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mercredi 12 juin 2019

Cinema | Movies I've seen #32 (May 2019) Part 3

Bonjour, bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je partage avec vous la troisième partie des films que j'ai vu au mois de mai, une sélection qui s'avère être "très française" sans le vouloir. De plus, deux films de cet article faisaient partie de la sélection officielle du festival de Cannes 2019 et les deux ont d'ailleurs été récompensés.

Au programme :  1 film américain, 5 films français, 1 film franco-belge-luxembourgeois et 1 film espagnol. 


18/05/19 : Ghost dog, la voie du samouraï de Jim Jarmusch

Depuis que j'ai vu Stranger than paradise (qui est le premier film que j'ai vu de Jim Jarmusch), je suis fan, fan, fan! C'est après être allée découvrir en salles The Dead Don't Die, dont je vous parlais dans mon article de la semaine dernière, que j'ai eu envie de voir un autre film du réalisateur. 

Mon choix s'est porté sur Ghost dog puisqu'il faisait partie du peu de films qu'il me reste à voir de Jarmusch (désormais il me manque seulement Mystery Train et The Limits of Control). 

Classé par les Cahiers du Cinéma au 9ème rang de leur liste des meilleurs films de 1999, Ghost Dog fait partie de ces films qui ont marqué aussi bien le public que la critique. Il s'inspire notamment de nombreux genres (film noir, comédie, western) et fait surtout plusieurs références au film Le Samouraï de Jean-Pierre Melville sorti en 1967 ainsi que Rashomon d'Akira Kurosawa sorti en 1950. Enfin, plusieurs extraits de dessins-animés sont utilisés dans le film comme Betty BoopWoody Woodpecker, Itchy et Scratchy ou encore Félix le chat.

De ses films, je crois que c'est l'un des plus vu et à mon avis c'est, d'une part parce qu'il est un peu moins jarmuschien que les autres et d'une autre part parce qu'il est ancré dans la culture hip hop grâce à sa musique originale composée par RZA, membre du Wu Tang Clan.

Malgré cette popularité, je me suis sentie moins concernée, moins intéressée par ce film de Jim Jarmusch et pour absolument tout vous avouer, je me suis même endormie en le visionnant et j'en ai donc raté la moitié... Il est donc difficile pour moi de donner un avis concret, non biaisé.

De ce fait, j'ai hésité à inclure ce film à mon article étant donné que je considère ne pas l'avoir vu convenablement. Toutefois, sachant qu'il va y avoir une rétrospective début juillet consacrée au réalisateur au  cinéma Max Linder, je me suis dit que j'allais sûrement allée le revoir au cinéma et que je vous en reparlerai peut-être à ce moment-là où je ferai une mise à jour à cet article.

En tout cas, de ce que j'ai vu, je peux tout de même vous dire que j'ai été légèrement déçue par la mise en scène et la photographie qui m'ont semblé un peu datées et pas franchement impressionnantes (contrairement à d'autres de ses films comme Dead Man).

Enfin (et c'est aussi pour cette anecdote que j'ai décidé de vous parler de ce film) j'ai, par pur hasard et improbabilité, regardé ce film pour ses 20 ans d'anniversaire sans le faire exprès : le film est sorti le 18 mai 1999 et je l'ai vu le 18 mai 2019. 



19/05/19 : Je vais bien ne t'en fais pas de Philippe Lioret (2006).

J'avais beaucoup entendu parler de ce film en bien alors quand j'ai vu qu'il était sur Netflix j'en ai profité pour le regarder. 

Adapté d'un roman du même nom d'Olivier Adam, le film de Philippe Lioret serait beaucoup moins noir que le livre selon les dires du réalisateur. 

Je ne saurais vous dire à quoi je m'attendais exactement avant de voir ce film mais en tout cas je n'imaginais pas du tout cette histoire de frère jumeau disparu. J'ai donc été assez surprise du sujet et même si je ne m'attendais pas à voir une comédie (cf. le titre) je ne me doutais pas qu'il s'agissait d'une oeuvre si négative, désolante (sachant que je l'ai vu un dimanche soir, je ne vous raconte pas la déprime). 

Alors oui j'ai été émue parfois par des petits détails et par la prestation tout en humilité et justesse de Kad Merad (vraie grande "joie" et apport du film) néanmoins je dois avouer que l'ensemble ne m'a pas vraiment convaincue. J'ai trouvé l'histoire tirée par les cheveux et j'ai eu beaucoup de mal avec la façon dont était traitée les évènements (l'anorexie, l'histoire d'amour avec l'ex de la meilleure amie...).

Assez rapidement j'ai compris le dénouement et j'ai donc été plus soulagée que ravie quand le générique de fin a commencé (ce qui n'est jamais un bon présage). 

Pour ma part, je vous conseille plutôt le film que Philippe Lioret a fait après celui-là qui est Welcome avec Vincent Lindon (2009) qui m'avait marqué quand je l'avais vu et dont je garde un très bon souvenir.

Pour la petite anecdote : la chanson du film est le titre U-turn (Lili dans le film comme le prénom du personnage principal) d'Aaron, morceau qui a été spécialement composé pour Je vais bien ne t'en fais pas et que je connaissais personnellement pour son succès populaire et son clip que j'avais l'habitude de voir sur MTV (#souvenirsdecollège) qui, je m'en rends compte maintenant, utilise des extraits du film. 

20/05/19 : Ernest et Célestine de Benjamin RennerVincent Patar et Stéphane Aubier (2012).

Cela faisait un moment déjà que je voulais voir ce film et étant d'une humeur particulièrement paresseuse ce jour-là je me suis dit qu'un film d'animation allait peut-être réussir à m'apporter de la motivation.

Dès les premières minutes, je suis totalement tombée sous le charme aussi bien d'Ernest que de Célestine, du dessin et de l'histoire, simple pourtant bien écrite. 

Il y a cette atmosphère de douceur qui vous enlace comme le font les bras d'une mère ou d'une grand-mère, une douceur apportée par l'aquarelle et ces couleurs pastel si bien choisies mais aussi par l'habillage sonore, les bruitages comme la musique. 

Le doublage est notamment une grande réussite avec un Lambert Wilson tout à fait crédible en ours gourmand, grognon et quelque peu indiscipliné face à la petite voix fluette de Pauline Brunner.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le scénario est aussi bien adapté aux enfants qu'aux adultes et le tout est plein de malice et de messages très intéressants comme l'ouverture à l'inconnu et le courage face à l'adversité. 

Enfin, c'est surtout le récit d'une très belle amitié qui met fin à des préjugés et notamment à cette peur qu'on peut ressentir face à l'autre, celui qui est différent de nous. 

20/05/19 : Didier d'Alain Chabat (1997).

De tous les films qu'Alain Chabat a réalisé, Didier était le seul que je n'avais encore jamais vu et il s'avère que c'est son tout premier long-métrage (pour lequel il a d'ailleurs reçu le César de la meilleure première oeuvre et le César du meilleur acteur).

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai adoré! Certains diront que je ne suis peut-être pas objective parce que je suis fan de Chabat néanmoins je vous exprime mon ressenti et ce dernier est enthousiaste. 

Les raisons pour lesquelles j'ai aimé sont simples : tout d'abord il y a cet humour si spécifique qui me fait hurler de rire, puis il y a ces deux acteurs principaux (Jean-Pierre Bacri fidèle à lui même, Alain Chabat génialissime en chien d'apparence humaine) qui forme un duo atypique toutefois inoubliable.

Alors oui la transformation chien-humain est carrément mal faite (les effets spéciaux datent aussi c'est normal) mais c'est un détail minime et franchement superficiel par rapport au reste du film qui, selon moi, est toujours d'actualité.

Cependant, c'est vrai que si on n'adhère pas à ce genre d'humour, le film peut sembler lourd ou tout simplement pas drôle. Personnellement, j'y suis totalement sensible et j'ai donc passé un agréable moment.

À voir absolument pour tous les fans des Nuls et/ou de Chabat!

20/05/19 : La femme d'à côté de François Truffaut (1981).

Rare fait : j'ai regardé ce film à la télévision sur France 5, un lundi soir. Aussi, j'ignorais avant de voir son nom au générique que La femme d'à côté avait été réalisé par François Truffaut (à savoir qu'il s'agit de son avant-dernier long-métrage) et que Fanny Ardant était sa dernière compagne avant sa mort en 1984 soit trois ans plus tard : comme quoi on en apprend tous les jours haha!

Après avoir tourné Le Dernier métro qui est un film sur l'occupation allemande (un chef d'oeuvre selon moi que je vous recommande de voir au plus vite), Truffaut désirait revenir à une histoire plus intimiste et moins complexe. Ainsi, le tournage s'est fait entièrement en décors réels (à Grenoble précisément) et se concentre sur deux personnages principaux.

Forcément après un film de l'ampleur du Dernier métro, la comparaison est plutôt fatale et même si Gérard et Fanny sont bien dirigés et justes dans leurs rôles (c'est après les avoir vu assis côte-à-côte à la cérémonie des César de 1981 que le réalisateur a décidé d'écrire son scénario) La femme d'à côté n'a pas aussi bien vieilli que son prédécesseur et s'essouffle sur la longueur.  

Le film a beau parler d'un amour absolu, d'une attirance insoutenable qui vient chambouler le quotidien et met en péril l'équilibre la vie ordinaire, raisonnable, sans remous des deux personnages, je n'ai pas ressenti autant d'émotions que ça...

À mon humble avis, c'est parce que Truffaut a décidé d'adopter une mise en scène distante et quelque peu austère qui a pour effet de créer un décalage, certes pas inintéressant, mais pas complètement convaincant.

Cette passion amoureuse ainsi que les tourments apportés par cette dernière sont donc comme amoindris et c'est là que réside la faille du film selon moi. Ainsi il règne une sorte de fausse tension qui nous mène succinctement à comprendre ce qui va suivre. Le dénouement final m'a alors paru presque caricatural et ne m'a pas étonnée même s'il est fort et osé.

D'autre part, j'ai trouvé le traitement des personnages secondaires très élémentaire. Ils sont tellement effacés et non incarnés qu'on a presque du mal à comprendre leur présence. Leurs réactions ou plutôt leur non-réactions aux comportements de leurs conjoints semblent invraisemblable et décrédibilise le tout.

Si je n'ai pas non plus été entièrement convaincue par les dialogues, j'ai apprécié la finesse avec laquelle les deux comédiens interprètent le trouble provoqué l'un par l'autre dans l'histoire. Le croisement de leurs regards, leurs gestes qui les trahis : tout nous signifie leur ressenti et exprime ce qu'ils sont en train de vivre intérieurement (soit le désir de l'autre).

Enfin, pour la petite anecdote, c'est à La femme d'à côté qu'on doit une des répliques cultes du cinéma français soit "Ni avec toi, ni sans toi", phrase qui clôt le film et que je connaissais d'ailleurs avant de l'avoir vu.

21/05/19 : Douleur et gloire de Pedro Almodovar.

Je vous l'ai déjà dit par le passé sur le blog, Pedro Almodovar est un de mes réalisateurs préférés. C'est ma mère qui me l'a fait découvrir assez jeune avec Talons aiguilles (1991) et depuis, mon amour pour son cinéma n'a cessé de s'épanouir. J'étais donc, comme vous pouvez l'imaginer, assez impatiente de découvrir son nouveau film!

Si je n'avais pas été très emballée par son oeuvre précédente (Julieta sorti en 2016), Douleur et gloire m'a rappelé le génie du grand réalisateur espagnol et le pourquoi je suis si sensible à son univers si singulier. 

Ce nouveau long-métrage est d'une fluidité, d'une clarté, d'une transparence impressionnantes et on ressent comme un apaisement, une tranquillité après l'avoir vu. Comme un soulagement ou l'impression d'avoir été pris par la main par Almodovar lui-même, le film enlace, rassure, tranquillise.

Douleur et gloire peut sembler dans un premier temps retenu, moins passionné et surtout plus tragique que les autres films qu'on connait du metteur en scène. Cependant, au fur et à mesure que les minutes s'écoulent, cette contenance se révèle être intense et bouleversante. 

Almodovar nous plonge dans des souvenirs d'enfance comme il aime nous les raconter. Sauf que cette fois-ci, c'est une véritable introspection où le passé et le présent se mêlent et où chaque souvenir produit son effet sur la narration. On est dans l'intime du personnage principal (magnifiquement interprété par Antonio Banderas), dans sa vulnérabilité, dans son for intérieur. 

Bien qu'on soit dans la douleur (cf. le titre) aussi bien physique que morale, le regard du cinéaste est doux, lumineux et coloré. Après la douleur, c'est la sortie de la dépression et la réconciliation avec la vie (donc la gloire, mais non celle du succès économique, la gloire sur les sentiments, celle de l'acceptation de soi).

Enfin, c'est l'un des plus beaux films que j'ai vu sur l'éveil des sensations, du désir charnel et rien que pour cela, il mérite d'être vu. 

Chapeau Pedro!

24/05/19 : La vie d'une autre de Sylvie Testud (2012).

Adapté d'un roman éponyme de Frédérique Deghelt écrit en 2007, La vie d'une autre raconte l'histoire de Marie, 40 ans qui se réveille en pensant qu'elle en a 25. Par conséquent, elle agit comme si elle découvrait sa vie et qu'elle avait fait un saut de 15 ans dans le futur en ayant simplement fermer les yeux et s'étant réveillée après une banale nuit de sommeil. Pitch plutôt intriguant, d'autant plus qu'il s'agit d'un film français ai-je pensé en le lisant sur l'interface Netflix.

Je ne vais pas m'attarder longuement sur le commentaire de ce film et je dirais juste que c'était très normal, plutôt moyen. En effet, contrairement à Camille Redouble de Noémie Lvovsky sorti en 2012 notamment, le film de Sylvie Testud (elle aussi actrice-réalisatrice) n'est pas aussi réussi et touchant. 

Moi qui m'attendais à une comédie romantique, j'ai trouvé l'ensemble très froid, déprimant et manquant cruellement d'émotion...

Il faut savoir que Juliette Binoche, pas entièrement convaincue par le scénario, avait d'abord déclinée l'offre de Sylvie Testud (qui l'a d'ailleurs gardé un peu en travers puisqu'elle avait spécifiquement écrit et construit le personnage autour d'elle). Au final, l'actrice reviendra sur sa décision et acceptera quelques mois plus tard le rôle. 

J'ignore comment s'est déroulé le tournage et l'entente entre les deux femmes néanmoins j'ai trouvé que Juliette Binoche en faisait parfois trop et cela m'a un peu dérangée (moi qui l'adore depuis toujours, elle ne m'a malheureusement pas entièrement convaincue dans ce rôle là). Quant à Mathieu Kassovitz, il est tout à fait banal et pas non plus transcendant dans son rôle de mari dessinateur trahi. 

Pour un premier long-métrage ce n'est donc pas un échec cuisant mais ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre...



27/05/19 : Le jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne.

Des frères Dardenne je n'avais vu que Rosetta (1999) qui avait gagné la Palme d'Or au Festival de Cannes et j'en gardais un malheureux souvenir. Je n'étais donc pas totalement enthousiaste à l'idée de voir ce film. Toutefois Le jeune Ahmed ayant remporté le Prix de la mise en scène à Cannes au mois de mai, cela a attisé ma curiosité.

Comme je m'en doutais, la mise en scène du duo de réalisateurs ne méritait clairement pas le prix qu'il a reçu. Il n'y a rien de nouveau à leur manière de filmer, rien qui vous transporte, rien qui vous bouscule. C'est plat, c'est facile et pas profondément recherché.

Ce qui est intelligent par contre c'est le choix de ce jeune acteur (Idir Ben Addi) avec son visage encore enfantin, ses lunettes et ses bouclettes qui nous permettent d'avoir de l'empathie pour son personnage. Cependant, assez rapidement le "charme" s'évanouit et on comprend très bien où se dirige l'histoire tant l'enchainement des évènements est prévisible.

En conclusion, le thème abordé est digne d'intérêt et l'initiative de vouloir le traiter au cinéma était bonne toutefois le film n'est pas révolutionnaire et n'apporte pas de grandes nouveautés.



Voici donc pour cette troisième partie sur les films que j'ai vu au mois de mai. J'espère que cela vous a plu et donné envie de découvrir un ou plusieurs des oeuvres dont je parle. En attendant la suite, je vous souhaite à tous une merveilleuse soirée!

Et sur ces mots, je vais aller me préparer à diner.

2 commentaires:

  1. J'ai eu la chance de découvrir Ernest & Celestine en stage avec toute une école maternelle : les élèves étaient captivés et les profs aussi, c'est vraiment un beau film d'animation, tout en douceur, avec un beau message ♥
    J'ai vu Je Vais Bien ne t'en Fais pas il y a si longtemps, j'ai un peu oublié mais me connaissant j'ai du pleurer devant haha. Je suis sûre que si je le revoyais aujourd'hui je lui trouverais quelques défauts.
    J'avais bien aimé Ghost Dog mais je ne l'ai pas trouvé extraordinaire non plus, peut-être un peu lent en effet.

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    1. Ça devait être sympathique de voir Ernest et Célestine avec des enfants!

      Difficile de ne pas pleurer devant Je vais bien ne t'en fais pas ^^

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