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vendredi 27 novembre 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #16

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je suis heureuse de partager avec vous cinq nouveaux coups de coeur cinématographiques. Parmi eux, deux films que j'ai vu chez moi et trois, au cinéma.

Au programme : 1 film australien, 2 films français, 1 film britannique et 1 film américain.

10/09/2020 : Picnic à Hanging Rock de Peter Weir (1998).

Il me semble que c'est tout d'abord par divers posts sur Tumblr que j'ai pris connaissance de ce film pour la première fois (donc entre 2011 et 2013). Puis, dans un second temps, c'est via Louise Ebel (Miss Pandora) que j'en ai entendu parlé à nouveau.

Au mois d'août je suis tombée sur le dvd de ce film alors que j'étais en Italie et je n'ai pas longtemps hésité avant de me le procurer. C'est en rentrant en France que je l'ai regardé avec ma mère. 

Je crois que nous étions loin d'être prêtes à vivre une telle expérience. Parce que oui, voir ce film c'est participer à une véritable expérience sensorielle. 

Tourné en trois semaines seulement, le film mêle deux types de prises de vues soit en décors naturels dans la réserve d'Hanging Rock et dans des décors en studio pour les séquences se déroulant en intérieur. Le point commun de ces séquences : cette ambiance si particulière, comme hors du temps. 

La musique de Bruce Smeaton participe évidemment beaucoup à cette atmosphère mystérieuse et planante. Avec une flûte de pan qui rappelle les compositions d'Ennio Morricone, on plonge dans une sorte d'univers cosmique, onirique. J'ai d'ailleurs trouvé que, par moments, la musique était peut-être trop envahissante et ne permettait pas de souffler et de laisser porter uniquement par les images. 

Enfin, la part de surnaturel se fait ressentir tout au long du film et au fur et à mesure qu'il avance, on a de plus en plus de doutes quant aux évènements et leur déroulement. 

Si vous aimez les histoires énigmatiques dans des lieux reculés, Picnic à Hanging Rock est à voir assurément.

Anecdotes : 
1. Alors que son premier long-métrage (Les voitures qui ont mangé Paris, 1974) avait mal fonctionné en salles, le deuxième long-métrage de Peter Weir, Picnic à Hanging Rock, a reçu un accueil favorable aussi bien par la presse que par le public. 
2. Pique-nique à Hanging Rock fut tourné dans la région d'Adélaïde, en Australie. Coïncidence troublante, l'équipe du film arriva sur les lieux un 14 février, jour de la Saint Valentin : c'est précisément ce jour là, le 14 février 1900, que se déroula les événements, et c'est à cette date que la nouvelle de Joan Lindsay commence.
3. Exception faite de Anne-Louise Lambert, qui débuta sa carrière dans les séries TV en 1972, aucune des jeunes filles peuplant le casting n'avait d'expérience cinématographique. La plupart d'entre elle furent trouvées au Sud de l'Australie, à la "campagne", souvent très loin des agglomérations. Peter Weir souhaitait privilégier des jeunes filles qui étaient peu en contact avec les villes, car il les pensait plus proches de l'esprit de la fin du XIXe siècle, nettement moins urbaines.

11/09/2020 : Jane B. par Agnès V. d'Agnès Varda (1988).

Je n'ai jamais vraiment écouté la musique de Jane Birkin si ce n'est les chansons de Serge Gainsbourg. Je n'ai pas vu non plus beaucoup de films avec elle (La piscine de Jacques Deray, La moutarde me monte au nez de Claude Zidi et On connaît la chanson d'Alain Resnais). Toutefois, le personnage me fascine et après avoir vu un ou deux documentaires sur elle, j'avais hâte de découvrir celui qu'Agnès Varda lui a dédié.

Encore une fois, Agnès m'a séduite par sa créativité et sa générosité. Il n'y a pas une minute où l'on s'ennuie en regardant ce film et je pense que même si on ne connait pas Jane Birkin, on peut totalement adhérer à cette oeuvre qui la met en scène. 

Elles qui voulaient faire un film comme une ballade, c'est réussi! On se promène dans les souvenirs et le présent de la chanteuse/actrice tout en découvrant ses habitudes, son intimité, son histoire.

En 1H37 on en prend plein la vue et plein les oreilles. Bref, Jane B. par Agnès V. est un véritable bijou. Je ne peux que vous recommander de le voir!

14/09/2020 : Rocks de Sarah Gavron (2020).

Si je n'étais pas tombée sur sa bande-annonce, je pense que je serais passé à côté de Rocks

La volonté de la cinéaste était de faire un film collaboratif. Ainsi, le premier traitement du scénario écrit par Theresa Ikoko et Claire Wilson offrait un espace de liberté aux actrices pour échanger et improviser. C'est à travers des ateliers avec toutes les jeunes filles et des travailleurs sociaux que l'univers du film a émergé et que les personnages se sont affinés. Le casting a donc tenu une place centrale dans le processus de fabrication du film et cela se sent, dans le bon sens du terme.

Que ce soit dans les dialogues, dans leur manière de se mouvoir, il n'y a pas une fausse note. Tout paraît à sa place, cohérent. On est avec ses adolescentes de long en large et on vit avec elle un bout de leurs vies. 

Ici il est question de parler d'émancipation, d'identité et bien sûr ce que c'est d'être une femme. C'est déchirant de voir ce personnage principal se battre comme elle peut pour rester digne face à la situation qu'elle traverse. 

D'autre part, le binôme que l'héroïne forme avec son petit-frère est absolument fantastique. Leur complicité, l'amour qu'ils se portent, ne peuvent que nous émouvoir et renforcer notre empathie à leur égard. 

Rocks c'est aussi un récit sur l'amitié entre filles à un âge où l'on se cherche. Sarah Gavron nous montre avec brio qu'il en existe plusieurs sortes : l'amitié de longue date, l'amitié récente, l'amitié décomplexée. Tous ces rapports sociaux ont leur importance à un moment donné du récit et c'est par eux que l'action se fait. 

L'authenticité qui éclate dans ce film et l'omniprésence de la jeunesse nous fait vibrer et nous envahit d'un sentiment d'espoir. Un espoir pour les futures générations qui continueront de vivre après nous et passer elles aussi, par les différentes étapes qui mènent à l'âge adulte. C'est un cercle sans fin qu'ici, nous est montré comme positif plutôt que nauséabond. 

Si l'histoire m'a particulièrement plu et que le casting m'a ébloui, j'ai notamment apprécié la photographie d'Hélène Louvart qui a tourné sur plus de 50 films et a collaboré entre autres avec Agnès Varda et Alice Rohrwacher.

Enfin, pour toutes les personnes qui, comme moi, adorent Londres et l'accent londonien, vous serez servi(e)s! 

15/09/2020 : Poissonsexe d'Olivier Babinet (2020).

Déjà il y a le titre qui, tout de suite, m'a interpellée. Puis, il y a les têtes d'affiche soit India Hair et Gustave Kervern que j'aime tous les deux énormément. Forcément avec ces deux éléments, je ne pouvais pas ne pas voir ce film. Je n'ai donc pas hésité une minute avant de prendre mon billet et ce, sans même regarder la bande-annonce. 

Je m'attendais à être surprise et je l'ai été. Ça déjà c'est un bon point! Je m'attendais aussi à ce que le duo fonctionne à merveille et là encore, c'était le cas. 

Mais Poissonsexe c'est quoi au juste? Et bien, c'est l'histoire de la dernière baleine au monde d'une part et  d'une autre part c'est l'histoire de Daniel, un physicien obstiné qui cherche à redonner aux poissons l'envie de copuler. Abracadabrant ça l'est, imaginatif ça l'est aussi et qu'est-ce que ça fait du bien! 

Ce genre de cinéma mi-loufoque mi-perché est non seulement attachant, il est revigorant. Personnellement c'est tout à fait le genre d'histoire dont j'aimerais avoir l'idée et c'est tout à fait le genre de film que j'aimerais réaliser dans le futur. 

C'est quand je vois des films français de ce type que je me dis que rien n'est perdu et qu'il reste encore tant de choses à faire. 

Anecdote : Quand Olivier Babinet a commencé à écrire le scénario de Poissonsexe, il voulait lui-même avoir un troisième enfant. Cependant il s'est posé la question "comment concilier ce désir avec l’état du monde, les nouvelles effrayantes de la planète qui nous bombardent sans cesse ?". N'ayant plus plus 25 ans et étant entouré de gens qui avaient du mal à avoir des enfants, il redoutait d'avoir peut-être passé l'âge. Puis, il s'est renseigné sur la qualité du sperme et a découvert qu’il avait baissé de 40% en dix ans à Paris. De fil en aiguille le cinéaste s'est intéressé aux rejets médicamenteux dans l’eau, à leurs effets sur les poissons et ai tombé sur une vidéo de poisson-robot. Il s'est alors interrogé sur qui étaient ces gens qui pilotent ces poissons et c'est à partir de ce métier qu'il a construit son personnage principal.

15/09/2020 : Light of my life de Casey Affleck (2020).

Dès que j'ai su qu'un film de Casey Affleck allait sortir, je n'avais qu'une hâte, le voir sur grand écran. Cette excitation ne reposait que pour mon admiration envers l'acteur puisque j'ignorais alors qu'il avait déjà réalisé précédemment. 

Light of my life est donc son deuxième long-métrage et je dois dire que j'ai été impressionnée par sa maitrise à la fois de choix de mise-en-scène et également de direction d'acteurs. 

Il faut savoir que les origines de ce film remontent aux alentours de l'année 2009 et se trouvent dans l'un des rituels propres à tout parent : les histoires qu'ils racontent à leurs enfants au moment du coucher. L'acteur-réalisateur voulait s'intéresser aux thèmes de la parentalité et de la tradition orale. C'est de sa propre expérience qu'il s'est inspiré et c'est d'ailleurs suite à son divorce que l'histoire a pris sa forme définitive.

Du réel, Casey Affleck a décidé d'apporter une dose d'imaginaire. En effet, Light of my life est un film d'anticipation. Quand le récit commence, on comprend rapidement que la situation n'est pas "normale", que ce père et sa fille, vivent dans un monde différent du nôtre et que les règles ne sont plus les mêmes.

Se déroulant essentiellement dans des environnements ruraux, le cinéaste et son directeur de la photographie Adam Arkapaw ont opté pour une caméra fixe plutôt qu'à l'épaule. Personnellement, je trouve que c'est un choix pertinent puisqu'il nous permet d'être concentré(e)s sur les personnages et notamment parce qu'il fonctionne par rapport au monde dans lequel ils vivent, soit un monde qui semble figé dans le temps.

Comme Leave no trace de Debra Granik (2018) dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois de septembre 2018, j'ai été profondément émue par la relation père-fille dépeinte dans ce film. Je me suis imaginée dans la même situation avec mon propre père et cela m'a bouleversée. 

Le titre ("lumière de ma vie" si on le traduit littéralement en français), est représentatif de l'amour que les deux héros se portent chacun. À la fois contraints de rester ensemble pour leur survie et restreints de ne partager leurs existences uniquement l'un avec l'autre, ils sont, en effet, leur propre lumière, leur raison de continuer à vivre.

Enfin, ce que j'ai aimé c'est qu'il s'agit d'une histoire qui met en valeur l'humanité tout comme elle en montre les pires défauts. 

Light of my life est magnifique, sublime, grandiose par son intelligence et par sa dévotion. J'ai adoré!


Voici donc pour mes cinq dernières recommandations cinématographiques. J'espère que ce nouvel article vous aura plu et vous aura permis de découvrir de nouveaux films. 

Sur ces mots, je vous souhaite à toutes et tous un merveilleux week-end et vous retrouve très vite!



2 commentaires:

  1. C'est marrant, moi aussi j'ai entendu parler de Picnic at Hanging Rock à mes débuts sur Tumblr (ça fait mille ans que j'y suis pas retournée d'ailleurs) et je suppose que j'ai du aussi le voir passer sur le blog de Louise bien que je n'en ai pas le souvenir ! Du coup, tu m'as donné envie de le voir.
    J'avais aussi failli aller voir Rocks au cinéma et finalement on a vu Effacer l'Historique, ce qui n'était pas la meilleure décision haha. Je me rattraperai chez moi car j'ai très envie de le regarder !
    Enfin, Light of my Life m'intrigue beaucoup, je pense le suggérer à mon copain pour qu'on le visionne ensemble !
    Merci pour ces découvertes :D♥

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    1. Elle en parle souvent en stories sur Instagram plus que sur son blog ;)

      J'ai bien aimé Effacer l'historique pour ma part haha ^^

      Light of my life fait partie de mon top 2020, l'ambiance est vraiment incroyable!

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