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mercredi 15 janvier 2020

Cinema | Movies I've seen #39 (December 2019) Part 3

Bonjour, bonsoir à tous, j'espère que vous allez bien! Aujourd'hui je partage avec vous la troisième partie des films que j'ai vu au mois de décembre.

Au programme : 1 film français, 1 film américain, 1 film franco-italien, 1 film québécois, 1 film américano-allemand, 1 film franco-canadien, 1 film américano-britannique.

Supports des films vus : 
cinéma (5), DVD (1), autre (1)

Réalisateurs (5) / Réalisatrices (2)

16/12/19 : Toute ressemblance... de Michel Denisot.

Depuis l'annonce de ce projet de premier long-métrage pour l'ex-présentateur du Grand Journal sur Canal+, j'étais curieuse de découvrir le produit fini.

Que dire, que dire, que dire si ce n'est que c'est absolument navrant qu'il soit encore possible aujourd'hui de produire ce genre de bouse. 

À vouloir dénoncer les dérives du milieu de la télévision, Denisot nous montre surtout à quel point c'est un monde privilégié, auto-centré et irritant. Parce que oui, les personnages de ce film sont tous plus antipathiques les uns des autres et l'envie de les remettre à leur place n'est jamais loin hahaha.

D'autre part, l'ensemble oscille entre comédie populaire et drame, ce qui peut fonctionner si bien dosé mais qui, dans ce cas, donne clairement un résultat assez brouillon et mal équilibré. 

J'ai trouvé affligeant de voir des acteurs comme Denis Podalydès et Sylvie Testud (que j'aime tous les deux énormément) interpréter des rôles aussi inintéressants et clichés. 

De ce film, on retient seulement que son prétendu-réalisateur a beaucoup d'amis connus, tous assez gentils pour accepter de jouer dans sa tentative d'oeuvre cinématographique démodée et misogyne.

Le plus regrettable c'est que le film n'a tellement pas eu de succès que j'ai dû aller dans une salle où je ne vais jamais (l'UGC Lyon-Bastille) pour au final rien, si ce n'est d'avoir perdu mon temps. 

On notera tout de même que Franck Dubosc, même s'il est dans une certaine zone de confort, est excellent dans ce rôle principal et que sa prestation permet de ne pas interrompre immédiatement la vision du film.

16/12/19 : Qu'est-il arrivé à Baby Jane? de Robert Aldrich (1962).

Dans les films dits classiques qui étaient sur ma liste depuis un long moment il y avait celui-là. Par un lundi après-midi, mon amie Nina est venue chez moi pour que nous le regardions ensemble. Toutes deux nous ignorions à quoi nous attendre précisément.

Il faut savoir qu'au moment du film les carrières de Bette Davis et Joan Crawford, stars du cinéma dans les années 1930-1940, étaient sur le déclin. Il a d'ailleurs été extrêmement difficile pour le réalisateur de se faire produire.

Égéries des Studios Warner pendant plusieurs années à la même période elles n'eurent pas l'occasion de travailler ensemble parce que le studio craignait, à juste titre, un éventuel accrochage entre elles. 

En effet, hors des plateaux de tournage, Bette Davis et Joan Crawford se détestaient. Leur collaboration sur le tournage de Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? fut donc particulièrement tendue. Ainsi, durant la scène où Bette Davis frappe à coups de pieds Joan CrawfordBette Davis mit tant de coeur à l'ouvrage dans sa besogne qu'elle la frappa à la tête et la blessa; si bien qu'il eut fallu faire des points de suture à l'actrice. En retour et pour se venger, Joan Crawford mis des poids dans ses poches lorsqu'elles tournèrent la scène où Bette Davis traîne sa soeur par terre, inanimée.

Autre anecdote : Bette Davis fit livrer sur le plateau de tournage une machine distributrice de bouteilles de Coca-Cola pour se désaltérer, cela afin de contrarier le plus possible sa rivale. Joan Crawford était à ce moment là la veuve de l'un des dirigeants de la marque...Pepsi-Cola.

Le face à face est donc palpitant non seulement parce qu'il y a une véritable tension entre les deux interprètes mais notamment parce que le scénario est fascinant par sa faculté à monter en crescendo dans le suspens et le lugubre.

Ce huis clos est un film qui aborde des thèmes comme la jalousie, la gloire, les liens du sang, l'alcoolisme, la folie, la nostalgie avec une prouesse et une intelligence rarement égalées.

Jusqu'à la dernière séquence qui est absolument bouleversante, on est complètement et totalement avec les personnages, subjugués par l'intensité de ce qui leur arrive.

Un thriller psychologique réjouissant!

16/12/19 : L'ex de ma vie de Dorothée Sebbagh (2014). 

Parfois on a envie de se détendre et pour cela il y a les films romantiques. Sous l'influence des suggestions Netflix et parce que j'apprécie Géraldine Nakache, je me suis laissée tenter.

C'était sans compter un scénario non crédible, inconsistant et bourré de stéréotypes sur Paris, les Italiens, l'amour et j'en passe. 

Quel désespoir d'assister à un enchainement de séquences plus improbables et stupides les unes des autres! Quel dépit de ne rien trouver digne d'intérêt à cette énième comédie si ce n'est le fait que l'acteur principal (Kim Rossi Stuart) est charmant avec son accent et son physique attrayant...

En même temps, en prenant du recul, j'aurais dû me douter qu'avec un titre pareil, je n'allais pas assister à un chef d'oeuvre mais que ce soit un tel navet, je n'étais pas prête (et franchement, je suis bon public et plutôt hyper romantique).

C'est dommage parce que le couple ne fonctionnait pas si mal entre les deux acteurs. Heureusement, le tout ne dure qu'1h15! 

À éviter ;)

17/12/19 : Jeune Juliette d'Anne Émond.

Feel-good movie par exemple, Jeune Juliette est un véritable bijou québécois rafraichissant et coloré. De par sa mise-en-scène, le choix de tourner en pellicule, la direction artistique, tout m'a ravie de bout en bout. 

Mise à part la réalisation, c'est divinement drôle et finement écrit. On sent que la cinéaste tout comme ses acteurs sont investis par l'histoire qu'ils racontent et on a l'impression, par ce qu'ils nous proposent, de rejoindre leur famille atypique le temps du film.

Plus qu'une comédie adolescente sur une lycéenne qui se sent différente et rejetée, c'est le récit d'une jeune femme en devenir, d'une meilleure amie, d'une soeur qui fantasme sur le meilleur ami du frère, d'une babysitter improvisée, d'une fille dont le père aimerait qu'elle reste toujours enfant et dont la mère n'a pas le temps de partager plus d'une semaine de vacances...

Anne Émond réussit avec justesse à nous replonger dans ces années de doutes, d'insouciance, d'impatience et d'excitation tout en excluant pas non plus tout le côté moins rose avec les humiliations quotidiennes, la peur de ne pas plaire, le regard des autres.

Enfin le surpoids, qui est un sujet au coeur de l'histoire, est traité avec belle sensibilité particulièrement impressionnante. 

Anecdote : Pour trouver Juliette, Anne Émond et son équipe ont rencontré une vingtaine de comédiennes en audition, ce qui est assez peu pour un premier rôle. L'actrice principale, Alexane Jamieson, n'a pas hésité à prendre huit kilos pour incarner son personnage.

17/12/19 : Une vie cachée de Terrence Malick.

Une vie cachée relate le destin de Franz Jägerstätter, fermier autrichien qui refusa de prêter allégeance à Hitler. Le film s'appuie sur sa correspondance avec sa femme Franziska recueillie par Erna Putz et publiée en anglais par Orbis Books. C'est grâce aux recherches du pacifiste américain Gordon Zahn, qui visita le village où vivait Jägerstätter dans les années 1970, que cette histoire est sortie de l'oubli.

Ce film c'est l'occasion pour Terrence Malick de parler d'un geste de résistance mais aussi et surtout de morale, d'intégrité et de conviction.

Tout l'enjeu c'est de comprendre ou d'essayer de se mettre à la place de Franz, le personnage principal, dont l'attitude peut paraître bornée, égoïste, vaniteuse.

Une vie cachée a la faculté de remettre constamment en question, d'interroger tout un chacun face à un dilemme, une croyance.

C'est notamment, le portrait d'une famille et d'une femme en particulier, l'épouse de Franz, qui est directement confrontée au choix de son mari, choix qu'elle accepte par amour et respect, choix qu'elle subit tous les jours, non sans difficultés.

Sur cet arrière fond de Seconde Guerre mondiale, le cinéaste arrive à dessiner les traits d’un film de guerre sans jamais mettre les pieds sur le front, au coeur des combats.

On est dans l'intime, dans le détail de l'humain dans tout ce qu'il a de plus beau et de plus laid. La mise en scène, toujours aussi mouvante, capte avec poésie les moindres faits et gestes du quotidien. La puissance d'évocation malickienne est à son apogée, le lyrisme est plus intense et sublime que jamais.

La musique ainsi que la lumière, naturelle, s’occupent de magnifier ce que les mots ne pourraient retranscrire. La nature n'est pas seulement un décor, la montagne devient un véritable personnage à part entière.

Aussi, le couple formé par les deux acteurs est des plus convaincants. Dès le premier instant, on est avec eux, on ressent les vibrations qui s'échappent de leurs corps, le bonheur qu'ils partagent à chacune de leurs étreintes, on vit leur séparation comme une véritable déchirure, leurs retrouvailles comme un soulagement.

J'ai été émerveillée par l'humanité et l'universalité débordante qui se dégage de ce film. J'étais plongée dans cette histoire pendant les 2h54 et je n'ai pas vu le temps passer. 

Toutefois deux points négatifs viennent quelque peu ternir l'ensemble : tout d'abord l'utilisation systématique du grand angle qui, si elle permet une représentation hallucinante et sublime des paysages, déforme les visages et dérange plus qu'elle ne séduit. Ensuite, le fait que Malick est fait le choix d'un casting germanophone à qui il a décidé de faire s'exprimer en anglais. 

Pour ma part, je ne me suis pas plus attardée que cela sur ces "erreurs" et je pense qu'il est tout à fait possible de passer outre même si, c'est vrai, le film aurait été encore plus grandiose sans. 

En conclusion, ce dernier long-métrage de Terrence Malick est le parfait équilibre entre la narration de ses premières oeuvres  et ses expérimentations visuelles plus récentes.

Dans le même genre, je vous conseille notamment Tu ne tueras point de Mel Gibson (dont j'avais fait la critique en janvier 2017) et Silence de Martin Scorsese (dont je vous avais parlé dans un article cinéma du mois de mars 2017).


Informations supplémentaires sur Une vie cachée :

1. Pour reconstituer les décors et les lieux fréquentés par Franz Jägerstätter de son vivant, le chef-décorateur Sebastian Krawinkel a parcouru les lettres et les archives disponibles. Certains sites ont été repérés avec un an d'avance pour pouvoir les filmer à la bonne saison.

2. L'équipe a décidé de n'utiliser des lumières artificielles que quand cela était nécessaire. Il a donc fallu s'adapter à la lumière du jour et observer l'exposition de chaque décor selon le moment de la journée.

3. À la demande de Terrence Malick, le compositeur James Newton Howard a intégré dans sa musique, des sons enregistrés par le réalisateur au cours du tournage "comme les cloches d’églises des villages, et celles des vaches et des moutons, les bruits de la scierie et de la prison, ou de la faux dans les champs. J’ai utilisé plusieurs de ces sons et les ai traités comme des éléments musicaux que j’ai incorporés à la musique du film". 


17/12/19 : It must be heaven d'Elia Suleiman.

Intriguée par l'affiche, j'ai décidé de regarder la bande-annonce pour en savoir davantage sur ce film. 

Malheureusement, ce qui m'avait plu dans le teaser m'a semblé, assez rapidement, s'essouffler. En effet, la construction de l'histoire est assez pauvre puisqu'il s'agit d'une succession de séquences quasi identiques où le cinéaste, qui interprète le personnage principal de son récit, est témoin de scènes incongrues. 

En termes de mise-en-scène on est donc sur une forme plus que classique avec la majorité du temps des plans fixes en champ contre champ tout simplement. 

Il n'y a pas d'interactions, ni de véritables émotions, juste des observations redondantes qui finissent par lasser et ne plus surprendre du tout. 

D'autre part, peu importe dans quelle ville se situe l'action, on a l'impression que leur représentation n'est faite que de clichés. 

Je pense que la séquence qui m'a fait le plus hérisser le poil est celle où Suleiman assis à une terrasse d'un café voit défiler sur le morceau I put a spell on you de Nina Simone des femmes, toutes de type mannequins, avec des jupes ou robes courtes, des énormes boucle d'oreilles et des talons aiguilles. Bonjour le malaise...

Résultat : on reste assez extérieurs de cette oeuvre et simples spectateurs passifs. Alors oui parfois c'est amusant et burlesque néanmoins on demeure constamment en surface sans chercher à aller plus loin.

Ainsi, le cinéaste mutique, s'exprime uniquement par son regard fixe, ses plissements de fronts. L'unique fois où sortent des mots de sa bouche c'est pour répondre à un chauffeur de taxi américain.

S'il s'en inspire pour sûr, Elia Suleiman est loin d'être aussi doué et futé qu'un Buster Keaton, un Charlie Chaplin ou encore un Jacques Tati.

17/12/19 : Last Christmas de Paul Feig.

Une comédie romantique de Noël illustrée musicalement par les chansons de George Michael? Il ne m'en fallait pas plus pour mordre à l'hameçon.

L'idée de Last Christmas remonte en 2009, quand David Livingstone a eu l'idée de développer un film basé sur le tube de Wham!. Le producteur suggéra d'abord l'idée au leader du groupe qui la trouva intéressante sous réserve qu'Emma Thompson soit impliquée. Cette dernière en a parlé à son mari Greg Wise et ils se sont mis à travailler sur l'histoire, sans que les choses n'aboutissent. Plusieurs années après, Livingstone est revenu à la charge, mais Thompson n'était plus disponible pour plancher sur le scénario. La production a alors demandé au scénariste Bryony Kimmings de reprendre le bébé mais le 25 décembre 2016, George Michael décède et le projet est abandonné. Peu de temps après cependant Wise tombe sur David Austin, l'ami et ancien manager du chanteur, et ils décident de relancer le projet.

Étant une fan de la période de fin d'année, je me suis laissée bercer par le récit sans trop me poser de questions et je dois dire que le rebondissement qui arrive en fin de film m'a paru bien pensé et astucieux.

Parce que oui, écrire un scénario à partir d'une simple chanson (de Noël en plus) ce n'est pas ce qu'on peut appeler une matière dense et inspirante. 

Le résultat c'est un feel good movie assez classique néanmoins bien mené avec ce twist final qui en ravira autant qu'il n'en énervera à mon humble avis haha. 

Ce que j'ai apprécié c'est ce personnage féminin qui en premier lieu est assez détestable et qui finit par nous toucher par ses faiblesses et ses doutes. 

D'autre part, j'ai aimé être baigné(e)s dans ce paysage londonien festif avec toutes les décorations lumineuses et les guirlandes de toutes les couleurs qui enchanteront les amoureux de Noël et feront vomir les autres. C'est plein de bon sentiment sans être dans la guimauve non plus. 

Personnellement, je n'avais qu'une envie en sortant de la salle : prendre un aller-retour pour Londres rien que pour aller profiter moi aussi de cette ambiance si magique.

Aussi, à chaque chanson, mon ami Léo et moi chantions à tue-tête. Il y avait un groupe de filles à côté de nous qui faisaient pareil, c'était vraiment une expérience collective agréable hahaha.

Enfin, le film ne se contente pas d'une simple intrigue amoureuse mais réussit à aborder des thèmes actuels avec plus ou moins de brio comme les relations familiales, le Brexit, la pauvreté, l'immigration, le chômage etc... 

Anecdotes : Last Christmas a été intégralement tourné au Royaume-Uni, notamment dans plusieurs lieux emblématiques de Londres. Le réalisateur précise : "C'était aussi très plaisant d'enfin pouvoir tourner à Londres. Généralement d'autres villes servent de doublures à Londres, mais pour une fois, on avait la possibilité de réellement mettre en avant ses charmes. En tant que Londonien, on marche souvent d'un point A à un point B, tête baissée, et on ne profite pas du magnifique décor. Ce qui est d'autant plus vrai durant des fêtes. Paul voulait montrer toute la beauté de Londres, souligner son côté féerique. Il aime tout ce qui est guirlandes, lampions et paillettes."

Le plus gros défi du film était de contourner les restrictions imposées par la ville de Londres pour ce qui est des tournages en centre-ville, pendant la période des fêtes. Schwartzman confie : "Pendant les 3 premières semaines de tournage de nuit, je n'avais droit qu'à des petits éclairages à piles. Aucun groupe électrogène, aucun câble, aucun projecteur n'était autorisé. On a donc choisi nos extérieurs avec beaucoup d'attention, en incorporant les lumières de Noël de la ville, pour parvenir à un éclairage suffisant."


Voici donc pour cette troisième partie consacrée aux films que j'ai vu au mois de décembre. J'espère que cela vous a plu et intéressé comme d'habitude!


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