Bonjour, bonsoir à toutes et tous, j'espère que vous allez bien! Je vous retrouve aujourd'hui avec mon deuxième article de ma nouvelle catégorie commencée au début du mois qui s'appelle "Recommandations cinématographiques".
Au programme : cinq films (1 américano-britannique, 1 français, 1 franco-américain, 1 franco-belge et 1 américain), tous très différents les uns des autres et qui méritent, à mon humble avis, le détour.
23/01/2020 : 1917 de Sam Mendes.
Récompensé récemment par les Golden Globes du Meilleur Réalisateur et du Meilleur Film dramatique ainsi que de l'Oscar de la meilleure photographie, l'Oscar du Meilleur Mixage Son et des Meilleurs Effets Visuels, 1917 est, comme le dit son réalisateur, un film ambitieux.
Après avoir mis en scène deux volets de la saga James Bond (Skyfall, 2012 et 007 Spectre, 2015), Mendes se met à écrire un projet basé en partie sur un récit raconté par son grand-père paternel. Ce projet c'est bien évidemment 1917.
J'ai vu tous les films de Sam Mendes (sauf Jarhead qui est le prochain sur ma liste) et je les ai tous autant aimé. Il y a chez ce cinéaste un véritable don pour faire du cinéma, du vrai, celui qu'on apprécie voir sur grand écran et revoir ensuite chez soi.
Avec ce film de guerre, il nous prouve une fois de plus qu'il maitrise aussi bien l'art de la narration que la capacité à faire éprouver diverses émotions aux spectateurs.
Que ce soit la lumière de Roger Deakins, la musique composée par Thomas Newman, les décors de Dennis Gassner et Lee Sandales, les costumes de Jacqueline Durran ou encore le casting : tout est mis en oeuvre pour nous plonger dans cet évènement de la Première Guerre mondiale.
Pour ma part, j'ai été totalement prise par l'action et je ne suis pas ennuyée une seule seconde. 1917 est une véritable expérience immersive à ne surtout pas manquer sur grand écran!
Anecdote : Tom Holland avait été un temps pressenti pour jouer le Corporal Blake, mais a été contraint de refuser le rôle pour des raisons d'emplois du temps.
25/01/2020 : Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part d'Arnaud Viard.
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part est adapté d'un recueil comprenant douze nouvelles écrites par Anna Gavalda.
Je ne m'attendais à rien en particulier en allant voir ce film et je dois avouer que j'ai été surprise dans le bon sens!
En effet, bien que la mise-en-scène soit assez basique et sans surprises pour un drame français, les personnages sont attachants et les thèmes abordés comme la quête du bonheur et la fraternité sont intéressants et développés avec intelligence et finesse.
L'ensemble est d'une émouvante délicatesse et interprété avec élégance par des acteurs qu'on sent tous concernés par ce qu'ils sont en train de nous raconter.
Il y a aussi ce sentiment de familiarité qui peut rappeler des souvenirs personnels à chaque spectateur et une certaine ambiance mélancolique qui n'atteint jamais la lourdeur avec des dialogues qui restent dans la sobriété.
Une jolie chronique familiale qui m'a beaucoup touchée.
27/01/2020 : Swallow de Carlo Mirabella-Davis.
Le réalisateur-scénariste a eu l'idée de cette histoire par sa grand-mère qui avait des troubles obsessionnels compulsifs : elle se lavait les mains sans arrêt (utilisant jusqu’à quatre savons par jour) et nettoyait tout en permanence (se servant de douze bouteilles d’alcool ménager par semaine).
Si je suis allée voir ce film c'est pour son affiche et son titre. Comme je n'avais pas vu la bande-annonce j'ignorais de quoi il parlait et pour tout avouer je croyais que c'était un film asiatique. J'ai donc été assez étonnée de découvrir qu'il s'agissait d'une production franco-américaine.
D'autre part, j'ai été très perturbée par la ressemblance entre Haley Bennett et Jennifer Lawrence : bien que je savais qu'il ne s'agissait pas de la seconde, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle pendant tout le film.
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est ce mélange entre univers coloré et univers froid. Il y a la façade (ce que veulent montrer les personnages, comment ils veulent apparaître aux yeux de tous) et le dessous (ce qu'ils sont vraiment).
Le cinéaste a réussit, par un rythme relativement lent, à rendre le malaise de plus en plus présent. L'ambiance immaculée du début tournant ainsi à un mauvais rêve de plus en plus sombre et inquiétant.
Swallow est aussi un film féministe qui parle autant d’émancipation féminine que de la maladie de Pica, qui est ici montrée comme un symptôme du patriarcat.
Il s'agit à la fois d'énumérer avec précision les détails du comportement d'une personne et comment un trouble peut affecter autrui de manière directe ou indirecte.
La tension est palpable, la vision n'est pas évidente et plutôt perturbante et pourtant, on est captivés par cette analyse de l'ennui, du mal-être, la recherche de son identité, la soumission...
Même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques maladresses, cela m'a rendue curieuse vis-à-vis du reste de la filmographie de Carlo Mirabella-Davis et j'ai hâte de voir ses prochains films.
28/01/2020 : Adoration de Fabrice Du Welz.
Tout comme Swallow, j'ignorais tout d'Adoration et je me suis fait surprendre par sa nationalité (franco-belge).
Qualifié de "conte cruel" par son réalisateur, ce film raconte l’histoire d’un adolescent naïf en recherche d’affection qui va tomber fou amoureux, jusqu’à s’oublier lui-même.
Tout le film durant on suit donc ces deux jeunes, d'un côté ce garçon fasciné et de l'autre cette fille imprévisible, qui vont croiser sur leur chemin d'autres personnages tout aussi intrigants comme un veuf éploré interprété par le génial Benoît Poelvoorde.
On est transportés dans cette aventure avec eux, on ressent aussi bien les rayons du soleil que les gouttes de pluie torrentielles, l'étourdissement que l'envie, la peur comme l'excitation.
La caméra est tremblante, au plus proche des visages, la lumière est chaleureuse, enveloppante (vive le 35mm). On est dans l'intime, dans l'effervescence.
Adoration est aussi frais qu'il est pesant. Cette ambivalence s'expliquant simplement par l'âge des protagonistes et la période de transition qu'ils sont en train de vivre sous nos yeux soit l'adolescence et plus précisément, les premiers émois.
Ainsi il m'a parfois semblé que le cinéaste perdait le fil de son récit et/ou que le rythme était quelque peu redondant et sans vrais chamboulements. Peut-être aurais-je aimé plus d'audace et de passion ardente (comme promise par le titre)? Dans tous les cas, c'est un film qui ne m'a pas laissée de marbre.
Enfin, je tiens à tirer mon chapeau à Thomas Gioria et Fantine Hardin qu'on sent très impliqués et qui portent avec une certaine prouesse le film. En leur souhaitant de continuer sur cette voie et de les retrouver dans d'autres oeuvres aussi poétiques!
30/01/2020 : Waves de Trey Edward Shults.
Inspiré par Chungking Express de Wong Kar-wai (1994), le cinéaste texan a décidé de séparer son film en deux parties distinctes, liées par un passage commun.
C'est justement ce choix de construction qui m'a extrêmement plu et qui, selon moi, fait de ce troisième long-métrage, une oeuvre dont je vais me souvenir encore pendant un moment.
Effectivement, si j'étais assez perplexe durant la première partie que j'ai trouvé un peu trop tape-à-l'oeil à mon goût, la deuxième, est venue lui apporter toute l'ampleur qui lui manquait. C'est donc l'addition de ces deux bouts qui crée un ensemble à l'équilibre parfait selon moi.
Le vrai plus c'est surtout la faculté d'avoir écrit des personnages qui sont tous aussi intéressants à suivre les uns des autres et qui, forcément, parlerons, chacun à leur manière, à un large public.
Ce qui est notamment remarquable c'est que Trey Edward Shults ne s'excuse pas. J'entends par là qu'il ne se plie pas à certaines règles et réalise avec Waves une oeuvre imprégnée de passion non contenue. Dans cette optique, le film déborde de couleurs et de musiques, de mouvements de caméra déconcertants.
Si cela dérangera sûrement certaines personnes, j'ai trouvé cela revigorant et rafraichissant. Par ce "trop", le réalisateur signe un drame profondément humain, débordant de vitalité et d'enthousiasme créatif.
Bien évidemment, face à un tel spectacle je n'ai pas réussi à retenir mes larmes longtemps. J'ai été profondément bouleversée par Waves et, encore aujourd'hui, certaines séquences restent gravées en moi (j'hésite d'ailleurs à retourner le voir tant qu'il est encore en salles).
Je ne peux donc que vous recommander de le découvrir à votre tour!
Anecdotes :
1. Alors qu'il travaillait sur son film, Trey Edward Shults écoutait en boucle les albums de Frank Ocean, artiste qui a influencé le film indirectement, notamment pour le look de Tyler qui se teint les cheveux en blond platine (tout comme le chanteur).
2. À la réception du script, les comédiens ont eu la surprise de trouver des liens hypertextes vers des morceaux musicaux qui informent sur l'ambiance de chaque scène.
1. Alors qu'il travaillait sur son film, Trey Edward Shults écoutait en boucle les albums de Frank Ocean, artiste qui a influencé le film indirectement, notamment pour le look de Tyler qui se teint les cheveux en blond platine (tout comme le chanteur).
2. À la réception du script, les comédiens ont eu la surprise de trouver des liens hypertextes vers des morceaux musicaux qui informent sur l'ambiance de chaque scène.
J'ai bien envie de voir 1917 parce que le dernier film de guerre que j'ai vu, Dunkerque, m'a laissé un très bon souvenir ^^
RépondreSupprimerJ'ajoute Swallow et Waves à ma liste car ils m'intriguent particulièrement.
Et sinon je sais plus si je l'ai déjà dit mais c'est pas mal que tu ne parles que de tes films préférés car les articles sont ainsi plus rapides à lire (souvent je les lisais en deux fois !) :)
Si tu as aimé Dukerque, je pense que 1917 te satisfera :)
SupprimerTrès bons choix!!
Non tu ne me l'avais pas encore dit ^^ Cela me fait très plaisir que ce nouveau "format" te plaise!