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mercredi 1 juillet 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #9

Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! 

Pour ma part je suis en plein déménagement et donc en plein milieu des cartons. J'ai toutefois décidé de m'accorder une petite pause pour pouvoir écrire cet article. 

Au programme : 2 films américains et 3 films français. 

01/05/2020 : Tous nos jours parfaits / All the bright places de Brett Haley (2020). 

Je pense vous l'avoir dit plusieurs fois sur le blog : j'adore Elle Fanning. Depuis 2006, je suis de près sa carrière (elle n'avait alors que 8 ans mais je l'avais déjà remarqué). J'essaye donc de voir tous les films dans lesquels elle joue et c'est pour cette raison que j'ai vu Tous nos jours parfaits.

Je m'attendais à une romance amoureuse adolescente et j'ai été surprise de découvrir une histoire passionnelle certes, néanmoins dramatique et clairement pas comique du tout (même si on rit parfois quand même). 

Si j'étais très heureuse de découvrir Elle Fanning dans ce rôle de lycéenne meurtrie, j'étais notamment ravie de retrouver l'acteur Justice Smith que je connaissais comme ayant le rôle principal de la série The Get Down de Baz Luhrmann et Stephen Adly Guirgis (dont je vous avais parlé en Avril 2019 dans mon premier article consacré aux séries). 

À eux deux ils forment un joli couple et les rôles qu'ils interprètent leur correspondent vraiment bien. Je pense d'ailleurs que la qualité du film repose en grande partie sur leur jeu et leur alchimie.

Maintenant pourquoi j'ai vraiment aimé Tous nos jours parfaits? Assez simplement parce qu'il donne envie de partir à la découverte de nouveaux lieux comme le font Violet et Theodore, parce qu'il donne envie de tomber amoureux, parce qu'il rend presque - bizarrement - nostalgique des années lycée. 

D'autre part, j'ai bien apprécié la direction artistique en général. Les costumes étaient bien choisis (vive la collection de pulls de Violet) et les décors géniaux et originaux. 

En termes de mise-en-scène on reste sur du classique cependant il y a une certaine poésie teintée de philosophie qui apporte un vrai plus à l'ensemble.

Enfin, j'ai été impressionnée par la fin qui ne choisit pas la facilité et embrasse le côté "réel" de la vie de tous les jours plutôt que de se contenter d'une conclusion banale et attendue.

Dans le même genre, je vous conseille notamment Happiness Therapy (The Silver Lining Playbook) de David O.Russell avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper, qui explore lui aussi la romance entre deux personnes qui ont perdu le goût de la vie.

04/05/2020 : She's so lovely de Nick Cassavetes (1997).

Une autre histoire d'amour parce que, pourquoi pas!?

Construit en deux parties assez distinctes, She's so lovely raconte la folle passion entre Maureen et Eddie. Toutefois il ne s'agit pas de suivre les péripéties de leur histoire mois après mois, ni d'exposer de manière banale leur amour. Au contraire, le scénario évince dix ans de leur existence, nous laissant dans le flou quant à ce qu'il s'est passé pendant cette période. 

Dans la première moitié du film on les découvre ainsi en tant que couple et dans la seconde, on assiste à leurs retrouvailles. 

Cette construction est un aspect important du récit puisqu'elle nous laisse imaginer ce qui s'est déroulé ou non et elle apporte notamment davantage d'émotion et de drame à l'ensemble. 

Ce qui m'a tout de suite plu c'est le générique de début : j'ai aimé la typographie utilisée et la chanson qui n'est autre que "It's Oh So Quiet" de Björk, un titre que j'adore et qui m'enchante à chaque fois que je l'écoute.

Ensuite ce sont les personnages hauts en couleurs et évidemment les acteurs qui se sont fondus en eux. Que ce soit Robin Wright ou Sean Penn, ils captent instantanément notre attention et nous troublent par leur charisme. Il n'y a pas de doute, ces deux là crèvent l'écran et leur complicité évidente fascine.

Bien qu'on comprenne rapidement que la passion qu'ils vivent les consument, le lien entre Maureen et Eddie semble impossible à défaire. La force de Wright et Penn est de nous emmener avec eux, ou plutôt leurs personnages, dans leur douce folie et d'apprécier chaque minute du voyage.

Alors que, personnellement, je me serais contentée de ce premier chapitre, on est embarqués dans un second temps à ce qui semble être à des années lumières de ce qu'on a vu précédemment. L'apparition d'un nouveau personnage, Joey (merveilleusement interprété par John Travolta), engendre un bouleversement mais aussi une avancée qui, selon moi, sont très intéressants. 

Qui dit nouveau personnage, dit nouveau point de vue et donc nouvelle facette d'une histoire qu'on croyait avoir déjà bien cernée. Le scénario est donc plus subtil et intelligent qu'il n'y paraît!

Enfin, j'ai adoré le style vestimentaire de Maureen, les nombreux fondus enchainés tous plus beaux les uns des autres, l'ambiance apportée par la pluie, la séquence de danse etc... Bref, tous ces détails qui, selon moi, font du film un bijou à ne pas rater!

Si vous appréciez vous aussi ce type de film, je vous recommande Sailor et Lula de David Lynch et Tueurs nés d'Oliver Stone.

12/05/2020 : Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil (1963).

Sur le site Sens Critique il y a un agenda qui permet de voir les films qui passent à la télévision selon notre liste d'envies. C'est comme ça que j'ai su qu'Arte allait diffuser Mélodie en sous-sol.

Adapté du roman The Big Grab écrit par John Trinian, cette transposition cinématographique est le fruit d'une idée de Michel Audiard à qui l'on doit les dialogues.

Pour tout vous avouer, les films policiers ne sont vraiment pas ma tasse de thé. La raison pour laquelle je désirais voir cette oeuvre était plutôt d'observer Gabin et Delon jouer ensemble.

Cependant, j'ai été surprise de me laisser prendre au jeu et de suivre l'intrigue avec beaucoup plus d'intérêt que prévu. C'est ainsi que je me retrouve à vous en parler présentement. 

Outre le scénario qui est écrit avec brio et dont le suspens est absorbant, le casting est irréprochable, la photographie sublime, la musique admirable. 

Ce qui m'a particulièrement séduite c'est la voix off de Gabin, la séquence dans le train au début, le générique en plusieurs parties entrecoupé de dialogues, le noir et blanc, la symétrie, les reflets dans les miroirs et les recadrages et forcément les répliques qui me font sourire comme : "T'as acheté une télé?" "Bah oui, après le diner ça distrait".

En résumé : c'est à voir, plutôt deux fois qu'une. 


Anecdotes :

1. La Metro-Goldwyn-Mayer, qui finançait en partie Mélodie en sous-sol, refusait d'engager Alain Delon, car Jean Gabin leur suffisait comme tête d'affiche. À l'origine, le choix des producteurs pour le rôle de Francis Verlot s'était porté sur Jean-Louis Trintignant. Mais comme Alain Delon tenait particulièrement au projet, il renonça à son cachet et proposa de jouer dans le film en échange des droits sur le Japon, l'URSS et l'Argentine. Belle inspiration puisque le film fut un succès international et qu'il lui rapporta de quoi largement compenser son manque à gagner initial.

2. Acteur internationalement reconnu, Alain Delon voulait améliorer sa côte de popularité auprès du public français, qui lui préférait à l'époque Jean-Paul Belmondo. La réussite d'Un singe en hiver que son "concurrent" avait tourné l'année précédente avec Jean Gabin et Henri Verneuil fut donc l'une des raisons de sa participation à Mélodie en sous-sol.

3. Alain Delon avait une admiration sans bornes pour Jean Gabin, pour qui il éprouvait une affection quasiment filiale. Tout était bon pour lui plaire. À l'époque de la réalisation du film, pour la partie tournée à Cannes, Delon demandait à être prévenu de l'arrivée de la voiture de production de Gabin, pour l'accueillir dès l'entrée du studio. Les relations entre les deux acteurs, qui rivalisaient d'inventions drolatiques, n'étaient pas toujours dénuées de tensions, d'autant que les répliques écrites par Audiard étaient parfois « vachardes »

4. Durant le tournage, les tensions entre Alain Delon et Henri Verneuil furent à ce point fréquentes que l'assistant-réalisateur Claude Pinoteau devait leur servir parfois d'intermédiaire.

5. Durant le tournage, Jean Gabin et Michel Audiard se brouillèrent au point que le comédien refusa de jouer dans Les Tontons flingueurs (1963). Le vétéran trouvait en effet que son rôle n'avait pas assez d'importance et que Maurice Biraud, ami du dialoguiste, était trop mis en avant dans le film. Les ennuis gastriques du "Vieux" n'allaient pas pour arranger les choses.


17/05/2020 : Buffet froid de Bertrand Blier (1979).

Tout comme Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil, j'ai vu Buffet Froid à la télévision. Cela faisait des années déjà qu'il était sur ma liste et je n'ai pas hésité une seconde à sauter sur l'occasion de le voir alors qu'il passait un dimanche soir sur je ne sais plus quelle chaîne.

Même si ce n'était pas le premier film de Bertrand Blier que je visionnais, j'étais loin de m'attendre à un tel scénario. En effet, il faut savoir que Buffet froid est une histoire surréaliste que le cinéaste a écrit en un seul jet inspirée par la personnalité même de Gérard Depardieu.

Récompensée par le César du meilleur scénario, ce film est, encore à ce jour, original et inspirant.

Dès le début avec cette séquence qui se déroule sur le quai du RER à La Défense, on est plongés comme dans un rêve dont on doute de sortir intact(e).

Des évènements tous plus incongrus que les autres défilent devant nos yeux ébahis, on essaye, forcément, d'y trouver un sens et puis on abandonne, on s'abandonne. 

La direction artistique participe à ce sentiment de doute et d'incompréhension avec des décors plus intrigants les uns des autres et les dialogues vont aussi dans ce sens troublé et troublant qui ne manquent pas de nous faire rire comme de nous inquiéter. 

À tous les curieux et aux passionnés de cinéma, c'est un film qui est incontournable. Ne doutez donc plus et sautez le pas!

Anecdotes : 

1. Pour ce film qu'il considère comme le plus réussi techniquement, Bertrand Blier précise par ailleurs qu'il est celui qu'il a mis le moins de temps à tourner. Affirmant alors se méfier "de plus en plus des sujets qu'(il) comprend trop bien".

2. Avec seulement un peu plus de 777 000 entrées en France à l'hiver 1979, dont à peine 250 000 pour Paris, Buffet froid est un grave échec pour Bertrand Blier, d'autant plus lourd que les rares spectateurs de l'époque à aller voir le film demandent le plus souvent à se faire rembourser comme après une mauvaise pièce. Incompris, l'oeuvre de Blier a heureusement son lot de supporters qui auront tôt fait d'établir sa réputation de film "culte".

21/05/2020 : Lola de Jacques Demy (1961).

À ma plus grande joie, Netflix a ajouté à son catalogue neuf films de Jacques Demy dont Lola que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir. 

Bien qu'il s'agisse du premier long-métrage du réalisateur, on retrouve d'emblée son univers avec tout d'abord la ville de Nantes, les marins aussi, et puis la manière dont les personnages se parlent etc... Cet univers auquel j'adhère complètement m'a charmée une fois de plus et j'ai pris un réel plaisir à le retrouver. 

D'autre part, il y a des phrases que j'ai noté comme "Je t'embrasse je suis trop contente", "Ce matin j'ai trouvé que les gens étaient beaux" ou encore " J'ai comme une grande peine de vous quitter" qui illustrent tout à fait cet esprit qu'on pourrait qualifier de naïf néanmoins qui me charme totalement. 

N'oublions pas de parler d'Anouk Aimée qui est absolument fantastique et qui participe grandement à la réussite du film. Sa grâce, son élégance, son phrasé m'ont donné envie de la découvrir dans d'autres rôles et par conséquent, de voir tous les films dans lesquels elle a joué. 

Lola m'a notamment captivée par sa liberté de ton, la musique de Michel Legrand (évidemment) et cette manière dont les différents intrigues s'entrecroisent. Cela m'a beaucoup rappelé Les demoiselles de Rochefort qui sortira 6 ans plus tard.

Pour l'anecdote : ma maman avait envisagé de m'appeler Lola sauf que ma grand-mère (sa mère) lui a dit que c'était un nom de prostituée et qu'il était hors de question que je sois ainsi nommée. Sa référence c'était, entre autres, ce film de Jacques Demy. C'est fou non? Comme quoi le cinéma peut avoir une vraie influence sur la vie des gens! 


Autres anecdotes autour du film : 

1. À l'origine, le film s'intitulait Un billet pour Johannesburg. Il devait être une comédie musicale tournée en cinemaScope et en couleurs mais Demy ne trouve pas de producteur qui lui fasse confiance, hormis Georges de Beauregard qui accepte de faire le film au moindre coût. Demy abandonne l'idée de comédie musicale et accepte de travailler en noir et blanc.

2. Jacques Demy a intégré dans son film un clin d’œil à Jean-Luc Godard et ce, en évoquant un certain Michel Poiccard qui n'est autre que le personnage interprété par Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle (1960). Il est intéressant de noter que Godard avait sorti son film pendant le tournage de Lola.



Voici la liste de tous les autres films que j'ai vu du 1er au 21 mai : La ligne droite de Régis Wargnier (2011), Bêtes de scène de Christopher Guest (2000), En avant de Dan Scanlon (2020), Pauvre Georges ! de Claire Devers (2019), Un mauvais fils de Claude Sautet (1980), Les confins du monde de Guillaume Nicloux (2018), Gambit de Michael Hoffman (2013), The Wife de Bjorn Runge (2018), Ce que veulent les femmes de Nancy Meyers (2000), Mr. Turner de Mike Leigh (2014), Haut les flingues ! de Richard Benjamin (1984), Do the right thing de Spike Lee (1989), Plein soleil de René Clément (1960), L'honneur des Prizzi de John Huston (1985), Les femmes de ses rêves de Peter et Bobby Farrelly (2007), Baisers volés de François Truffaut (1968).


J'espère que ce nouvel article dédié à mes derniers coups de coeur cinématographiques vous a plu! Je vous retrouve dimanche avec un article musique; en attendant, je vous souhaite à tous une bonne soirée/journée.

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