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jeudi 29 novembre 2018

Art Exhibition | Jean-Michel Basquiat - Fondation Louis Vuitton


Irony of a Negro Policeman, 1981
Il y a deux semaines exactement, le jeudi 16 novembre à 14h j'étais à la Fondation Louis Vuitton pour aller découvrir la double exposition Basquiat-Schiele. Aujourd'hui je consacre mon article à Jean-Michel Basquiat uniquement et je partagerai avec vous mes photos de l'exposition d'Egon Schiele dans un autre article.

Il y a quelques années de cela (5-6 ans je dirais) avait eu lieu une exposition consacrée à Basquiat au Palais de Tokyo à Paris. Il y avait tellement de monde que je n'avais pas trouvé la force d'y aller (la foule et moi on n'est pas super amies). Cette fois-ci je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté de cette nouvelle exposition sur l'artiste, d'autant plus que la FLV est un lieu immense et que je n'ai jamais été déçue de m'y rendre. J'avais donc vraiment hâte de découvrir enfin les oeuvres de ce peintre à qui la vie a été enlevée trop tôt...


Ces trois Heads (datant de 1981, 1982 et 1983) sont ici réunies pour la première fois.


À gaucheLa Hara, 1981. "La hara" signifie "police" en argot portoricain (la mère de Basquiat était portoricaine).

À droite : Sans titre ("Famous"), 1981.
Crowns (Peso Neto), 1981.
Ce tableau restitue l'atmosphère fantomatique du Lower East Side new-yorkais du début des années 1980. Le terme "Peso Neto" (poids net) est sans signification précise. Le bleu d'une nuit américaine, la date "dec 25 1981" situent la scène le soir de Noël. Les trois têtes couronnées apparaissent comme celles des rois mages rendant visite à un Christ à la couronne d'épines.
Sans titre, 1981.

À gaucheSans titre (Prophet I), 1981-1982. L'année 1982 est une année charnière pour l'artiste qui est alors exposé seul à New York. Il crée les "Prophètes" dans le sous-sol de la galerie d'Annina Nosei, alors transformé en atelier. Avec eux, Basquiat réinterprète ainsi le genre traditionnel du portrait. 

À droite : St. Louis Surrounded by Snakes, 1981.


Baby Boom, 1982.

Sans titre (Man With Hat), 1982

À gauche : Self-Portrait with Suzanne, 1982.
À droite : Sans Titre (Man with Microphone), 1982.


Santo #1, 1982.

Santos versus Second Avenue, 1982.

Obnoxious Liberals, 1982 : Basquiat prétendait ne faire que "parfois, de temps en temps" des autoportraits, ils se retrouvent pourtant dans toute son oeuvre. L'expérience du racisme le touche en premier lieu et c'est contre lui que se dressent ses héros, ses saints et ses martyrs auxquels il est impossible de ne pas l'identifier. Ici, il représente l'histoire de Samson - figure biblique de l'esclave - sous la forme d'un homme noir, enchaîner entre deux colonnes blanches. Ses cheveux, source de sa force, ont été rasés. À droite, une figure trapue au visage doré, coiffée d'un chapeau de cow-boy et entourée de symboles du dollar incarne le capitalisme. Au centre, l'homme coiffé d'un haut-de-forme, tenant des flèches et les bras levés, marchant d'esclaves (ou d'art). Un "NOT FOR SALE" ("pas à vendre") rageur est inscrit sur son corps.


Zydeco, 1984. Musique festive de la Louisiane, le Zydeco est un genre dont l'instrument principal est l'accordéon. Au croisement du blues et des traditions musicales des Créoles, elle est symbolique de l'apport décisif de la diaspora africaine dans l'évolution des musiques populaires. Cette peinture est une véritable scène, avec des images frappantes, des couleurs vives, des mots qui donnent à entendre une traduction visuelle de la musique. S'y ajoutent notamment des références aux technologies de la reproduction ("MICROPHONE", "EARLY SOUND FILM").

 Young Picasso - Old Picasso, 1984. Picasso était une source d'inspiration majeure pour Basquiat.
Pez Dispenser, 1984. L'iconique couronne à trois pointes de Basquiat plane au-dessus de l'image surdimensionnée d'un distributeur de bonbons populaire (Pez dispenser). L'artiste s'inspire du contexte quotidien tout en commentant avec ironie la société de consommation.


 Jean-Michel Basquiat & Andy Warhol OPOP, 1984.

En 1983, à l'initiative du galeriste Bruno Bischofberger, Basquiat, Andy Warhol et Francesco Clemente réalisent un travail collectif de quinze oeuvres. Basquiat et Warhol poursuivront ensuite leur collaboration et réaliseront, à deux, plus de cent cinquante toiles. Ce travail commun que Keith Haring a décrit comme "une sorte de conversation ininterrompue, en peinture plutôt qu'en mots" est l'occasion d'un échange permanent. Basquiat reprend ou substitue aux sérigraphies et aux peintures de Warhol ses propres éléments visuels. Inspiré par le jeune artiste, Warhol revient aux fondements de sa peinture des années 1960.

Self-Portrait, 1984. Cet autoportrait de Basquiat reprend les éléments stylistiques indissociables de son oeuvre : le visage-masque, les dents exagérées, les orbites creusées. Une bande rouge incise la physionomie. Cette agression permet à Basquiat de faire à la fois référence au rôle traditionnel du portrait et de le contester.


Avant d'aller à cette exposition je vous avoue que je connaissais très mal le travail de Basquiat. D'avoir pu découvrir toutes ses oeuvres au même endroit était un rêve absolu. Je pense honnêtement que si j'avais été seule, quelques larmes auraient coulées sur mes joues rosées. Le choix des couleurs, les associations qu'il faisait avec, son sens de la composition... J'ai été totalement impressionnée par son art et je pense qu'il va devenir une nouvelle source d'inspiration dans mes projets artistiques. 

Je sais que c'est une peinture qui peut ne pas plaire à tout le monde mais franchement, je vous conseille de voir ses tableaux en vrai pour en juger correctement. 

L'exposition dure jusqu'au 14 janvier 2019, il vous reste donc un peu moins d'un mois pour vous y rendre. 

Informations :
Ouvert tous les jours sauf le mardi.
De 11h à 20h le lundi, mercredi et jeudi.
De 11h à 21 h, le vendredi et le week-end
 (jusqu'à 23h le vendredi, les soirs de nocturnes).


J'espère que cet article vous a plu et vous aura donné envie d'aller voir par vous-même cette exposition. Je vous souhaite à tous un merveilleux jeudi et vous retrouve très vite pour un nouvel article! 

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