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vendredi 13 novembre 2020

Cinema | Recommandations cinématographiques #15

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je suis heureuse de partager avec vous cinq nouveaux coups de coeur cinématographiques.

Au programme : 1 film suédois, 1 film néo-zélandais, 1 film américain, 2 films français.

Parmi ces films, trois ont été réalisé par des femmes. 
30/08/2020 : Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman (1974).

Ce n'est pas la première fois que je vous parle de mon amour pour Ingmar Bergman. Sur les huit films que j'ai vu du réalisateur, j'ai été surprise de découvrir qu'à chaque fois, il réussissait à m'émouvoir tout en m'éblouissant par l'intelligence de ses scénarios. 

Naïvement en lançant le film je croyais qu'il allait durer 1h30. Que nenni! Ce film est en réalité un remontage condensé d'une série de 6 épisodes réalisé par le cinéaste pour la télévision suédoise (diffusés entre avril et mai 1973 soit un an sa sortie en salles en tant que long-métrage). N'ayez pas peur de sa longueur puisque les 2h47 passent sans qu'on s'en rende vraiment compte.

Je pense d'ailleurs que Scènes de la vie conjugale rejoint ce groupe d'oeuvres que je reverrai plusieurs fois dans ma vie comme une référence, en particulier en termes de dialogues et de jeu d'acteurs.

En effet, Liv Ullmann et Erland Josephson nous livre ici une performance digne des plus grands. Le film se concentrant sur 20 ans d'histoire commune, les deux acteurs nous montrent différentes facettes de leurs personnages et c'est absolument réjouissant. Elle, est stupéfiante par sa force et sa fragilité, parfois sensuelle et parfois enfantine. Lui, est aussi charmant qu'antipathique, passionnant comme prévisible. 

Dès le plan fixe du début du film il est indéniable que le célèbre cinéaste suédois nous prouve une fois de plus qu'il était un génie. Génie de l'observation du comportement humain, génie de la mise-en-scène avec cette faculté impressionnante de savoir comment retranscrire les passions entre hommes et femmes.

On est dans l'authentique, dans le concret, néanmoins magnifié par l'oeil de l'artiste qu'était Bergman. Comme si on suivait un film d'action, il n'y a pas de temps mort, on est pendus aux mouvements des acteurs, on suit leurs conversations avec une concentration intense comme s'il s'agissait de vie ou de mort. 

"On n'était pas amoureux, on était déprimés" / "On peut dire n'importe quoi sur n'importe qui et ça sonne toujours juste": sûrement deux des phrases qui résument le mieux le problème principal causant les nombreuses disputes du couple. 

Scènes de la vie conjugale est un film qui s'intéresse aux non-dits, à la solitude, à l'ennui, à l'amour, à l'amitié, au temps qui passe, à l'égoïsme, au bonheur, à la vérité et sa recherche inlassable. Bref, que des sujets qui me fascinent et m'enchantent. 

Je ne peux que recommander cette oeuvre magnifique qui démontre comment l'imperfection est profondément humaine et l'importance d'exprimer son point de vue.

30/08/2020 : Sweetie de Jane Campion (1989).

Alors que mon blog ne traitait encore (presque) qu'exclusivement de mode, j'avais consacré un article à Jane Campion et plus précisément à la première saison de sa série Top Of the Lake (2013) et à son film Bright Star (2009). C'est dire qu'elle avait déjà de l'importance pour moi pour que je vous en parle!

Il faut dire que j'ai découvert l'univers de cette cinéaste très tôt grâce à ma mère qui en est une fervente admiratrice. Mon entrée dans sa filmographie s'est faite à mes 8 ou 9 ans avec La leçon de piano (1993). 

Il me restait encore deux films à voir d'elle : Two Friends (1986), son premier long-métrage pour la télévision et Sweetie (1989), son premier long-métrage sorti en salles. 

Je ne savais pas à quoi m'attendre parce que je n'avais pas lu le synopsis avant de lancer le film. Le générique aux écritures oranges sur fond noir, la voix off : il n'a pas fallu plus d'une minute pour que je sois irrémédiablement charmée. 

Puis c'est le découpage si spécifique de Jane Campion avec les plans divers sur les mains (nous partageons cette passion pour cette partie du corps) et tous ces détails qui font sa pâte comme le point d'interrogation sur le front d'un personnage formé par un grain de beauté et une mèche de cheveux. 

"She's your sister, right?" / "C'est ta soeur non?"
"She was just...born. I have nothing do with her". / "Elle est juste...née. Je n'ai rien à voir avec elle".

Cette histoire de soeurs est aussi déroutante que poignante. En les suivant dans leur quotidien loufoque, on s'imbibent des péripéties de cette famille hors-norme, on s'imprègne de leurs faits et gestes, de leurs échanges, de leur folie douce aussi. Enfin, on est surtout touchés par leur vulnérabilité et leur désir de vivre heureux, en paix.

La vision de ce film restera gravé en moi pour toujours. À la fois pour son contenu créatif et pour ce qui est arrivé juste après. Impossible de me douter en effet que, dans la pièce d'à côté, mon grand-père plongeait dans un sommeil éternel...

Nonno ti penso.
31/08/2020 : Bonnie and Clyde d'Arthur Penn (1967).

Pour me changer les idées suite à un évènement malheureux, j'ai pensé judicieux de regarder un film d'action comme ce classique de la fin des années 60.

Ce qui est étonnant c'est que je n'aurais jamais imaginé passé un aussi agréable moment devant. Pour tout vous avouer, j'avais d'énorme à priori vis-à-vis de ce film. Pourquoi? Parce que j'avais le souvenir de ma mère et mon oncle l'ayant regardé alors que mes cousines et moi jouions dans ma chambre et d'avoir été irritée par les coups de feu à répétition qui s'échappaient des hauts-parleurs de la télévision.

Je savais toutefois qu'il fallait que j'outrepasse ces préjugés et que je me devais de découvrir cette oeuvre entrée dans le patrimoine du cinéma américain. 

Le plaisir est d'autant plus grand à mon avis quand on imagine qu'on ne va pas aimer un film et qu'on finit par l'adorer. C'est ce qui m'est arrivé avec Bonnie and Clyde.

Selon moi les génériques et les premiers plans des films sont très importants puisqu'ils marquent tout de suite l'esprit et déterminent souvent la suite des évènements. Ici par exemple, le générique est un diaporama de photos des vrais protagonistes soit Bonnie Parker et Clyde Barrow. Ensuite, il y a le titre dont les lettres blanches deviennent rouges. Puis, il y a ce gros plan sur la bouche de Faye Dunaway qui s'humecte les lèvres; gros plan qui, en un panoramique, nous montre le reflet de l'actrice dans un miroir et nous la révèle en Bonnie. 

Ce début est révélateur, ce début est troublant. Il a attisé ma curiosité et j'espère qu'il attisera la vôtre. Sans vous en révélez davantage, je vous conseille de voir ce film. Et si vous n'êtes pas encore convaincus, voici d'autres raisons pour vous faire succomber : 

1. Leur rencontre, originale, déterminante.
2. Le sourire et le regard ravageur de Warren Beatty.
3. Les nombreux gros plans
4. La musique entrainante composée par Charles Strouse.
5. La complicité du duo.

"You won't have a moment of peace."
You promise?"



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04/09/2020 : Mais vous êtes fous d'Audrey Diwan (2019).

Je me souviens très bien que, lors de sa sortie en salles, j'avais beaucoup hésité à aller voir ce film (parce qu'en général je me déplace quasi systématiquement pour Pio Marmaï). Et j'avais des appréhensions par rapport au traitement du sujet, peur d'être déçue. Le temps a passé et j'ai raté l'occasion de le voir sur grand écran. Heureusement pour moi, il est disponible sur Canal + et j'ai donc pu le découvrir avec quelques mois de décalage seulement.

Mais vous êtes fous c'est le pari, fou justement, de parler d'un sujet tabou : la cocaïne. Et pour un premier long-métrage, c'était d'autant plus osé, surtout quand on sait qu'Audray Diwan est à la base journaliste et romancière.

Basé sur une histoire vraie, ce film est déstabilisant. Alors qu'on s'attend à un drame social relatant une affaire judiciaire, le coeur de cette oeuvre repose sur une histoire de famille et, je dirais même, une grande histoire d'amour.

On est loin du pathos, on est loin du moralisme. Mais vous êtes fous est maitrisé aussi bien en termes de rythme qu'en termes d'émotion. Céline Sallette et Pio Marmaï forme un couple crédible, leur jeu est impeccable.

C'est bouleversant, c'est à voir!


05/09/2020 : Mères et filles de Julie Lopes-Curval (2009). 

Mères et filles est comme son titre l'indique un film qui se penche sur la maternité et l'enfance. Construit sur deux générations autour de trois femmes, l'histoire fait des allers-retours entre passé et présent, le lien étant la mère (Catherine Deneuve) qui a grandit et qui se retrouve face à sa fille, adulte (Marina Hands). 

La relation complexe entre les deux personnages principaux va donner lieu à des conversations tendues, voir violentes, qui vont, au fur et à mesure, faire ressortir des secrets enfouis depuis des années, secrets qui concernent la grand-mère maternelle (Marie-Josée Croze).

J'ai énormément apprécié la façon d'amener le premier flashback et la manière de gérer les époques différentes en général. Cette construction particulière m'a rappelé le film The Hours de Stephen Daldry (2002) que je vous conseille d'ailleurs de voir si ce n'est pas déjà fait.

Les trois actrices, quant à elles, sont toutes déconcertantes à leur manière. On a de l'empathie pour les femmes qu'elles incarnent, on les comprend, on s'identifie. 

Enfin, il y a le thème au piano et les musiques en général qui accompagnent à merveille le récit et les décors, en bord de mer, qui donnent un certain relief et une part de mystère à cette histoire hautes en couleurs.



Voici donc pour mes cinq derniers coups de coeur cinématographiques. J'espère que mes critiques vous ont plu et vous invite à partager avec moi des films que vous avez vu et aimé récemment dans les commentaires. 

Je vous retrouve demain avec un article musique. En attendant, je vous souhaite à toutes et tous une merveilleuse soirée!

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