Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! Comme j'ai pris du retard sur mes articles cinéma et que la fin d'année se rapproche à grands pas, j'en publierai deux par semaines à partir d'aujourd'hui.
Parmi les cinq nouveaux coups de coeur cinématographiques que je vous propose en ce mercredi, cinq films de 2020, que j'ai eu la chance de voir en salles, sur grand écran (qui, maintenant, semble être une expérience lointaine).
Au programme : 1 film américain, 1 film franco-israélien, 1 film danois, 1 film bulgare et 1 film franco-hispano-belge.
S'il y a bien un film que j'avais hâte de voir en cette rentrée scolaire c'était celui-là. Pourtant, je n'avais encore jamais vu une oeuvre de Miranda July, j'étais donc dans la découverte totale et ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.
Tout d'abord j'ai tout de suite été charmée par l'univers de la cinéaste. Ici, il s'agit d'entrer dans le quotidien d'un trio hors du commun : une mère, un père et leur enfant, une jeune femme qui ignore tout du monde dans lequel elle vit. Complètement dépendants les uns des autres et vivant à l'écart de la société, cette famille ressemble davantage à un club ou, comme le nomme la réalisatrice, une secte.
Evan Rachel Wood, qui interprète le rôle de la jeune femme, marque immédiatement par son look atypique (chevelure plate et très longue, identique à celle de sa mère + vêtements trop grands) et par sa voix très basse. Son personnage m'a particulièrement touchée par son innocence et par sa peur du contact physique.
L'actrice a tout de suite pensé au film Edward aux mains d'argent de Tim Burton (un de ses films préférés) et je trouve que cette référence est totalement adéquate et cohérente en termes de caractérisation. En effet, ils partagent tous les deux ce côté naïf et craintif et font tous les deux une rencontre qui va changer leur vie. Si Edward (Johnny Depp) fait connaissance avec la jolie Kim (Winona Ryder), Old Dolio (Evan Rachel Wood) va tomber sur la solaire Mélanie (Gina Rodriguez).
La beauté de Kajillionnaire c'est de réussir à explorer le thème des nouvelles relations en jouant sur les non-dits et sans tomber dans les clichés. Ainsi, le lien qui se crée entre Old Dolio et Mélanie se fait avec naturel et malgré des zones floues quant à leur rapprochement, cela n'enlève en rien l'émotion qu'on ressent en les voyant ensemble.
J'ai beaucoup aimé ce contraste entre le pétillant de Mélanie et la retenue d'Old Dolio. Même si au tout début je ne comprenais pas quel était le rapport entre ce trio d'acteurs indépendants et Gina Rodriguez (connue pour son rôle dans la série Jane The Virgin), je trouve que c'est un choix de casting judicieux.
Enfin, même si le film n'est pas linéaire en qualité (il y a parfois des moments de mou), il est suffisamment intrigant et singulier pour être vu.
Pour ma part, cela m'a donné envie de regarder le reste de la filmographie de Miranda July et de revoir la mini-série Mildred Pierce de Todd Haynes (2011) que j'avais adoré et dans laquelle j'avais découvert Evan Rachel Wood.
01/10/2020 : À coeur battant de Keren Ben Rafael (2020).
Pour être tout à fait honnête avec vous, je redoutais d'aller voir ce film. La raison qui m'a poussé à acheter un billet pour le voir en salles a été la réalisatrice. En effet, je ne sais pas si vous vous souvenez mais je vous avais parlé de son premier long-métrage Vierges dans un article cinéma du mois d'octobre 2018.
Mon appréhension concernait le concept du film qui se calque sur le dispositif de Skype. Ainsi, les personnages ne se parlent que par écrans interposés et ne partagent presque jamais le même espace au même moment.
Si cette idée représente plutôt bien notre situation actuelle qui consiste à communiquer majoritairement de manière virtuelle, il était risqué de se limiter à filmer des conversations sur des ordinateurs. Et c'est là justement que j'ai été agréablement surprise!
Sans trop vous en révéler quant à l'histoire, il y a des séquences d'une intensité dont j'étais loin d'imaginer avant d'y assister et bien que la majorité des plans soient en plans fixes et en champ/contre-champ, le mouvement n'est pas totalement exclu. Parfois, les acteurs déplacent l'ordinateur ou le téléphone qu'ils utilisent et il y a donc modulation.
Tout l'enjeu du film consistait à ne pas ennuyer le spectateur et la cinéaste a réussi à faire une mise-en-scène tout a fait étonnante et maitrisée.
Il faut savoir que le tournage était particulier. Même s'ils se trouvaient dans le même appartement, les acteurs n'étaient pas dans la même pièce. Le lien entre eux s'est créé grâce à un retour par oreillette pendant que Keren Ben Rafael faisait des allers-retours entre Judith Chemla et Arieh Worthalter. Incroyable!
Enfin, c'est toujours un plaisir pour moi d'entendre parler en hébreu alors j'ai apprécié cet aspect là du film notamment. En résumé : j'ai beaucoup aimé.
19/10/2020 : Drunk de Thomas Vinterberg (2020).
Comme beaucoup de personnes, je suis absolument fascinée par Mads Mikkelsen. Il était donc obligatoire que j'aille voir ce film, d'autant plus que la bande-annonce me donnait vraiment envie.
Drunk c'est une double expérience : une pour le public et une pour le réalisateur. D'abord, il y a le spectateur qui assiste à une recherche, une expérimentation faite par les personnages, ensuite il y a Thomas Vinterberg qui s'amuse à illustrer l'effet de l'alcool sur les gens et démontrer comment sa consommation est libératrice.
Expliqué comme ça on pourrait penser que cette oeuvre pousse à l'ivresse mais ce n'est évidemment pas son but. Au contraire, le film montre que les excès ne sont pas recommandés et qu'il faut savoir se maitriser pour ne pas en subir les conséquences.
Ce qui est passionnant dans Drunk c'est l'évolution de l'histoire. Les scènes se déroulent sans qu'on puisse avoir la moindre influence dessus et sans qu'on sache jusqu'où cela va mener. Tel un cours d'eau, on est donc transportés d'une manière coulante, aisée.
D'autre part, il y a la confrontation de deux générations soit la jeunesse représentée par les lycéens et l'âge adulte, celui des professeurs. Les deux sont indéniablement liés et c'est leur relation qui est particulièrement intéressante dans ce film. Ainsi, que ce soit un jeune de 17 ans ou un cinquantenaire, on se rend compte, que peu importe l'âge, on éprouve les mêmes doutes, les mêmes chagrins, les mêmes joies et c'est là que réside le message de cette oeuvre et la sagesse de son metteur en scène.
Enfin, impossible de ne pas être éblouis par la fin de Drunk qui est une véritable célébration de la vie et du bonheur d'être ensemble.
Pour l'anecdote : quand le générique de fin s'est lancé, une jeune femme dans la salle a laissé sortir un cri de satisfaction magnifique et a ajouté "waouh ça fait du bien". Une phrase qui, je pense, est à l'image de Drunk et reflète totalement son état d'esprit soit un relâchement et une ouverture sur le monde et ceux qui nous entourent.
20/10/2020 : Sister de Svetla Tsotsorkova (2020).
Deuxième long-métrage pour la réalisatrice, productrice et actrice bulgare, Sister est aussi spécifique qu'attendrissant.
Je crois bien qu'il s'agit du premier film bulgare que je vois de ma vie. Bien que mon grand-père maternel était lui-même bulgare, je ne suis jamais allée en Bulgarie et j'avoue ne pas connaître grand chose de cette culture. Cette oeuvre était donc l'occasion pour moi d'avoir un aperçu de ce pays et de son cinéma. Vous l'aurez alors sans doute compris, si je vous en parle aujourd'hui c'est que Sister m'a plu.
Premièrement je dois dire que j'ai été charmée par les personnages. Plutôt grossiers et vulgaires, c'est le genre à vous dégouter autant qu'ils vous fascinent. En effet, par leur manière de s'adresser les uns aux autres, on sent qu'il se cache des sentiments non exprimés, des frustrations enfouies et c'est là que tout se joue. Sister s'intéresse donc essentiellement à la face cachée des individus et montre qu'on est souvent loin d'imaginer ce que tout un chacun peut dissimuler.
Par ailleurs, c'est une oeuvre qui met en scène une famille de trois femmes isolées et qui, par conséquent, explore la mise-à-l'écart de ses soeurs et leur mère avec le monde extérieur. Il est beau de voir que, malgré leurs difficultés à survivre et à s'entendre, leur lien est inébranlable.
Un beau film sur la condition humaine et sur les rapports familiaux que je vous recommande de voir pour sa qualité scénaristique et émotionnelle.
20/10/2020 : Josep d'Aurel (2020).
Premier long-métrage pour le dessinateur de presse, Josep est un bijou qui se démarque dans le genre sous-évalué de l'animation.
Inspiré de la vie et de l'oeuvre de Josep Bartoli (comme l'indique l'affiche ci-dessus), ce film est aussi beau esthétiquement qu'instructif.
Pour ma part, je ne savais rien de cet artiste et j'ignorais notamment tout de l'existence des camps de réfugiés espagnols dans le sud de la France en 1939.
De par ses illustrations sublimes et de par son côté historique, autant vous dire que j'ai été très émue par Josep.
Ce qui m'a particulièrement plu c'est que le style graphique change selon les différentes étapes de la vie de l'artiste. Parfois la palette est très réduite avec des teintes monochromes et à d'autres moments, il y a comme des splashs de couleurs qui donnent de l'ampleur au tout.
Je ne trouve pas vraiment les mots pour en parler plus amplement, toutefois je vous recommande vraiment de découvrir ce film.
Voici donc pour mes cinq nouvelles recommandations cinématographiques. J'espère qu'elles vous auront plu et vous souhaite à tous une merveilleuse soirée ou journée selon l'heure à laquelle vous lisez cet article. Quant à moi je vais aller me préparer un bon thé chaud et peut-être voir un film depuis mon canapé.
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