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samedi 26 août 2017

Mood Post | Bouleversée

Give Me You Eyes I Need Sunshine - AlexisWinter 
♫  Smalltown Boy (Arnaud Rebotini Remix) - Bronski Beat 

Aujourd'hui nous sommes le samedi 26 août 2017 et il est actuellement 20h39. Je reviens du cinéma MK2 Bibliothèque où je suis allée voir 120 battements par minute, le Grand Prix du festival de Cannes de cette année. Je suis bouleversée et, j'ai pensé qu'écrire me ferait du bien, me soulagerait. 

Je suis bouleversée. Sur le chemin du retour, alors que j'étais dans le métro, je me suis retenue de ne pas fondre en larmes. 

Je suis bouleversée. À plusieurs reprises je les ai senti montées ces larmes, mais j'ai cligné des yeux frénétiquement (technique que j'ai élaboré au fil des années qui m'empêche de pleurer et qui me permet de ne pas montrer mes émotions en public). Pourquoi cette eau est-t-elle si pressée de s'écouler sur mes joues? Pourquoi ce bouleversement? Pourquoi cet article? 

Je suis bouleversée. J'ai peur, je suis perdue, confuse et je n'ai pas honte de l'avouer. 

Je suis bouleversée. C'est sûrement parce que j'ai 22 ans et qu'à cet âge là on se cherche, on est confus. On est entre deux âges. L'adolescence n'est pas loin, la majorité non plus. Je n'ai pas fait de "crise d'ado". On m'a toujours dit que j'étais mature et que, si je me sentais incomprise c'est parce que, j'étais en avance par rapport aux gens de mon âge. Je n'aime pas me plaindre, montrer que je ressens des émotions et pourtant! Combien de fois vous ai-je dit que pour moi, le cinéma c'est de l'émotion. Je veux en faire mon métier, ma vie et je suis incapable, dans mon quotidien, de me laisser aller. Je suis en contrôle permanent. Souvent on pense que je suis froide ou au contraire on pense que je suis tellement heureuse que je suis incapable d'avoir la moindre peine. 

Je suis bouleversée. Je n'arrive pas à comprendre où j'en suis, de quoi je suis capable ou non, de comment je dois me comporter, de ce que je dois ressentir. 

Je suis bouleversée. Le cinéma est ma passion mais je suis désespérée par ce que je vois dans les salles. Quand je sors d'un film je suis souvent dans un état second. Ca me touche d'autant plus parce que je me sens concernée : je veux faire de ma vie un film, je veux faire de ma vie des films. Ce que je souhaite par dessus tout c'est de provoquer des émotions comme celles que j'ai pu avoir quand j'ai vu une oeuvre qui m'a marquée. Je désire laisser une trace. Qu'elle soit bonne ou mauvaise. Je ne veux pas qu'on sorte de la salle en ayant vu mon film et qu'on passe à autre chose. Je veux choquée, je veux émouvoir, je veux faire rire, je veux donner l'envie d'accomplir ses rêves parce que selon moi, c'est ça la magie du cinéma. 

Je suis bouleversée. J'étais assise à côté d'un garçon qui a rit quand la mère apprend que son fils est mort. Ca m'a troublée. Rire nerveux, rire moqueur? Je ne sais pas pourquoi il a réagit de la sorte. 

Je suis bouleversée. C'était le troisième film que je voyais de la journée. La fois de trop peut-être. Celle qui m'a fait exploser de rage à l'intérieur, celle qui m'a fait douter, celle qui m'a fait me sentir seule, plus seule que jamais au milieu de ces inconnus. 

Je suis bouleversée. J'ai l'impression d'en faire trop, d'être trop sensible, trop passionnée. Trop, trop, trop, toujours trop. Je fais peur et je me fais peur. J'ai trouvé ma voie mais je ne sais pas encore quel chemin prendre. Si je n'arrive pas à comprendre les autres comment pourrais-je leur raconter des histoires?

Je suis bouleversée. Je me suis remise à la lecture. J'en suis déjà à mon troisième livre en une semaine. C'est du Sybille tout craché. Tout ou rien. Jamais de demie mesure. 

Je suis bouleversée. J'ai pleuré pendant le film, à plusieurs reprises. Non pas parce que j'étais émue par ce que je voyais mais plutôt par ce que j'imaginais dans ma tête, ce à quoi je pensais. 

Je suis bouleversée. Je me fais des films. Depuis toujours. J'imagine des situations qui n'arrivent jamais. J'invente dans ma tête des conversations entières qui ne se sont évidemment pas déroulées comme je l'avais prévu. Ma vie, la vie, est un scénario en ré-écriture permanente : l'avenir est incertain. 

Je suis bouleversée. Aimer? C'est quoi aimer? 

Je suis bouleversée. J'ai essayé de me relâcher, de ne pas vouloir tout contrôler, d'être moi-même, de me laisser ressentir les émotions qui me parcourent. C'est difficile...

Je suis bouleversée. Je crois que c'est bien. Ca veut dire que je suis vivante et que je ne suis pas indifférente. J'aime la vie. J'aime ma vie. 

Je suis bouleversée? Je ne sais plus. Je pleure? Tout va bien. C'est comme ça que je m'exprime, que je me détends, que je me libère. 

Je suis bouleversée. Plus remontée que jamais. Plus passionnée qu'il y a deux minutes, plus motivée qu'il y a cinq secondes. 

Je suis bouleversée. Les larmes ont cessé de couler. Je souris. Ainsi va la vie! 

Si tu veux aimer les autres, aime-toi. 
Amour et sourire, aimer et sourire. 
Toujours.

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