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mercredi 27 mai 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #7

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! La semaine dernière je vous apprenais que j'étais à la campagne pendant le confinement et que j'avais décidé d'y rester encore un peu. J'y suis donc toujours avec une liste de choses à faire qui se rallonge de jour en jour. 

Aujourd'hui je m'accorde le temps de vous parlez de cinq coups de coeur cinématographiques, tous distincts les uns des autres avec du fantastique, de la comédie, de l'horreur et un documentaire.

Au programme : 1 film italo-franco-britannique, 2 films français, 1 film espagnol et 1 film américain.

20/03/2020 : Tale of tales de Matteo Garrone (2015).

Inspiré du livre éponyme de Giambattista Basile qui regroupe une cinquantaine de contes, Tale of tales a fait parlé de lui aussi bien en mal qu'en bien

La raison principale pour laquelle Matteo Garrone a choisi d'adapter ce recueil c'est pour ce mélange si particulier entre réel et fantastique, mélange qui l'a toujours inspiré et qui se trouve au coeur de sa démarche artistique. 

L'autre raison a été son attrait pour l'exploration faite sur les opposés dans les différents récits. En effet, on retrouve dans les contes toute une série d'antonymes comme l’ordinaire et l’extraordinaire, le magique et le quotidien, le royal et l’obscène, le simple et l’artificiel, le sublime et le sale, le terrible et le tendre, des bribes de mythologie et des torrents de sagesse populaire.

Comme la matière de base était dense, le réalisateur italien a décidé de s'intéresser à trois contes seulement et de les relier entre eux. Il s'agit de raconter les histoires de trois femmes d'âge différent et d'explorer des thèmes comme le désir de jeunesse éternelle, la maternité et l'indépendance. 

Si les avis par rapport à ce film sont contrastés et que la critique s'est divisée, je dois dire que c'est assez compréhensible tant il s'agit d'une oeuvre singulière et expérimentale.

Expérimentale par l'univers général, par l'ambiance entre l'horreur et le surnaturel, par sa construction narrative ou encore par son casting international. 

Ainsi, on retrouve des acteurs américains, face à des britanniques en passant par des français. Leur lien étant qu'ils s'expriment tous en anglais pour une certaine cohérence et notamment pour toucher un public plus large. 

Beaucoup d'informations donc pour un seul et même film et pourtant! Mon impression finale est que j'ai été absolument subjuguée et comblée par Tale of Tales.

En effet, il fait partie de ces films dont je suis certaine de revoir avec le même plaisir et surtout avec la même curiosité. 

Visuellement il est fabuleux, moralement il est passionnant, fonctionnellement il est prenant. 

Que ce soit les costumes, les coiffures, les maquillages, les décors, la lumière, c'est un véritable plaisir pour les yeux. On ne cesse d'être éblouis par chaque détail, on est plongés directement au coeur de l'histoire et de ce monde inventé.

Pour toutes les personnes avides d'un cinéma loin de ce qui nous ai proposé aujourd'hui, pour toutes celles et ceux qui ont envie de grand spectacle, je vous recommande ce film.

C'est un coup de coeur!


Anecdote :
Le livre original aura eu un impact important sur la culture populaire puisque des auteurs comme Charles Perrault ou les Frères Grimm se sont largement inspirés de ces écrits pour rédiger leurs propres oeuvres. Certaines sagas littéraires telles que Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter s'en inspirent également très fortement.

30/03/2020 : Ma femme est une actrice d'Yvan Attal (2001).

Je vous avais déjà parlé d'Yvan Attal sur le blog. Une première fois dans un article cinéma de Mars 2019 où je vous donnais mon avis sur Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants (2004) et une deuxième fois dans un article cinéma de Décembre 2019 où je vous partageais ma critique de Mon chien Stupide (2019).

Le point commun entre ces trois films ce sont les personnages principaux qui sont interprétés par Yvan Attal lui-même et sa femme dans la vie soit Charlotte Gainsbourg.

Ma femme est une actrice est son premier long-métrage et marque le début du duo en tant que couple à l'écran comme à la ville. S'est-il inspiré de leur vie commune? Quelle est la part du vrai, du faux? Toutes ces interrogations participent évidemment à l'attrait qu'on peut avoir pour cette "trilogie". 

Ayant apprécié aussi bien Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants que Mon chien Stupide, j'étais curieuse d'enfin découvrir cette première proposition.

Tout comme les deux autres films, Yvan Attal explore des sujets comme la vie de couple, la possession, la jalousie. 

Ici cependant, il s'agit d'exploiter le métier de sa femme qui est actrice et d'en partager tous les avantages et les désavantages de cette profession qui fait rêver la plupart des gens.

J'ai trouvé, comme d'habitude, que le scénario était maitrisé, les dialogues bien écrits, naturels, rythmés. Je suis notamment assez sensible à l'humour du cinéaste et à ses questionnements. 

C'est léger mais intelligent et mature, cocasse parfois, émouvant  et délicat aussi.

En bref, j'ai passé un agréable moment et j'ai beaucoup ri!

Anecdote : 
En 1997, Yvan Attal avait signé un court métrage sur le même sujet. Il s'agissait de I got a woman qu'on pourrait qualifier du préfilm de Ma femme est une actrice dans la mesure où la séquence qui constituait le court métrage a été reprise in extenso dans le long métrage.

03/04/2020 : Les pépites de Xavier de Lauzanne (2016).

En 2005, Xavier de Lauzanne avait réalisé un documentaire pour France 5 autour du couple Christian/Marie-France et la décharge. Depuis, il avait gardé l'envie de développer un projet d'une plus longue durée autour de ce couple et de cette histoire. Les pépites est le résultat de ce désir.

Naviguant entre les images d'archives qu'il a recueillies (celles tournées par Christian depuis son arrivée au Cambodge) et celles qu'il a réalisées lui-même, le cinéaste nous propose de la matière enrichissante sur tous les points de vue : les images d'archives nous permettant de visualiser la situation antérieure, le point de départ, et celles d'aujourd'hui nous montrant l'état actuel, l'évolution. 

Ce parallèle entre passé et présent est très puissant puisqu'il véhicule en grande partie l'émotion ressentie face à ce récit inspirant. 

De ce fait, c'est d'abord par l'image que les sensations nous sont transmises, puis par le son, les voix que l'on éprouve toute une palette de sentiments que ce soit la joie, la tristesse, la colère, la honte ou bien l'admiration.

Sans trop vous en révéler, c'est une histoire d'une beauté et d'une humilité rare qui est à la fois instructive et pertinente dans tout ce qu'elle révèle.

Je ne peux que vous recommander de découvrir ce documentaire à votre tour et le plus rapidement possible!

Anecdote : 
Xavier de Lauzanne a travaillé avec des techniciens cambodgiens. Christian avait, il y a quelques années, monté un centre de formation aux métiers du cinéma au Cambodge. Le metteur en scène confie : "Tous mes films ont été très difficiles à financer, celui-là n’allait pas déroger à cette règle, mais là, je savais que je pouvais compter sur l’appui en matériel et en compétences de l’école. J’ai donc tout de suite collaboré avec les élèves et les enseignants, surtout qu’il s’agissait, en plus, de raconter leur propre histoire. Et réaliser ensemble ce film, c’était aussi une manière d’être directement connecté aux activités de jeunes Cambodgiens."



10/04/2020 : La plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia (2020).

Comme tout le monde en parlait sur les réseaux sociaux, j'ai jugé important de voir ce film espagnol sans même savoir de quoi il s'agissait précisément.

Rapidement, je me suis laissée emportée par le concept du film qu'on sent parfaitement élaboré. À la fois dérangée et subjuguée par ce que je voyais, je suis restée cramponnée au canapé sur lequel j'étais assise avec cette sensation mitigée de peur et de fascination.

La plateforme est développé avec une précision et une efficacité presque intimidante. On ne cesse d'être balancé(e) entre le sentiment d'être persuadé(e) de tout comprendre et celle d'être totalement perdu(e). 

Les décors ainsi que la mise-en-scène bien que minimalistes participent grandement à l'ambiance générale, étouffante et mystérieuse. 

Tout en métaphores plus ou moins subtiles, ce film est la preuve que malgré un budget restreint, on peut créer si on a de bonnes idées. D'autre part il montre aussi qu'il est possible de parler de politique et de psychologie sans être forcément moralisateur.

La fin est marquante par son ouverture. Libre à nous de choisir notre interprétation malgré les diverses théories et réponses apportées par Internet. Cela en frustrera certains, cela en ravira d'autres. Dans tous les cas, c'est une oeuvre qui interpelle. 

La Plateforme fait réfléchir pour sûr et n'a pas peur de provoquer des émotions variées aussi. En résumé, il m'a bien plu et c'est donc pour cela que j'ai décidé de vous en parler aujourd'hui.

Dans le même genre je vous conseille notamment Snowpiercer de Bong Joon-Ho (2013) dont je vous avais parlé dans un article cinéma d'Août 2018.


13/04/2020 : Fleur de cactus de Gene Saks (1969).

Ce film fait partie des classiques de Quentin Tarantino et maintenant que je l'ai vu, je comprends tout à fait pourquoi.

Adaptée d'une pièce de théâtre française écrite par Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, Fleur de cactus est une comédie de boulevard représentée pour la première fois le 23 septembre 1964.

Comme un vaudeville qui se respecte, l'intrigue repose sur un tissu de mensonges qui ne fait que s'amplifier au fur et à mesure que l'action progresse. Cela donne alors lieu à de nombreux quiproquos tous plus hilarants les uns des autres. 

Le rythme est prenant, tout fourmille de bonnes idée, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas une seconde, emportés par les nombreux rebondissements. 

Mise à part l'écriture brillante, il y a aussi et surtout un casting au top de sa forme. Avec une Ingrid Bergman surprenante dans le registre comique et une Goldie Hawn adorable dans un premier rôle qui lui va à ravir.

D'autre part j'ai aussi beaucoup aimé les costumes, surtout ceux portés par Goldie Hawn. 

Ludique et divertissant, Fleur de cactus regorge d'inventivité et d'humour décalé pour le plus grand plaisir du spectateur!



Sinon voici la liste de tous les autres films que j'ai vu entre le 20 mars et le 15 avril : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont (2013), Logan Lucky de Steven Soderbergh (2017), Raoul Taburin de Pierre Godeau (2019), Le coup de parapluie de Gérard Oury (1980), La moutarde me monte au nez de Claude Zidi (1974), Happy Sweden de Ruben Östlund (2009), Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu (2005), Uncut Gems de Joshua et Ben Safdie (2020), Un sac de billes de Christian Duguay (2017), Le grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert (1972), L'Anglais qui gravit une colline et descendit une montagne de Christopher Monger (1995), Irrésistible Alfie de Charles Shyer (2004), At Eternity's Gate de Julian Schnabel (2019), Romance sur le lac de John Irvin (1995), A million little pieces de Sam Taylor-Johnson (2020), La belle et le clochard de Charlie Bean (2020), Love Wedding Repeat de Dean Craig (2020), Baby Boss de Tom McGrath et Les Trolls 2 : Tournée mondiale de Walt Dohrn et David P. Smith (2020).


Sur ce, j'espère que cet article vous a plu et intéressé. Je vous retrouve très vite avec la suite de mes coups de coeur cinématographiques. En attendant, je vous souhaite à tous une merveilleuse matinée, après-midi, soirée, nuit! 

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