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dimanche 2 juin 2019

Culture | A visit to the Fondation Louis Vuitton

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Bonjour, bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je vous parle d'un après-midi que j'ai passé à la Fondation Louis Vuitton avec mon amie Clothilde qui n'y était jamais allée.

Les deux expositions du moment sont La Collection Courtauld. Le parti de l'impressionisme et La Collection de la Fondation. Le parti de la peinture (toutes les deux du 20 février au 26 août 2019). 

LA COLLECTION COURTAULD
LE PARTI DE L'IMPRESSIONISME 

Samuel Courtauld était un industriel et mécène anglais. Il est né le 7 mai 1876 (un Taureau comme moi) et est mort le 1er décembre 1947. Il a fondé la Courtauld Institute of Art et de la Courtauld Gallery à Londres en 1932. Il a notamment joué un rôle fondamental dans la reconnaissance de Cézanne au Royaume-Uni et fut l'un des philanthropes les plus importants de son temps.

Cette collection est l'une des plus significatives de peintres impressionnistes. C'est la première fois que tous ces tableaux sont rassemblés à Paris depuis 60 ans. Au total : 110 oeuvres dont une soixantaine de peintures et des oeuvres graphiques. 

Les liens que Courtauld entretenait avec la France étaient profonds : d'origine huguenote, sa famille émigra depuis l'île d'Oléron à Londres à la fin du XVIIème siècle. Ses ancêtres d'abord orfèvres, puis producteurs de soie, développèrent la rayonne au début du XXème siècle, une fibre synthétique révolutionnaire parfois appelée "soie artificielle". L'entreprise familiale devint l'un des fabricants les plus importants de textile au monde. 

Devenu président de l'entreprise Courtaulds en 1921, Samuel Courtauld fit de nombreux séjours à Paris pour acheter des oeuvres impressionnistes et postimpresssionnistes. Il fut élevé au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur pour services rendus aux arts en 1933.

L'Institut Courtauld (qu'il a fondé en 1932) est un lieu où, pour la première fois, l'histoire de l'art fut rattaché à l'université de Londres, afin de promouvoir l'enseignement de l'art. À ce jour, il reste l'un des principaux centres d'étude de l'art dans le monde.

Vers la fin de sa vie, dans le même esprit de philanthropie, Courtauld donna de nombreuses conférences et publia plusieurs essais qui prônent une réforme radicale dans l'industrie, les conditions de travail et l'éducation.

Un bar aux Folies-Bergère d'Édouard Manet, 1882
Montrée au Salon de 1882, cette toile est la dernière oeuvre majeure de Manet. Les Folies-Bergère était alors un music-hall en vogue, connu pour accueillir des prostituées. Maupassant en a d'ailleurs fait la description dans ses romans "les marchandes de boissons et d'amour".

Ainsi, le positionnement de la figure derrière un comptoir somptueusement achalandé suggère qu'elle est à vendre, tout comme sa marchandise.

Manet détache la serveuse de l'environnement qui l'entoure et déplace son reflet vers la droite. Le miroir la montre en pleine conversation avec un client, tandis qu'elle regarde fixement le spectateur, perdue dans ses pensées.

Samuel Courauld acheta cette peinture en 1926 lors d'une exposition organisée par le critique Roger Fry aux Grafton Galleries, Manet and the Post-Impressionists.

Le malade imaginaire d'Honoré Daumier, vers 1860-1870
Connu pour ses caricatures acerbes, Daumier interprète ici une scène de la comédie de Molière, Le Malade imaginaire. Le protagoniste de la pièce, Argan, reçoit la visite d'un médecin à son chevet. Terrifié, il concentre son attention sur l'assistant du médecin qui tient une seringue. En encadrant la scène représentée d'un rideau monumental, Daumier accentue l'aspect comique de la pièce.
à gauche : Don Quichotte et Sancho Panza d'Honoré Daumier, vers 1870.
Ce tableau inachevé est l'une des vingt oeuvres que le peintre consacre au chevalier idéaliste Don Quichotte, héros du roman de Cervantès. La scène restitue l'humour et la noblesse tragique de l'histoire. Daumier exploite le cheval et la mule pour incarner ces deux personnalités opposées.


à droite : Vase de fleurs de Claude Monet, commencé en 1881.
Au début des années 1880, Monet se consacre aux natures mortes pour la première fois de sa carrière. Ce bouquet luxuriant de mauves roses et blanches lui a donné des difficultés, comme l'atteste sa correspondance avec son marchand. Il l'abandonna pendant près de quarante ans. Les qualités stylistiques de la peinture - surface rugueuse, exécution rapide, imprécision des formes - sont conformes au goût qui anticipe le XXème siècle. C'est la première peinture de Monet à entrer dans la collection Courtauld.
Deux Danseuses en scène d'Edgar Degas, 1874.
Degas adopte fréquemment des points de vue non conventionnels. Ici le spectateur observe les deux ballerines depuis une loge au-dessus de la scène. Les costumes des danseuses indquent qu'elles interpréteraient le Ballet des Roses, un interlude représenté pendant le Don Giovanni de Mozart à l'Opéra de Paris.

Ce tableau est présenté à Londres en novembre 1874 lors d'une exposition organisée par le marchand parisien Paul Durand-Ruel. Un critique d'art britannique salue "l'ingéniosité et le talent" du peintre mais considère que "ses ballerines représentent davantage la prose que la poésie du mouvement".

Et vous, qu'en pensez-vous, plutôt prose ou poésie haha?
Femme à la fenêtre d'Edgar Degas, 1870
Assise à contre-jour, cette femme à la fenêtre paraît sereine. Cette oeuvre fut peinte pendant le siège de Paris par les Prussiens et, d'après son ami Walter Sickert, Degas paya son modèle avec un morceau de viande "qu'elle saisit avidement, tellement elle était affamée, et qu'elle dévora crue".

Degas s'essayait souvent à de nouvelles techniques. Ce tableau a été réalisé à la peinture à l'essence pour obtenir un effet similaire à celui de l'aquarelle. La limite entre dessin et peinture est ainsi estompée.
La Gare Saint-Lazare de Claude Monet, 1877
En 1877, Monet peint douze vues de la gare Saint-Lazare, sujet "moderne" et familier pour 'artistes qui y arrivait depuis Argenteuil. Sept de ces toiles, dont sans doute celle-ci, sont présentées cette même année à la Troisième Exposition impressionniste.

Malgré son apparent inachèvement, elle est soigneusement composée. Des esquisses montrent l'étude par l'artiste du positionnement des nuages de vapeur et de fumée. Cadrée par la verrière, la scène évoque un "paysage en intérieur" où la fumée tient lieu de ciel. La tonalité d'ensemble est assourdie, pour atteindre une gamme subtile de gris.

Samuel Courtauld acquiert cette oeuvre tardivement en 1936.

Le Printemps, Chatou de Pierre-Auguste Renoir, ver 1873
Ce paysage est traditionnellement associé à Chatou. Le rendu subtil des effets du soleil sur la végétation témoigne du cheminement de l'artiste vers les couleurs vibrantes caractéristiques de l'impressionnisme.

Samuel Courtauld voit cette peinture pour la première fois au Burlington Fine Arts Club à Londres en 1922, lors d'une exposition qui éveille sa passion pour l'impressionnisme. Il l'achète cinq ans plus tard. Cette toile était particulièrement chère au collectionneur qui lui dédia l'un des poèmes du recueil publié à titre privé l'année de sa mort.

Antibes de Claude Monet, 1888

Attiré par des paysages différents de ceux du nord de la France, Monet décide de séjourner à Antibes au printemps 1888. Il se confronte alors à la lumière et aux couleurs intenses de la Méditerranée déplorant qu'"une palette de diamants et de bijoux" soit nécessaire pour en rendre la sensation.

Cette vue d'un pin battu par le vent surplombant Golfe-Juan lui permet, par un contraste habile, de rendre les effets du soleil et du vent.
à gauche : Jeune Femme se poudrant de Georges Seurat, vers 1888-1890.
Unique portrait majeur peint par Seurat, cette toile montre sa compagne, Madeleine Knobloch, en train de se maquiller et témoigne du pointillisme de Seurat consistant à diviser la lumière et la couleur en points juxtaposés pour les transformer en une "peau".

En dépit de l'exactitude revendiquée par l'artiste, les points ne sont pas identiques mais souvent allongés et directionnels. Ils s'adaptent par la configuration et la taille aux objets représentés, donnant une sensation de volume aux formes généreuses du modèle et aux pieds incurvés de la table de toilette.

Le cadre au-dessus de la tête était au départ un miroir reflétant le peintre au travail devant son chevalet. Averti par un ami que cette image pouvait prêter à sourire, Seurat recouvrit son unique autoportrait connu pour le remplacer par un pot de fleur.

Samuel et Elizabeth Courtauld voient pour la première fois cette toile, alors détenue par le marchand Paul Rosenberg, dans une exposition à Londres en 1926. Il semble qu'Elisabeth, plutôt que Samuel, soit à l'origine de cet achat.

à droite : En cabinet particulier (Au Rat mort) d'Henri Toulouse-Lautrec, vers 1899.

Le Rat Mort était un café-restaurant de Montmartre fréquenté par le peintre dans les dernières années de sa vie. On attribue généralement à "Lucy Jourdain" les traits de cette femme habillée de façon sophistiquée comme pour un bal costumé.

La touche saccadée, la palette dominée par les rouges et les verts, l'effet hallucinatoire de la lampe traduisent avec vivacité le monde de la nuit dans ce quartier de Paris.
Le Pont de Courbevoie de Georges Seurat, vers 1886-1887
Cette vue est peinte depuis l'île de la Grande Jatte en direction du pont et des usines de Courbevoie. Seurat utilise ici la méthode pointilliste (ou divisionniste) qu'il a inventée en s'inspirant des théories de la courant, consistant à juxtaposer des points de couleurs pures plutôt que d'utiliser des tons mélangés.

La palette froide donne une impression de de lumière tamisée et de ciel couvert. Vus depuis la distance optimale supposée, les points restent cependant distincts sans véritables "mélange optique" dans le regard du spectateur. Ils semblent alors chatoyer et vibrer. L'effet général reste pourtant mélancolique et étrangement calme. L'impression d'immobilité est renforcée par la répétition des verticales : arbres, mâts, clôtures, cheminée d'usine, et trois figures raides qui, tels des jouets, s'alignent sur la berge.

Le critique influent Arsène Alexandre est le premier propriétaire du Pont des Courbevoie. Il le prête en 1887 pour le troisième Salon des Artistes indépendants. Samuel Courtauld l'achète en 1926 à l'Independent Gallery de Londres.

à gauche : Nu féminin de Georges Seurat, vers 1879-1881.
Le modèle émerge d'un réseau de marques de crayon vigoureuses organisées pour offrir un contraste entre ombre et lumière. Les contours du corps sont définis par un jeu d'ombre et d'estompes et non par des lignes nettes. L'immobilité de la silhouette contraste avec l'arrière-plan fortement ombré qui semble vibrer d'énergie.

à droite : Femme assise d'Henri Matisse, 1919.

Matisse réalise ce dessin préparatoire à La Table noire à l'été 1919. Antoinette Arnoux a dix-neuf ans lorsqu'elle pose pour lui.

Femme couchée - Réveil et Au lit d'Henri de Toulouse-Lautrec, 1896.

Une tuilerie de Vincent Van Gogh, 1888.
Van Gogh dessine cette tuilerie à la lisière de champs labourés peu de temps après avoir déménagé à Arles, au printemps 1888. Il utilise des plumes de roseau de différentes grosseurs pour un large éventail d'effets : il représente les sillons dans la terre au moyen de longues lignes et le chaume par des traits extrêmement fins et rapides. Une grille au crayon très légèrement visible sous l'encre suggère que le peintre s'est servi d'un cadre à perspective pour définir la composition.

à gauche : Femme se coiffant d'Edgar Degas, vers 1884.
Cette femme à la pose élégante est en train d'arranger ses cheveux. Degas lui donne vie par des traites de fusain rehaussés d'aplats de pastel. La posture inhabituelle du modèle et l'angle contribuent à la puissance du dessin.

à droite : L'Octroi d'Henri Rousseau, vers 1890.

Le Douanier Rousseau collectait les taxes sur les biens importés à Paris. Il s'agit de la seule peinture faisant référence à son emploi. L'octroi est une création de son imagination. Le paysage luxuriant semble submerger les bâtiments; il n'est pas sans rappeler les représentations des "jungles" de l'artiste. Rousseau était autodidacte et la "naïveté" de ses oeuvres était appréciée d'artistes d'avant-garde comme Pablo Picasso.
Pêchers en fleurs de Vincent Van Gogh, 1889.
Cette vue de pêchers en fleurs dans la plaine de la Crau, au nord-est d'Arles, a été peinte au printemps 1889. Les textures de la route, de la clôture, de l'herbe et des arbres sont rendues avec une extraordinaire variété de touches. Les fleurs et le sommet neigeux évoquant le Mont Fuji rappellent les motifs des estampes japonaises collectionnées par le peintre. Son emménagement à Arles étant en partie motivé par la ressemblance du paysage provençal avec ceux du Japon.
Champ de blé, avec cyprès de Vincent Van Gogh, 1889.
Ce paysage, une de trois versions presque identiques, fur peint par van Gogh pendnant son séjour à l'hôpital psychiatrique de Saint-Rémy-de-Provence où il fut interné jusqu'en mai 1890. Fasciné par les cyprès à côté de l'hôpital, il décrit à son frère Théo leur ressemblance avec les "obélisques égyptiens", et considère leurs élégantes silhouettes comme un symbole de la Provence.

Acheté par le fonds Courtauld pour la Tate en octobre 1923, c'est la première peuvre de van Gogh à intégrer une collection publique britannique.
à gauche : Paysage de la Martinique de Paul Gauguin, 1887.
En 1887, Gauguin part pour la Martinique en compagnie du peintre Charles Laval. Ce luxuriant paysage tropical est saisi depuis une colline surplombant Saint-Pierre, alors capitale de la Martinique.

Gauguin fausse certains aspects du paysage pour créer une composition plus harmonieuse. C'est un des premiers exemples de son utilisation d'aplats de couleurs franches pour traduire un paysage.

Paysage de la Martinique est l'une des rares peintures vendues par Courtauld, elle ne resta dans sa collection que quatre ans. Les raisons pour lesquelles il décida de s'en séparer sont inconnues.

à droite : Les Meules de Paul Gauguin, 1889.
Recherchant un mode de vie "sauvage et primitif", Gauguin effectue plusieurs séjours en Bretagne dans les années 1880, attiré par la culture spécifique de la région. Cette fenaison date de son troisième séjour là-bas. Elle est caractéristique de l'approche picturale de l'artiste. Les formes sont rendues en aplats de couleurs pures, la profondeur et la perspective sont délibérément ignorées. Gauguin dépeint les paysannes selon un schéma rythmique stéréotypé faisant écho à sa perception de la nature intemporelle de la vie bretonne.
Nevermore de Paul Gauguin, 1897.

Le nu féminin allongé dans un intérieur richement décoré est gardé par un mystérieux "oiseau de malheur", pour reprendre la formule de Gauguin - renvoyant au titre emprunté au célèbre poème d'Edgar Allan Poe Le Corbeau.

Le regard de biais de la figure suggère qu'elle écoute les deux personnages à l'arrière-plan qui semblent conspirer contre elle.

Gauguin peint cette oeuvre durant son second séjour à Tahiti. Il confie à un ami qu'il cherche "avec un simple nu à suggérer un certain luxe barbare", symbolisant l'innocence perdue et la corruption de Tahiti par la colonisation française. Le peintre fur profondément déçu par Tahiti, ayant quitté Paris afin d'y trouver un paradis primitif et inaltéré. Cette peinture exprime de façon explicite cette désillusion.

Achetée en 1898 par Frederick Delius, Nevermore est la première oeuvre de Gauguin à entrer dans une collection britannique. Celui-ci doit la vendre après la Première Guerre mondiale et Samuel Courtauld l'acquiert, en 1927, auprès de son deuxième propriétaire, Herbert Coleman, un marchand de Manchester.
Nu féminin d'Amedeo Modigliani, vers 1916.
Issue de la série de nus féminins peints par Modigliani en 1916 et 1917, cette représentation insolite et puissante synthétise plusieurs influences artistiques. Le visage allongé de la femme rappelle les sculptures d'Afrique et d'Océanie que Modigliani étudie au musée ethnographique de Paris. Sa pose, comme son expression évoquent les nus de Salon plus conventionnels. La grâce et le raffinement de l'attitude constituent un contraste saisissant avec le travail audacieux du pinceau.

L'oeuvre fut exposée pour la première fois, du vivant de l'artiste, à la galerie Berthe Weill à Paris en 1917. La police ferma l'exposition prétextant l'obscénité des toiles.

Ce nu féminin est l'une des rares peintures majeures postérieures à 1900 acquise par Samuel Courtauld qui l'achète au marchant Léopold Zborowski en 1928. Les contours marqués et simplifiés de Modigliani rappellent au collectionneur les oeuvres antérieures de Gauguin déjà dans sa collection.

Mont Blanc, from above Courmayeur de William Turner, vers 1810.
Mer de Glace, Chamonix, with Blair's Hut de William Turner, vers 1802.
Storm on Margate Sands de William Turner, vers 1835-1840.
The Falls of the Rhine at Schaffhausen de William Turner, vers 1841.

La Courtauld Gallery possède l'une des plus importantes collections publiques d'aquarelles de William Turner au Royaume-Uni. Les oeuvres ci-dessus ont été acquises par le frère de Samuel, Stephen Courtauld.

Cet ensemble d'aquarelles couvre la carrière de Turner - de Chepstow Castle, réalisée à dix-huit ans au Pays de Galles, jusqu'aux deux esquisses expérimentales de la côte de Margate où il réside à la fin de sa vie. Elles témoignent de son intérêt constant pour les phénomènes atmosphériques - arcs-en-ciel, brouillards, averses, tempêtes -, rendus par la lumière et la couleur.

Les paysages de montagne (Mont-Blanc, cascades de Reichenbach et Schaffhausen) occupent une place privilégiée dans la collection de Stephen Courtauld, témoignant de sa passion pour l'alpinisme. Cet ensemble a été pour l'essentiel acheté auprès du marchant d'art londonien Agnew, entre 1915 et 19919 et entre 1927 et 1939.




LA COLLECTION DE LA FONDATION
LE PARTI DE LA PEINTURE

Cette collection présente une sélection de 70 oeuvres datant des années 60 à nos jours rassemblant 23 artistes internationaux comme Joan MitchellAlex KatzGerhard RichterEttore SpallettiYayoi KusamaJesús Rafael Soto.


Grande écriture noire de Jesus Rafael Soto, 1979.
Soto explore le mouvement perpétuel de la forme dans l'espace. Les éléments métalliques suspendus et mobiles des Écritures - lignes, cercles, arabesques - perturbent la trame du fond avec un effet d'optique vibratoire renforcé par le contraste noir et blanc.
Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et gris et Peinture aux formes variables de Daniel Buren, 1966.

À partir de 1965, Daniel Buren utilise du tissu de store rayé comme support sur lequel il applique, à certains endroits définis, une couche d'acrylique blanche. À travers ce geste radical, l'artiste réduit son intervention au maximum pour atteindre un "degré zéro" de la peinture. Avec une totale économie efficacement et recouvrement opèrent un jeu visuel et formel entre fond et forme.
Relâche n°4 de François Morellet, 1992.
Clin d'oeil au ballet Relâche conçu par Francis Picabia et Erik Satie, cette oeuvre éponyme réunit des matériaux précédemment employés par Morellet : la toile peinte, les barres d'aluminium recouvertes de peinture glycérophtalique, le néon. La position des éléments, leur couleur, leur matériau, le nombre d'angles droits, l'angle d'inclinaison de la toile, ont été déterminés de façon aléatoire en partant d'un annuaire téléphonique.

Double Motif de Nick Mauss, 2016.
Les images poétiques et oniriques de Nick Mauss se caractérisent par un état perpétuel d'indétermination. L'artiste privilégie les figures inachevées et les formes ambiguës. Réalisées sur céramique ou miroir, elles produisent des interférences avec leur environnement et avec le spectateur dont le reflet devient un élément de l'oeuvre.
Empreintes de pinceau n°50 à intervalles réguliers de 30 cm de Niele Toroni, 1997.
Selon un protocole immuable depuis 1966, Niele Toroni applique une empreinte de pinceau plat large de 5 cm, à intervalle régulier de 30 cm, quels que soient la surface, le contexte et la couleur choisie. L'oeuvre est toujours réalisée par l'artiste, et chaque empreinte est unique, selon la quantité de peinture, le support utilisé et la vigueur du geste.

Self-Defined in Five Colors de Joseph Kosuth, 1966.
Joseph Kosuth utilise le langage comme forme d'art. À la fois emblématique de sa démarche conceptuelle et pourtant materialisée, Self-defined in five colors est une phrase en cinq mots qui se définit elle-même de façon tautologique, "une phrase en cinq couleurs".
à gauche : Colonna persa nel cielo d'Ettore Spalletti, 2000 et Grigio caldo d'Ettore Spalletti, 2015.
Hirsch de Gerhard Richter, 1963.
Gerhard Richter peint dans les années 1960 à partir de photographies en noir et blanc, employant une touche floue striée. Un cerf, symbole de l'état sauvage dans le romantisme allemand, devenu cliché populaire, apparaît ici au sein d'une forêt réduite aux contours des arbres. Cette oeuvre, l'une des plus singulières de l'artiste, affirme la présence de l'animal, en même temps qu'elle l'éloigne dans un espace infranchissable.
à gauche : Wald (3) de Gerhard Richter, 1990.

Le motif de le forêt ("Wald" en allemand) occupe une place particulière dans l'iconographie du Romantisme allemand. Gerhard Richter l'évoque régulièrement dans des peintures figuratives d'après photos comme dans des abstractions où se lit l'ambivalence d'un espace qui peut-être perçu comme danger ou protection. Un ample mouvement horizontal déchire un voile bleu sombre pour laisser percer des strates successives de couleurs vives, action caractéristique du racloir donnant lieu à des moirures et à des effets de flou.

à droite : Seestück (leicht bewölkt) de Gerhard Richter, 1969.

Seestück (leicht bewölkt) (Marine, légérement nuageuse) appartient à un groupe de marines où Richter reconsidère la peinture romantique. Résultat d'un montage de trois photographies de ciel et de mer, ce paysage, vide de présence humaine, inscrit l'oeuvre dans la tradition picturale du Sublime, qui confronte l'intemporalité de la Nature à la finitude de l'Homme.

Yayoi Kusama


Untitled (for you, Leo, in long respect and affection) 1 de Dan Flavin, 1977.
Dan Flavin construit des compositions lumineuses à partir de tubes fluorescents standard. Au début des années 1970, les oeuvres de l'artiste se complexifient dans leur structure comme dans leurs couleurs. Vibrante association chromatique, cette oeuvre semble interdire l'accès à l'angle avec une présence sensible qui densifie l'espace.


Where the Slaves Live d'Adrian Villar Rojas, 2014.
Le titre de cette sculpture monumentale se réfère à la racine latine du mot "vernaculaire" ("verna" signifiant une citerne d'eau, forme populaire d'architecture, motif récurrent dans l'oeuvre d'Adrian Villar Rojas.

D'une étrangeté hors temps, cette oeuvre est conçue comme "une petite planète" ayant atterri sur la terrasse, subtilement hybride entre archéologie et science-fiction.


Composée de différentes strates de matériaux organiques et inorganiques venant du monde entier (terre, pigments, plantes, légumes, pierre, carbone, ciment, herbes, fossiles, coraux, coquillages, pain, fruits, vêtements, chaussures...), Where the Slaves Live se veut une "sculpture vivante", soumise à des transformations continues dans le temps. 

Peinture-sculpture - par l'introduction, nouvelle pour l'artiste, de strates et d'objets de couleur -, elle souligne l'ambivalence entre artificiel et naturel, forme et informe. 

Dans cet écosystème, la présence humaine est évoquée par l'insertion d'effets personnels de l'artiste dans le corps de la sculpture. L'humain devient partie prenante de la nature et de son évolution, subissant, comme elle, les effets d'une mutation constante.


Voici donc pour mon "reportage" sur cette double-exposition qui a lieu en ce moment à la Fondation Louis Vuitton. J'espère que cet article vous a plu et vous aura donné envie d'y aller à votre tour. 

C'est toujours un plaisir pour moi de m'y rendre. L'espace est immense et en semaine il n'y a presque personne (le week-end c'est l'horreur par contre). Aussi bien l'architecture du bâtiment que les expositions qu'il héberge sont intéressants! 

C'est la quatrième fois que j'y vais il me semble et j'étais très heureuse d'y emmener mon amie Clothilde et lui faire découvrir un lieu culturel un peu différent. 

Si cela vous intéresse je vous invite à aller lire ou relire mes articles précédents sur mes visites à la Fondation Louis Vuitton en cliquant sur les liens suivants : Jean Michel Basquiat et Egon Schiele

Infos pratiques : 
Ouvert tlj sauf le mardi de 11h à 21h
Tarif plein à 16€
Tarif réduit 5-10€


2 commentaires:

  1. Superbes photos !♥ J'adore les peintures impressionnistes que tu as photographiées et l'œuvre de Yayoi Kusama, qui m'évoque le corail du fond des océans. La création Where The Slaves Live est aussi très intéressante !
    Je ne suis jamais allée à la Fondation LV, peut-être aurai-je la chance d'y aller avec toi à l'occasion :)

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    1. Quand tu veux! J'adore y aller à chaque nouvelle exposition donc avec plaisir!!

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