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mercredi 4 mars 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #3

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Je vous retrouve pour un troisième article consacré à mes dernières cinq recommandations cinématographiques. 

La sélection d'aujourd'hui n'est (malheureusement) pas très variée au niveau des nationalités puisqu'elle compte deux films français et trois films américains. 

04/02/2020 : Revenir de Jessica Palud.

Revenir est librement adapté du roman "L'amour sans le faire" de Serge Joncour (2012) et raconte le retour de Thomas, après 12 ans d'absence, dans la ferme où il est né

Pour mettre en images cette histoire, la réalisatrice désirait une atmosphère chaude et lumineuse afin de contrebalancer avec la dureté du récit. 

Ainsi, bien qu'on soit dans le réalisme, les couleurs sont vives, saturées, nous projetant dans un décor rural où l'été est, on le comprend, caniculaire. Cette chaleur intense nous est indiquée par l'aspect des acteurs qui, filmés au plus près, arborent des peaux bronzées sur lesquelles ruissellent des gouttes de transpiration.

Les dialogues ne sont pas abondants alors on scrute les visages afin de déceler les émotions des personnages. Celui qui s'exprime le plus est le neveu, Alexandre, un petit garçon (interprété par Roman Coustère Hachez qui, malgré sa myopie et son fort caractère a obtenu le rôle pour son talent indéniable) par lequel la majeure des informations passent.

Tout comme les conversations, le film est de courte durée (1h15 seulement) et pourtant, impossible de ne pas s'émouvoir devant ce petit monde tant le casting est impeccable, tout comme la mise-en-scène travaillée et singulière de Jessica Palud.

Le film est aussi bien humain, qu'intime, que sensuel. Rien n'est "de trop", à côté ou encore déplacé, tout est juste, tout est beau (dans tous les sens du terme). Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé Revenir, qui est un premier long-métrage poignant à ne pas rater! 

Quand je pense que j'ai failli ne pas aller le voir, j'aurais regretté de ne pas l'avoir vu sur grand écran...

Dans le même genre je vous conseille notamment Petit Paysan d'Hubert Charuel dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois d'octobre 2017.


Anecdotes : 
1. Jessica Palud a commencé par la régie, puis l'assistanat et a ensuite grimpé les échelons sur une douzaine de films (comme The Dreamers de Bernardo Bertolucci en 2004 ou encore Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2005) jusqu'à devenir première assistante réalisatrice sur Welcome de Philippe Lioret (2009) - que je vous recommande en passant -
2. Dans le roman, le héros, parti loin de sa famille, revenait dans la ferme familiale pour annoncer qu’il avait un problème au coeur et qu’il allait mourir. Mais après la sortie de Juste la fin du monde de Xavier Dolan (2016) il n'était plus possible pour Jessica Palud de faire un film centré sur ce retour d'un homme en sursis.

06/02/2020 : Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin (2015).

Je ne saurais vous expliquer concrètement pourquoi je n'étais pas allée voir ce film au cinéma. Bien heureusement, grâce à Netflix, j'ai pu le découvrir en toute simplicité depuis mon salon.

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2015, Trois souvenirs de ma jeunesse marque la sixième collaboration entre le metteur en scène et son acteur fétiche, Mathieu Amalric. 

Au premier abord, j'ai trouvé la mise-en-scène très étrange et puis assez rapidement, j'ai fini par entrer dans l'histoire. D'abord parce que les acteurs ont été très bien dirigés, puis par l'habileté du scénario, découpé en chapitres, les dialogues très bien écrits et les chansons choisies. 

Il y a un côté roman / pièce de théâtre parfois qui, peut-être, pourra déranger quelques personnes. Pour ma part, c'est justement ce qui m'a plu. Beaucoup de détails et d'idées farfelues parsèment notamment le film, lui apportant un certain charme.

Le troisième chapitre est le plus long et de loin, le plus captivant, puisqu'il s'intéresse à la première histoire d'amour du personnage principal. Pour interpréter le couple d'adolescents : Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet dont il s'agit du premier long-métrage de cinéma.

Comment vous dire que je suis tombée totalement amoureuse de Quentin Dolmaire? Lui qui, déjà, m'avait intriguée par son jeu dans Synonymes de Nadav Lapid, film faisant partie de mon top 10 films de 2019. Là aussi, je pense qu'il y aura des adeptes ou non, étant donné la particularité de sa voix, de son phrasé.

Trois souvenirs de ma jeunesse est, comme son titre l'indique, une oeuvre qui nous plonge dans le passé. Toutefois, cela ne signifie pas forcément nostalgie et malheurs. Ce film est, inversement, une véritable bouffée d'air frais tant par sa narration que par son casting de jeunes talents.

Une jolie oeuvre à voir et à revoir à différents moments de sa vie!

Anecdote :
Pour mieux aider ses deux novices à incarner leur personnage, le réalisateur a notamment demandé à Quentin Dolmaire de regarder Baisers volés de François Truffaut (1968). Il en a fait de même avec Lou Roy-Lecollinet à qui il a conseillé de visionner Tess de Roman Polanski (1979)Arnaud Desplechin a également montré à toute son équipe technique et artistique, plusieurs extraits de Breaking the Waves de Lars von Trier (1996) afin de leur faire savoir dans quelle direction il souhaitait amener le film.

08/02/2020 : La voie de la justice de Destin Daniel Cretton.

La Voie de la justice s'inspire du livre autobiographique "Et la justice égale pour tous : un avocat dans l'enfer des prisons américaines" ("A Story Of Justice And Redemption") écrit par Bryan Stevenson, qui retrace son combat pour défendre des personnes condamnées à tort. 

Quand j'ai vu la bande-annonce je me suis tout de suite dit que j'allais me rendre au cinéma pour découvrir ce film. Premièrement parce j'aime beaucoup les trois acteurs en tête d'affiche et deuxièmement parce que l'histoire m'a interpelée. 

J'ai été instantanément absorbée par ce récit au sujet difficile. De par la réalisation en sobriété, comme par le jeu intense du casting qu'on sent investis corps et âme dans ce projet ambitieux.

Du début à la fin il n'y a pas d'instant de répit pour le spectateur tant l'enquête, au coeur du scénario, est prenante. On ne s'ennuie pas une seconde malgré les 2h20 et pour cela, je tire mon chapeau! 

Émotionnellement on est sujets à divers états comme la colère, l'indignation, la tristesse, la joie etc... La vision du film, telle une virée en montagne russe, nous plonge dans nos retranchements et nous fait nous interroger à la fois sur l'éthique comme sur le racisme. 

Quand le générique de fin s'est mis à défiler, les applaudissements se sont fait entendre dans la salle de cinéma qui était pleine à craquer (applaudissements qui, je précise, ont débuté par mon père, à côté de moi, qui a adoré le film). Puis les lumières se sont rallumées et la plupart des spectateurs sont restés assis, immobiles. C'était une belle expérience que d'assister à ce spectacle, expérience que je ne suis pas prête d'oublier.

C'est une oeuvre que je ne peux que vous suggérer de voir et qui, je l'espère, vous conseillerez à votre tour. 

Dans le même genre il y a La dernière marche / Dead man walking de Tim Robbins (1995) avec Susan Sarandon et Sean Penn qui est aussi un film sur le couloir de la mort qui m'a beaucoup marquée.

À savoir :

La Voie de la justice est le premier film de Warner Bros produit en accord avec la clause "inclusion rider" qui s’assure que les communautés sous-représentées, notamment les femmes, les Noirs et les personnes issues de la communauté LGBTQ ne sont pas exclus des postes-clés, à la fois devant et derrière la caméra. C'est Michael B. Jordan, qui est à l’origine de cette initiative.

Anecdote :

Brie Larson retrouve le cinéaste Destin Daniel Cretton après States of Grace (2013) et Le Château de verre (2017), film que j'avais adoré et dont je vous avais parlé ici.

13/02/2020 : Scandale / Bombshell de Jay Roach.

Scandale s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes, Gretchen Carlson, l’ancienne co-animatrice de l’influente émission matinale "Fox & Friends" et Megyn Kelly, correspondante superstar de Fox News.

Dans cette optique, l'esthétique du film se rapproche énormément de celle qu'on a l'habitude de voir à la télévision aussi bien en termes de lumière que de découpage. Si le choix de cette mise-en-scène est justifiée, on peut reprocher à l'ensemble d'être un peu académique.

D'autre part, l'action se déroulant principalement dans les bureaux de la Fox, il a fallu que le directeur de la photographie Barry Ackroyd, trouve un moyen de rendre le tout captivant. Il a donc utilisé une série de mini-caméras Arri Alexa (six en tout), permettant à plusieurs opérateurs de se déplacer à l’intérieur de la scène. Ces mini-caméras étaient dotées d’objectifs Angénieux, qui lui ont permis d'effectuer des zooms furtifs, comme dans les documentaires, pour resserrer le cadre et rediriger le regard du public (personnellement, je déteste ça).

Toujours dans cette idée de retranscrire la réalité, il y a beaucoup d'informations à ingérer. On est alors comme, pris par la main, et on nous explique, étape après étape, la situation, les enjeux. 

Contrairement aux films d'Adam McKay (The Big Short en 2015 et Vice en 2018) - auxquels on pense irrémédiablement - Scandale est moins dans l'humour noir et davantage dans un ton légèrement caricatural, à la limite du pastiche (rappelons que Jay Roach est le réalisateur, entre autres, d'Austin Powers et de Mon beau-père et moi)

En effet, il a fait le choix d'épouser le côté Barbie, femme à la plastique parfaite, en nous montrant les différentes étapes de la préparation méticuleuse de ses personnages féminins en passant par le maquillage, l'habillement etc... Un envers du décor qui, pour ma part, m'a beaucoup plu!

L'autre bonne idée c'est d'avoir choisi de raconter cette histoire par le biais de trois femmes. Leurs différences nous permettent ainsi d'appréhender, sous plusieurs angles différents, ce scandale qui a remué le monde. Le plus intéressant dans cela, c'est qu'elles ne s'unissent jamais et qu'on suit leur lutte séparément. 

Enfin, même si le personnage interprété par Margot Robbie a été inventé de toute pièce (les scénaristes se sont basés sur divers témoignages de victimes), il est de loin le plus touchant et celui pour lequel j'ai eu le plus d'empathie. 

En conclusion, un film instructif, bien interprété, à voir et surtout, à montrer au plus grand nombre!


Anecdotes : 

Tous les jours, Charlize Theron passait trois heures à se faire maquiller afin de ressembler à la journaliste de Fox News. L'étape maquillage était de sa propre initiative : elle avait besoin de ne pas se reconnaître pour interpréter ce rôle, si éloigné de sa personnalité.

Plusieurs acteurs ont subi une transformation physique pour le film : non seulement Nicole KidmanCharlize Theron et John Lithgow, mais aussi Malcolm McDowellRichard Kind et Tony Plana. Des scans en 3D de leur visage et des moulages en plâtre ont été faits puis le maquilleur Kazu Hiro a créé des prothèses en silicone qui épousaient parfaitement les contours des visages des acteurs. 

Lithgow portait six prothèses, comprenant des bajoues, un gros double menton, un faux nez et des lobes d’oreilles. 

Quant à Nicole Kidman, son corps étant très différent de celui de Gretchen Carlson, elle portait une combinaison complète pour lui donner des hanches plus larges et un buste plus important. C'est aussi elle qui avait le plus grand nombre de prothèses faciales, avec entre autres des paupières, le bout du nez, le menton et les mâchoires.

14/02/2020 : Les aventures de Tintin : Le secret de la licorne de Steven Spielberg (2011).

9 ans après sa sortie en salles, je découvre enfin l'un des grands projets de notre ami Spielberg! 

Je ne fais certes pas partie des personnes qui ont lu les BD d'Hergé en grandissant néanmoins j'ai passé des heures durant devant leur adaptations télévisuelles (vous aussi vous entendez la musique du générique?), j'avais donc plutôt hâte de découvrir ce film sans avoir non plus des attentes démesurées.

Steven Spielberg a fait le choix de la "Performance Capture" soit une méthode révolutionnaire en matière d'animation à l'époque. Avec cet outil, plus besoin de décors extérieurs : tout le tournage s'effectue en studio, les acteurs intégrant des combinaisons recouvertes de capteurs numériques permettant aux logiciels informatiques de les reproduire à l'identique en images de synthèses.

Dès le générique du début, j'ai été transportée dans le passé et j'ai eu le même effet d'adrénaline que petite, devant ma télévision. On retrouve cette même énergie, en plus élaborée visuellement, et on a qu'une envie, que l'aventure commence!

Plus l'histoire avançait, plus j'étais enthousiaste. Il y a des séquences qui me sont restées gravées en tête comme celle de la course poursuite surréaliste dans les rues de Bagghor. Un véritable spectacle pour les yeux comme pour les oreilles.

La réussite du film c'est la capacité du cinéaste à avoir su créer sa propre vision tout en restant fidèle à l'univers, l'esprit de Tintin. Il y a un soucis du détail impressionnant et le temps déroule à une vitesse folle sans qu'on s'en rende compte. 

J'ai tout simplement adoré et, à vous en parler, cela me donne envie de le revoir! 

Et puis, rien que pour la prononciation de Tintin en anglais (tine-tine), c'est un film à découvrir absolument hahaha.


À savoir :

Contrairement à ce que laisse présager son titre, Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne n'est pas une simple adaptation de l'album éponyme d'Hergé. En effet, le film combine des éléments de trois albums : Le Crabe aux Pinces d'OrLe Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge.

Courant 2011, la sortie européenne du film a été avancée de deux mois par rapport à l’américaine parce que le studio a décidé de tester le film sur le marché européen, avant de le sortir aux Etats-Unis où Tintin n'est pas très populaire.


Entre le 5 et le 14 février j'ai aussi vu : À tous les garçons que j'ai aimés de Susan Johnson (2018), Un divan à Tunis de Manèle Labidi Labbé (2020), Le voyage du Dr Dolittle de Stephen Gaghan (2020), Les soeurs fâchées d'Alexandre Leclère (2004), White Bird de Gregg Araki (2014), Des vents contraires de Jalil Lespert (2011) et À tous les garçons que j'ai aimés : P.S. Je t'aime toujours de Michael Fimognari (2020). 


Voici donc pour ce troisième article sur mes recommandations cinématographiques. J'espère que cela vous a plu et intéressé comme toujours! Sur ce, je vais aller déjeuner puis sortir pour aller au cinéma haha ^^



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