voyeur, curieux de voir jusqu'où cela va aller. Ainsi, on passe de la beauté à l'abject et cela pendant toute la durée du film.


Alors qu'on découvre par bribes un protagoniste déploré, on est chamboulés par l'arrivée d'un personnage féminin qui s'impose en prenant de la place au sens littéral comme au sens figuré. Il s'agit de la soeur (Carey Mulligan) qui est, on le comprend très vite, tout aussi perturbée et malheureuse que son frère.


Les retrouvailles des deux va provoquer un changement non-désiré dans le train-train de Brandon qui va sortir courir dans un long plan séquence, pour s'aérer l'esprit. On y découvre alors New York de nuit, dénuée de ses habitants. Le bleu est omniprésent, suggérant indéniablement la froideur du personnage, l'état d'esprit dans lequel il se trouve. 


Encore une fois, le cinéaste britannique nous fascine par sa maitrise du septième art. Toutes les situations qu'il construit sont minutieuses, précises, brillantes. Ici, il renouvelle son exploration de la nature humaine en s'intéressant à des thèmes comme le mépris de soi, la recherche de perfection et de réussite, la solitude. 


C'était le seul film que je n'avais pas vu du réalisateur et je peux désormais affirmer que je suis une mordue de son cinéma. De toute sa filmographie, Shame est peut-être l'oeuvre qui m'a le plus marquée, sûrement pour le portrait qu'il fait de ce couple improbable, merveilleusement interprétée par Fassbender et Mulligan.


Je ne peux que vous recommander de découvrir ses films (4), tous passionnants et révélateurs d'un grand artiste.


Anecdotes :

1. La compagnie Fox Searchlight Pictures qui a acquis les droits de distribution du film, a également conclu un accord avec la production selon lequel elle n'éditerait pas Shame dans une version plus 'soft'. En effet, le film de Steve McQueen est accompagné d'une classification NC-17 aux Etats-Unis, et est interdit aux moins de 12 ans en France.

2. Pour sa première mondiale, Shame fut projeté, en compétition officielle, lors de la 68ème édition du festival du film de Venise. Michael Fassbender y remporta le prix du meilleur acteur pour sa prestation.


25/06/2020 : Men & Chicken d'Anders Thomas Jensen (2015).

Parfois il m'arrive de trainer sur l'application de la chaine Arte et de me laisser tenter par un des films proposés. Cet été, parmi tous ceux que j'ai vu, Men & Chicken est celui qui sort irrémédiablement du lot.

Avant d'appuyer sur lecture, j'ignorais tout de l'histoire, je ne savais même pas qu'il s'agissait d'un oeuvre danoise. La raison de mon choix? L'acteur Mads Mikkelsen que je connaissais de la série Hannibal de Bryan Fuller (2013-2015) et de films comme Casino Royale de Martin Campbell (2006) et Royal Affair de Nikolaj Arcel (2012).

Quelle surprise ce fut de découvrir une comédie noire et fantastique traitant d'un groupe d'individus, plus étranges les uns des autres. Entre celui qui est toujours au bord du vomissement, celui qui tape les gens avec un animal empaillé et celui qui a une obsession pour le fromage, les personnages ne manquent pas d'originalité.

La réunion de tous ces hommes se fait par une découverte déconcertante via une vidéo ratée d'un père décédé. En effet, par cet enregistrement douteux, le père annonce à ses deux fils qu'ils ont été adoptés, qu'ils n'ont pas la même mère et qu'ils ont d'autres frères, tous enfants d'un seul et même scientifique qui habiterait sur une île perdue.

Suite à cette révélation, les deux faux-frères, décident de partir à la recherche de leur vrai père et de leurs mères respectives. En arrivant à destination ils tombent sur une bande de fous furieux dont ils vont avoir du mal à se rapprocher et à soutirer des informations.

Ainsi tout le récit repose sur la recherche de la vérité, un peu comme un thriller, avec une bonne dose de bizzareries et de mystères. La musique comme celle d'un conte, renforce cette idée de paranormal, de loufoque, de trouble.

Encore aujourd'hui il m'est difficile de dire si j'ai vraiment aimé le film ou non. En tout cas, il ne m'a pas laissée de marbre et ça c'est un point que je considère comme positif!

Apparemment, le réalisateur ce serait inspiré de l'humour de la série Breaking Bad (que je n'ai pas vu), à bon entendeur...

29/06/2020 : Starbuck de Ken Scott (2011). 

De Ken Scott, j'avais vu son dernier film sorti en 2019, L'Extraordinaire voyage du Fakir dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois de septembre 2019. Ayant bien aimé et surtout ayant entendu parlé de Starbuck, il me tardait de découvrir cette comédie à succès.

Le générique de début avec une typo, une image et une musique fort sympathiques annonce déjà un film devant lequel on va passer un bon moment. C'est sans compter l'humour décalé des québécois qui n'a pas manqué de me faire rire à plusieurs reprises.

Starbuck est une oeuvre bien pensée qui fait réfléchir comme émouvoir. En effet, le film explore avec une certaine aisance les différents facettes de la paternité en faisant le portrait de plusieurs hommes pères qui gèrent plus ou moins bien leur progéniture. 

Il s'agit donc de parler de la famille, de la maturité, des responsabilités diverses et variées de la vie, d'amour aussi et d'amitié. Et tout cela interprété par un casting super!

Bref, pas grand chose à ajouter si ce n'est que ça se regarde sans prise de tête et que c'est le film idéal à voir seul(e) ou accompagné(e).

Anecdote : Starbuck, le surnom de David Wosniak et le titre du film lui-même viennent du taureau canadien légendaire Hanoverhill Starbuck. Ce taureau exceptionnel, à la génétique quasi-parfaite, a révolutionné le monde de l'insémination artificielle et est encore à ce jour le meilleur géniteur que le Centre d'Insémination Artificielle du Québec (CIAQ) ait jamais connu.

30/06/2020 : L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune de Jacques Demy (1973).

Cela faisait une éternité que je voulais voir ce film. Alors je ne sais pas si Netflix a entendu ma prière mais la plateforme a décidé d'ajouter plusieurs longs-métrages de Demy dont L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune. 

Le générique de début, kitch à souhait, avec une chanson interprétée par Mireille Mathieu m'a tout de suite donné le sourire. Et oui, je suis une romantique et nostalgique des années 70 même si je ne les ai pas connues!

Evidemment il y a ce couple d'acteurs mythiques dont la complicité est évidente, l'accent de Marcello et son look (j'ai flashé sur son pyjama), tout comme le style vestimentaire de Catherine (sa nuisette est très cool aussi) et ses coiffures, le tablier sur lequel est écrit "j'en ai ras le bol", le papier peint de leur chambre, l'omniprésence des couleurs orange, bleu, violet etc... 

Et puis, cette histoire improbable et farfelue d'un homme enceint : il fallait y penser tout de même! Surtout qu'elle pose plusieurs questions qui, aujourd'hui, sont encore pertinentes. Cette inversion des rôles est bien abordée à mon humble avis et est très intéressante à observer.

J'ai particulièrement apprécié la séquence au salon de coiffure où toutes les employées, dont la tenue de travail est une salopette de jean, discutent sur la question de l'avortement. À les entendre parler, on a l'impression d'assister à une scène de 2020 (c'est assez inquiétant d'ailleurs quand on y pense). Ainsi, malgré un côté qu'on pourrait qualifié de naïf ou de léger, L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune use à merveille du second degré et surprend par sa subtilité.

Bon par contre, j'imagine que les personnes qui ne sont pas sensibles à la fantaisie, aux comédies acidulées, gaies et colorées, vous ne serez peut-être pas sensibles à ce film. Toutefois, si vous êtes comme moi vous ne pourrez qu'être charmé(e)s!

Anecdote : L’idée du film vient à l’esprit du cinéaste alors que sa compagne Agnès Varda attend leur fils Mathieu. Dans le documentaire L’Univers de Jacques Demy (1993), la réalisatrice se souvient : « J’étais tellement contente que j’en parlais tout le temps. Et Jacques disait “Oh t’en fais bien des histoires avec ça !“ ». « C’est parti d’une blague avec Agnès qui disait “Vous les hommes si vous étiez enceints, vous vous comporteriez différemment avec nous gentes femmes. Je lui ai répondu “Bon bah tu vas voir” », résume l’intéressé. 


Voici donc pour ce nouvel article de cinéma. J'espère qu'il vous a plu et vous a donné envie de voir ou revoir les films dont je parle. Je vous souhaite à tous une bonne soirée et vais m'occuper de finir de préparer une focaccia maison pour le repas de ce soir.


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