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vendredi 2 octobre 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #12

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Comme je vous l'avais annoncé dans mon article cinéma précédent, je vous parlerais désormais de mes coups de coeurs cinématographiques le vendredi et non plus le mercredi. 

La semaine dernière une amie à moi est venue passer quelques jours à la campagne et je n'ai pas trouvé le temps d'écrire, je me rattrape cette semaine cependant.

Au programme : 3 films français, 1 film suédois et 1 film américain. 

06/07/2020 : La bonne épouse de Martin Provost.

J'avais hâte de voir ce film tout en craignant qu'il ne soit pas à la hauteur de mes attentes. Au final, j'ai eu un vrai coup de coeur pour La bonne épouse et c'est pour cela que je tiens à vous en parler aujourd'hui.

Tout d'abord il y a le casting. Quelle joie en effet de retrouver Juliette Binoche, Yolande Moreau et Edouard Baer à l'affiche du même long-métrage  : trois acteurs que j'aime énormément et dont l'alchimie fonctionne à merveille. Que ce soit Moreau-Binoche ou Binoche-Baer, les duos fonctionnent et nous attendrissent. 

J'ai trouvé les seconds rôles à la hauteur notamment avec des jeunes filles toutes très bien dirigées. Ma préférence allant pour Anamaria Vartolomei (que j'avais adoré dès son premier rôle au cinéma en 2011 dans My Little Princess d'Eva Ionesco puis dans L'échange des princesses de Marc Dugain sorti en 2017) et Marie Zabulovec que j'ai découvert ici.

Plaisant par ses interprètes, le film nous charme aussi pour son sujet qui nous plonge dans le passé. Que ce soit par la musique, les couleurs, les décors, les costumes, les coiffures : tout nous ramène aux années 60, décennie à la réputation légère et insouciante, décennie aussi où les femmes ont commencé à revendiquer leurs droits.

C'est là exactement que réside tout le sujet du film soit l'émancipation féminine. Alors que le récit nous plonge d'abord dans un monde qui semble aujourd'hui irréel (une école ménagère), il nous montre peu à peu la fin de cette France gaulliste où les femmes n'étaient bonnes qu'à être de bonnes épouses (cf. le titre).

Martin Provost nous montre deux générations qui se rencontrent et se confrontent. Il y a ces jeunes filles qui rêvent de liberté et d'égalité et ces femmes qui cherchent à maintenir les traditions. On assiste alors à des séquences de cours de broderie, de cuisine, de jardinage et autres activités féminines de l'époque.

Si l'on peut reprocher au cinéaste de traiter du passé plutôt que de s'intéresser au présent, il me semble au contraire, que son choix est tout à fait pertinent. En préférant nous montrer la "normalité" des années 60, il fait évidement écho au monde d'aujourd'hui et tous les progrès qu'il reste encore à accomplir.

La fin du film qui se focalise sur l'éveil des consciences, le début de la révolution, renvoie évidemment à la situation actuelle et est un véritable appel à la persévérance. 

J'ai été particulièrement enchantée par cette conclusion telle une scène de comédie musicale avec ce groupe de femmes qui marchent en dansant vers l'avant et qui citent des noms d'héroïnes telles Frida Kahlo, Olympes de Gouges ou encore Simone Veil.

La bonne épouse est une comédie qui fait autant réfléchir qu'elle divertie et ce n'est pas donné à tout le monde d'arriver à faire rire tout en se posant des questions.

09/07/2020 : Domicile conjugal de François Truffaut (1970).

Quatrième et avant-dernier opus des aventures d'Antoine Doinel, Domicile conjugal est la suite directe du film Baisers volés sorti deux ans auparavant.

Ce que j'ai aimé ce sont les dialogues qui ont été, comme d'habitude, admirablement écrits et très bien joués (coup de coeur pour le monologue d'Antoine face au miroir sur l'ennui). Et puis l'histoire ainsi que l'univers créé par Truffaut avec toutes ses maladresses et ses idées de génie surtout.

Ici c'est la vie qui est filmée avec simplicité et humilité. Paris semble être une petite ville où tout le monde se connait et se croise constamment ce qui a pour effet de produire de la drôlerie et donne un souffle de légèreté qui fait le plus grand bien.

Si le but premier du réalisateur était de faire une comédie américaine, il réussit à nous charmer plus que jamais pour son côté très français justement.

Ainsi, on retrouve son amour pour ses acteurs qu'il met toujours en valeur, son obsession pour les jambes des femmes (le premier plan du film est un travelling sur celles de Claude Jade), son sens du détail, ses références cinématographiques comme l'apparition d'un Monsieur Hulot (hommage à Jacques Tati) sur le quai du métro.

Enfin, on appréciera ou non l'instabilité d'Antoine Doinel, la vision réaliste sur ce qu'est le couple, la vie conjugale, la fantaisie du cinéaste.

16/07/2020 : Felicità de Bruno Merle.

Dès que j'ai vu l'affiche de ce film, j'ai eu envie de le voir. Puis j'ai vu la bande-annonce et j'avais encore plus hâte. Il faut dire que j'aime beaucoup Pio Marmaï alors forcément ça joue. 

Pour son deuxième long-métrage, Bruno Merle a décidé de diriger sa fille Rita et c'est elle, selon moi, qui est la véritable perle de Felicità. Impossible de ne pas être impressionné(e) par sa prestation qui fait de l'ombre à ses parents de fiction. Impossible aussi de ne pas craquer pour sa petite bouille et son côté un peu androgyne. Rita Merle est la révélation, Rita Merle est un concentré d'émotions à elle seule et rien que pour cela, il faut voir ce film.

Ensuite il y a bien évidemment Camille Rutherford et Pio Marmaï en parents fantasques qui nous bouleversent aussi bien par leurs failles que par leur authenticité.

L'univers créé par le cinéaste français est singulier, on s'y aventure comme dans la construction d'un puzzle tant il est riche et découpé. Ce sont justement les diverses couches du récit qui font de ce film un objet intrigant, éveillant notre curiosité. 

Ce qui m'a particulièrement plu c'est le mélange de comédie burlesque et de drame familial. Parce que oui c'est bien joli d'avoir une mère et un père originaux, différents mais ce n'est pas simple tous les jours non plus de faire face aux aléas de la vie d'adulte quand on est encore une enfant. 

Le trio est définitivement attachant et on croirait presque à l'existence de cette drôle de famille. Les questions posées par le film sont pertinentes (qu'est-ce que la parentalité? l'éducation?) et bien exploitées. Le tout teinté d'une poésie charmante à laquelle il est difficile d'être insensible.

Bref, Felicità est comme son titre l'indique un bonheur pour les yeux, les oreilles et l'esprit et il serait dommage de passer à côté.

22/07/2020 : Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Felix Herngren (2013).

Plusieurs raisons m'ont poussé à voir ce film :
1. le titre
2. la nationalité (suédoise)
3. le fait qu'il était sur Netflix

C'est sans même voir la bande-annonce que je me suis lancée dans ce film un soir où j'étais seule chez moi. Quelle surprise ce fut de découvrir une comédie farfelue, inventive et sans limites!

Adaptation du livre éponyme de Jonas Jonasson publié en 2009, Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire marque par ses personnages et toutes les situations absurdes qui leur tombent dessus. 

J'ai été particulièrement séduite par la liberté de ton, l'humour, le rocambolesque de ce film qui ne cesse de surprendre.

Que ce soit les personnages, leurs répliques, le montage, la voix off, les flashbacks, tout est fait pour qu'il n'y ait pas une seconde de répit. Difficile de s'ennuyer donc tant on est pris par les actions qui s'enchainent à un rythme effréné pendant presque deux heures.

Je le recommande à toutes les personnes adeptes d'un cinéma qui n'a pas peur d'en faire trop et qui n'a pas honte d'être complètement déluré.

09/08/2020 : Paddleton d'Alexandre Lehmann (2019).

Si j'avais ajouté ce film à ma liste d'envies sur Netflix c'est tout simplement parce que j'avais vu que Ray Romano (que j'avais découvert dans la série Parenthood dont je vous avais parlé ici) jouait dedans.

Ce que j'ignorais c'est qu'il s'agissait davantage d'un drame que d'une comédie. Toutefois, cela ne m'a pas empêché d'aimer le film, bien au contraire. 

Paddleton désigne un jeu inventé par deux voisins, voisins qui sont les personnages principaux du long-métrage, voisins qui vont vivre une expérience loin d'être commune, irréversible. 

Plus qu'une histoire d'amitié banale, c'est une aventure sur les relations adultes, au delà des rapports familiaux. Ici on assiste à un moment de vie partagé entre deux hommes solitaires qui partagent l'amour des pizzas, d'un film de karaté et du sport qu'ils ont imaginé.


Voici donc pour mes dernières recommandations cinématographiques qui j'espère vous auront plu. Je vous souhaite à tous une merveilleuse soirée et vous retrouve demain pour article mode!


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